Par la grâce de D.ieu,
26 Tévet 5715,
Brooklyn,
A mon proche parent, le Rav, distingué ‘Hassid qui
craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires,
Rav Guerchon(1) et son épouse, la Rabbanit Guissya,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, vos lettres des 20 et 22 Tévet, qui faisaient suite à un long silence. Je suis surpris que vous ne me décriviez pas, par le détail, la réunion ‘hassidique, au jour lumineux du 19 Kislev, fête de notre libération et de la délivrance de nos âmes et surtout les bonnes résolutions, s’appliquant à l’action concrète, qui ont été prises à cette occasion.
J’ai pris connaissance, avec satisfaction, par votre lettre, des cours publics que vous donnez. Je suis surpris qu’il n’y en ait pas un seul qui porte sur les lois nécessaires à l’existence quotidienne(2). L’ignorance, dans ce domaine, est effrayante, alors que ces notions sont les plus nécessaires, car la finalité de l’homme est bien de faire ce que D.ieu ordonne et de s’écarter de ce que D.ieu interdit. Et, il est dit que “ les propos des Sages sont plus impératifs ” ou encore “ sont plus agréables ”(3). Vous consulterez, à ce propos, les lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken, chapitre 2, paragraphe 9.
Puisse D.ieu faire que vous confériez un mérite à votre entourage en instituant une telle étude. Dans un premier temps, ces lois seront enseignées sans en préciser la référence et sans commentaires. Je fais allusion, très simplement, aux bénédictions, aux lois de la prière, à ce qu’il est interdit de transporter pendant le Chabbat.
Si j’en avais le pouvoir, j’aurais instauré cette étude dans toutes les écoles, depuis le jardin d’enfants jusqu’à la Yechiva ou le Collel. En effet, on a peine à constater que le point commun à toutes ces institutions est la négligence de cet enseignement. Dans cette génération, en particulier, on n’acquiert plus ces connaissances en observant le comportement à la maison ou dans la rue, bien au contraire. Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Comme vous me le demandez, je mentionnerai vos deux noms, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. D.ieu vous accordera la réussite afin que vous donniez de bonnes nouvelles de tout cela, de même que de votre état de santé, qui relève également du domaine de la Sainteté. En effet, le corps est la propriété du Saint béni soit-Il et, lorsque les fils et filles d’Israël sont qualifiés de “ peuple sacré ”, ceci inclut également leur corps.
Avec ma bénédiction,
N. B. : L’enseignement de nos Sages selon lequel “ lorsqu’un érudit étudie la Torah, le Saint béni soit-Il le fait également, face à lui ” figure dans le Tana Dveï Elyahou Rabba, au début du chapitre 18 et dans le Yalkout Chimeoni E’ha, paragraphe 1034, selon une formulation quelque peu différente.
Sans doute profiterez-vous du jour de la Hilloula(4), le 10 Chevat, qui approche, de la manière voulue par celui dont nous célébrons la Hilloula.
Notes
(1) Le Rav G. Chen. Voir, à son sujet, la lettre n°2978.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3048.
(3) Il faut donc connaître également les dispositions des Sages.
(4) Du précédent Rabbi.