Par la grâce de D.ieu,
29 Tévet 5715,
Brooklyn, New York,
A monsieur Moché Yaari,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 15 Kislev, avec votre cadeau, le livre Chlou’heï Erets Israël(1). Ceci renforce mon espoir, selon lequel vous gardez effectivement le souvenir des autres sujets qui ont été évoqués dans notre discussion. En effet, il est impossible que des propos chaleureux ne fassent pas leur effet, à terme, un peu moins ou, ce qui est préférable, un peu plus.
Que ma récompense soit donc la suivante, outre le bien qui en découlera pour le plus grand nombre. D.ieu vous a accordé le mérite d’exercer une influence de laquelle dépend, pour une large part, le sort de nombreuses personnes, matériellement ou spirituellement, indirectement ou directement.
J’observe un bon début, en la matière. Une lettre que j’ai reçue, ces jours-ci, de notre Yechiva de Lod, me décrit votre visite en cet endroit, qui a été généreuse. Tout ce qui vit se développe et j’ai donc bon espoir que ce sentiment s’intensifiera et se renforcera, pour le plus grand bien de tous.
Vous ne dites rien de votre état de santé et je veux espérer que tout va bien.
Puisse D.ieu faire que chacun d’entre nous ne soit pas dérangé par les événements du corps afin de se consacrer à la mission et au rôle confiés à l’âme.
Avec ma bénédiction de réussite et de bonne santé,
Lorsque vous étiez ici, vous m’avez transmis les salutations de madame Simonov. Vous voudrez donc bien, en retour, lui transmettre les miennes. Je vous en remercie d’avance.
Bien évidemment, en recevant ce livre, j’ai consulté le chapitre qui traite de l’Alya des ‘Hassidim(2) et, en particulier, de ceux qui étaient les amis de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya. Il est dommage que votre frère ait été influencé par les écrits de ceux qui s’en sont pris à l’Admour Hazaken, du fait de son différend avec le Rav de Kalisk. Certes, le livre fait état du contenu de la lettre de l’Admour Hazaken, mais l’on conserve l’impression qu’il donne raison à ses détracteurs.
Or, la logique permet d’infirmer ce qui était reproché à l’Admour Hazaken, en la matière. De plus, il existe une autre lettre, d’une tierce personne qui était neutre, le Rav Lévi Its’hak de Berditchev. Celle-ci, qui est imprimée dans différents ouvrages, donne pleinement raison à l’Admour Hazaken. Or, pour l’heure, je n’ai pas vu qu’elle soit mentionnée dans le livre de votre frère.
A ce propos, il est dit, dans ce livre, que le Rav Mena’hem Mendel de Horodok quitta ce monde le second jour de Roch ‘Hodech Sivan. Cette affirmation y est même répétée deux fois. Or, elle n’est pas exacte. Son décès survint le second jour de Roch ‘Hodech Iyar. Et, l’on sait que le Roch ‘Hodech Sivan n’a systématiquement qu’un seul jour.
Notes
(1) “ Emissaires d’Erets Israël ”, dont l’auteur est le frère du destinataire de cette lettre, Avraham Yaari.
(2) Sous la direction de Rabbi Mena’hem Mendel de Horodok, qui succéda au Maguid de Mézéritch et confia la Russie à l’Admour Hazaken quand il se rendit en Terre Sainte.