Par la grâce de D.ieu,
29 Chevat 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Yermyahou(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 22 Chevat, dans laquelle je ne vois aucune raison justifiant que vous ayez cessé de me donner des nouvelles pendant tant de temps. J’y ai appris avec satisfaction que vous gagnez convenablement votre vie et, fait primordial, que vous poursuivez également vos activités communautaires.
J’ai bon espoir que vous saisirez toute occasion qui se présentera à vous pour renforcer et diffuser la pratique juive et la pointe de Judaïsme, qui se trouve en toute chose, à la mesure de l’influence que vous exercez. Votre action sera pénétrée de la chaleur et de l’enthousiasme ‘hassidiques. Vous préparerez également vos disciples à recevoir l’enseignement de la ‘Hassidout et ses usages, non seulement dans la pratique des Mitsvot, mais aussi, au quotidien, dans tous les domaines permis.
Vous connaissez sans doute le dicton que nous a maintes fois répété mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera : “ Ce qui est interdit est banni et ce qui est permis est inutile ”. Et, l’on commet l’erreur de penser qu’à l’heure actuelle, on n’est pas prêt à accepter ce principe. Le contraire est vrai.
Bien plus, ces dernières années, de nombreux Juifs ont été déçus par les idoles que l’on appelle couramment les idéaux profanes et ils recherchent la vérité et la vie, non pas dans les cimetières, mais bien dans les synagogues et dans les maisons d’étude. Parfois, un petit encouragement ou même une simple allusion suffisent pour pénétrer plus avant, dans les quatre coudées de la Torah et de la prière et pour y entraîner, avec soi, les membres de sa famille. Comme vous le savez, le Saint béni soit-Il, Maître de tout le monde, au sens le plus littéral, dit : “ Ouvrez, pour Moi, comme la pointe d’une aiguille et J’ouvrirai, pour vous, comme le portique du Sanctuaire ”.
Je suis un peu surpris que vous ne mentionniez pas, parmi vos enseignements publics, un cours portant sur les lois usuelles, applicables dans la vie quotidienne. Vous parlez seulement du ‘Hayé Adam sur les lois du Chabbat et il est clair que cela ne suffit pas. Au final, c’est bien l’acte qui est essentiel, ainsi qu’il est dit : “ Craindre D.ieu et respecter Ses Mitsvot, telle est la finalité de l’homme ”.
J’ai déjà écrit(2), en différents endroits, ou expliqué oralement la grande importance de diffuser les connaissances relatives aux lois des bénédictions, aux interruptions dans la prière, à ce que l’on ne doit pas transporter, pendant le Chabbat. L’ignorance, dans ces domaines, est affligeante. Et, si l’on a invité les précédentes générations à l’action, en la matière, comme l’indiquent les lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken et l’introduction de son Choul’han Arou’h, combien plus doit-il en être ainsi, à notre époque, après l’interruption et la confusion(3).
Bien plus, la jeune génération n’observe pas de bon exemple, en la matière, ni dans la rue, ni à la maison. L’étude, y compris dans les domaines les plus simples, ceux-ci en particulier, est donc indispensable, à l’école et dans la maison d’étude. Il est dit, à ce propos que “ l’ignorance est considérée comme une faute commise délibérément ”. Vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir, au moins à l’avenir, pour diffuser ces lois, en faisant qu’on les étudie, de la manière qui convient. Et, D.ieu vous accordera la réussite dans cette mission divine.
Je suis surpris que vous ne me disiez rien de la Hilloula(4) du 10 Chevat, même si cette date est passée, de sorte qu’une prière, à ce sujet, est …(5). Puisse D.ieu faire que le manque soit uniquement dans votre lettre, mais non dans la pratique concrète.
J’aimerais savoir comment vont les ‘Hassidim de votre pays. Sans doute correspondez-vous avec eux, ou même les rencontrez-vous. Je vous remercie de me répondre, sur ce point, dans votre prochain courrier.
Avec ma bénédiction pour que vous me donniez de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Le Rav Y. Alay. Voir, à son sujet, la lettre n°3147.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3048.
(3) Provoquées par la guerre.
(4) Du précédent Rabbi.
(5) Inutile.