Lettre n° 3284

Par la grâce de D.ieu,
18 Chevat 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris, à ma grande surprise, de quelle manière votre journée était organisée. Cet emploi du temps n’est pas satisfaisant du point de vue de la conservation du bien de D.ieu qu’est votre corps, comme l’indiquent le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, lois des dommages corporels et moraux, paragraphe 4, le Rambam, lois du crime, chapitre 1, paragraphe 4 et le commentaire du Radbaz sur les lois du Sanhédrin, chapitre 18, paragraphe 6.

Bien plus, des discours ‘hassidiques et différentes causeries expliquent que la santé du corps est partie intégrante du service de D.ieu. Il faut donc “ lui venir en aide ”(1). Combien plus en est-il ainsi, en cette génération faible, y compris au sens physique, comme le dit le début du troisième chapitre d’Igueret Hatechouva. On peut observer concrètement que la faiblesse du corps fait entrave au service de D.ieu, à la ferveur de la prière, à l’étude de la Torah et même à la pratique des Mitsvot. De façon générale, les mortifications causent donc plus de tort que de bien. Il est inutile d’en dire plus, tant cela est une évidence.

J’ai bon espoir que, dès réception de cette lettre, vous cesserez de vous affamer, plusieurs heures par jour. Vous prendrez une boisson qui renforce le corps et vous mangerez des gâteaux, le matin, y compris avant la prière.

Vous connaissez le proverbe et l’enseignement de nos saints maîtres(2) selon lequel il est préférable de manger pour prier plutôt que de prier pour manger. Ce dicton veut dire, au sens le plus simple, que, si l’on a faim pendant la prière, il est impossible, à des personnes comme nous, de méditer comme il convient et de le faire pendant le temps nécessaire. Si vous mangez avant la prière, en revanche, vous serez délivré de ce trouble. Dès lors, vous pourrez servir D.ieu, si tel est votre désir, d’une manière plus positive et plus efficace.

Pour réparer le fait que votre comportement, jusqu’à un certain point, n’a pas été celui qui vient d’être décrit, vous influencerez votre entourage, afin que ceux qui ne sont pas en bonne santé ne s’affament pas eux-mêmes, comme cela est dit dans Iguéret Hatechouva. De la sorte, ils prieront, le matin et étudieront la Torah, avec une âme se trouvant dans un corps qui ne les troublera pas.

Que D.ieu vous accorde la réussite.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Au corps et non le briser par des mortifications.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°2670.