Par la grâce de D.ieu,
16 Adar 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je ne reçois plus de lettres, de votre part, depuis bien longtemps, même si, de temps à autre, j’obtiens indirectement de vos nouvelles. Bien évidemment, cela ne suffit pas et sans doute compléterez-vous tout cela, à la prochaine occasion.
Vous avez eu le mérite de profiter de l’opportunité que vous offrait la divine Providence pour exercer une influence positive sur votre entourage, le rapprocher de la ‘Hassidout, de ses pratiques et de ses usages. A n’en pas douter, ce mérite vous viendra en aide, dans votre service de D.ieu, dans les trois domaines que sont la Torah, la prière et les bonnes actions.
Vous me dites que le fait de vous consacrer au service de D.ieu du cœur qu’est la prière fervente vous empêche ou même va à l’encontre de l’autre domaine de ce service qu’est l’étude de la Torah. J’en suis surpris. Comment penser qu’une Mitsva du Saint béni soit-Il aille à l’encontre d’une autre Mitsva ? Bien plus, il s’agit, en l’occurrence, de Mitsvot ayant une portée générale.
A l’opposé de tout cela, on a pu constater qu’Abba Binyamin demandait à D.ieu que “ sa prière soit à proximité de son lit(1) ”. En effet, l’étude de la Torah qui fait suite à la prière est beaucoup plus puissante que celle qui n’est pas précédée par cette prière.
De plus, différents textes de ‘Hassidout soulignent que la Hala’ha est tranchée selon l’avis de Beth Hillel, car celui-ci est humble et agréable, bien que Beth Chamaï ait été plus vif. Or, la Hala’ha suppose une compréhension profonde(2). Elle n’est pas une simple décision. Bien évidemment, tout cela s’ajoute à ce que dit le Ets ‘Haïm du tort immense que l’on se cause à soi-même en séparant l’arbre de vie de l’arbre de la connaissance(3). Vous consulterez ce texte.
Concernant le troisième domaine, celui de la Tsédaka et des bonnes actions, le début du Torah Or explique que l’on obtient, en agissant de la sorte, “ un cerveau et un cœur mille fois plus affinés ”. Une note du Tséma’h Tsédek, imprimée au début du Likouteï Torah sur trois Parachyot, précise que le chiffre mille n’est nullement une exagération, selon l’expression courante. Ce chiffre est très précis.
Certes, on peut constater que certains sont plutôt attirés par la partie révélée de la Torah et d’autres par la ‘Hassidout, mais cela n’est nullement contradictoire. En effet, le Tikouneï Zohar, cité par Igueret Hakodech, distingue les “ hommes de Torah ” des “ hommes de bonnes actions ”. Vous consulterez également l’explication de l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ celui qui dit ne posséder que la Torah…(4) ”, dans le Kountrass Ets ‘Haïm, dans la note de ce texte et dans celle d’Iguéret Hakodech, au chapitre 9.
Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit et pour me donner de bonnes nouvelles, au plus vite,
Notes
(1) Dès son réveil.
(2) Elle aurait donc dû adopter l’avis de celui qui est le plus vif.
(3) La prière de la Torah.
(4) Ne possède même pas la Torah.