Lettre n° 3364

Par la grâce de D.ieu,
20 Adar 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du troisième jour du mois pendant lequel on multiplie sa joie(1). Vous me dites que vous allez vous rendre en Suisse, mais vous ne m’en précisez pas la raison. Or, il y a, en Terre Sainte, des Yechivot satisfaisantes en tout point. Dès lors, pourquoi s’imposer un long voyage et le manque de concentration qui en résulte ? De plus, et ceci est également essentiel, pourquoi quitter la Terre Sainte ?

Vous évoquez l’affirmation, figurant dans différents textes de ‘Hassidout, selon laquelle la prière est une délivrance spirituelle. Vous soulevez une objection à partir de ce que dit, en particulier, le Rambam, selon lequel la délivrance spirituelle dépend de la venue de notre juste Machia’h(2).

Il est clair qu’il n’y a nullement là une contradiction. En effet, il existe plusieurs stades de délivrance spirituelle, comme c’est, du reste, le cas pour la délivrance physique. Ceci peut être comparé à quelqu’un qui se défait des occupations du monde. Bien évidemment, il ne s’agit pas là d’un impie et l’on fait donc bien allusion à celui qui a une activité permise par la Torah.

Une tel homme prononce l’éloge de D.ieu dans sa prière et c’est ensuite seulement qu’il formule ses besoins(3). De la sorte, il libère son âme des préoccupations terrestres et l’attache au Créateur des mondes. Puis, il quitte les jours de semaine et pénètre dans le Chabbat. Il reçoit alors une délivrance de plus et c’est pour cette raison que le Baal Chem Tov instaura l’usage de lire le Psaume 107, “ Louez l’Eternel…, que disent ceux qui ont délivrés par l’Eternel… ”, dans la prière de Min’ha, à la veille du Chabbat.

Bien évidemment, quitter le comportement de l’exil pour accéder à celui de la période messianique est une délivrance particulièrement élevée. Par ailleurs, on peut aussi imaginer une délivrance personnelle et ponctuelle, qui doit être distinguée de celle qui est collective et concerne une longue période ou même est définitive. Vous consulterez Iguéret Hakodech, de l’Admour Hazaken, au chapitre 4. Et, nos Sages enseignent, au traité Bera’hot 8a, que “ celui qui étudie la Torah, fait de bonnes actions et prie… est comme s’il M’avait libéré, avec Mes enfants, d’entre les nations ”.

Vous connaissez sûrement les trois études qui concernent chacun, instaurées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Celles-ci portent sur le ‘Houmach, les Tehilim, le Tanya et elles sont bien connues. Vous les avez donc adoptées ou bien vous le ferez, à l’avenir. D.ieu vous accordera la réussite.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Celui d’Adar.
(2) Et ne peut donc être obtenue à l’heure actuelle, pas même pendant la prière.
(3) Pendant la prière du matin.