Par la grâce de D.ieu,
22 Tévet 5715,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires, aux
multiples connaissances, le Rav C. Y.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je suis surpris que vous n’ayez pas encore reçu le fascicule de l’index du Torah Or. En tout état de cause, j’ai demandé que l’on vous en envoie un autre immédiatement, bien que cela ait déjà été fait auparavant.
Vous m’interrogez sur la manière d’écrire la lettre Hé, dans le Nom de D.ieu, telle qu’elle est définie par le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken(2), chapitre 36, paragraphe 2(3). Depuis plusieurs mois, je m’efforce d’établir quelle est la tradition, en matière d’écriture de Tefillin et de Séfer Torah, auprès de Sofers ‘hassidiques(4). Pour l’instant, je n’ai pas découvert de perles, en la matière, car il est impossible d’obtenir des informations précises. Peut-être les ‘Hassidim de Terre Sainte en possèdent-ils?
Il semble, néanmoins, que ces derniers aient des traditions qui ne s’accordent pas avec celles que j’ai entendues de mon beau-père, le Rabbi. En effet, le Rav ‘Haïm Naé avait bien dit, par la suite, que les ‘Hassidim de Terre Sainte procédaient différemment, jusqu’à maintenant. Peut-être en est-il de même pour l’écriture de ces lettres. En tout état de cause, il est bon de recenser les informations, sur ce sujet, ce qui permettra d’avoir au moins “ une parcelle de la poutre ”(5). Pourriez-vous m’indiquer à qui je dois m’adresser en Terre Sainte, pour poser ces questions?
Vous me dites que le sixième tome de l’encyclopédie talmudique est paru(6) et j’en suis satisfait. Comme vous me l’écrivez, il me parviendra sûrement, ces jours-ci. Les journaux disent, ici, que le septième tome est sous presse et j’espère que cette nouvelle est fondée.
Que D.ieu accorde la réussite dans vos actions, afin de grandir la Torah, quantitativement et de la parer, qualitativement. On peut également obtenir un tel résultat par l’étude la plus simple, y compris celle des enfants(7), comme le dit le Rambam, dans ses lois de l’étude de la Torah, fin du chapitre 2. Pour l’heure, je n’ai trouvé cette affirmation nulle part ailleurs(8). Bien entendu, on peut aussi en faire de même avec l’étude la plus élevée, comme le souligne le traité ‘Houlin 66b.
Vous ferez tout cela en bonne santé et, par ailleurs, vous assumerez également la mission qui est la vôtre, dans le domaine de ‘Habad.
Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit,
M. Schneerson,
Vous m’interrogez sur la fin du chapitre 29 du Tanya: “ Comment la foi leur était-elle revenue(9)? Moché, notre maître, n’avait pourtant fait aucun miracle devant eux. En fait, lorsqu’il entendit ses paroles sévères, ‘le peuple se lamenta’ et il est dit (Bamidbar 14, 37) que ‘ces hommes périrent... dans l’épidémie ”.
Pourquoi est-ce précisément des paroles sévères, et rien d’autre, qui leur fit retrouver la foi? L’Admour Hazaken souligne que cela est “ précisé par la Torah ”, ainsi qu’il est dit (Bamidbar 14, 39): “ Et, Moché prononça ces paroles... et ils se lamentèrent ”. Il ne leur montra rien d’autre. Les versets 36 à 38 doivent être lus comme une parenthèses, concluant le récit de ce qu’il advint aux explorateurs eux-mêmes.
Le Targoum Yonathan Ben Ouzyel précise que cela se passa le 7 Elloul. C’est aussi ce que dit la conclusion de la Meguilat Taanit et la Hala’ha retient ce texte, dans le Tour et Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitre 580, le citant, toutefois, selon la version qui parle du 17 Elloul.
Le Baït ‘Hadach montre la difficulté de l’interprétation du Beth Yossef. Selon lui, ces versets décrivent également ce qui advint en Elloul, c’est-à-dire longtemps après qu’ils aient retrouvé la foi. En effet, il est ici question de leur mort et non de l’extension de leur langue(10). Il faut en conclure qu’il s’agit bien d’une parenthèse. Le Méa Chéarim, à la page 51, explique que les explorateurs dirent eux-mêmes: “ Voici, nous sommes prêts(11) ” et il ne retient pas la version qui dit: “ à propos des explorateurs ”.
Pour conclure positivement, j’ajouterai que le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken devrait pouvoir être édité, par photocopie. Il reste encore des pages pour d’éventuels ajouts. Peut-être disposez-vous de courtes notes ou de références que l’on pourrait publier. Bien évidemment, le nom de leur auteur sera mentionné.
Qu’en est-il de l’édition du manuscrit de l’auteur du Ohaleï Yossef(12)?
Notes
(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, de Jérusalem, auteur de l’Encyclopédie talmudique. Voir, à son sujet, la lettre n°3026.
(2) Qui dit: “ Ceci s’applique à tous les Hé, à l’exception de ceux du Tétragramme, pour lesquels on a une autre Tradition, comme on le montrera ”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page: “ Vous m’interrogez aussi sur l’expression ‘comme on le montrera’ et vous me demandez à quel texte ces mots font référence. Pour l’heure, je ne l’ai pas trouvé. Mais, cette phrase se trouve entre parenthèses, dans le Choul’han Arou’h et, à mon humble avis, elle fait donc allusion à la seconde édition de cet ouvrage, dans laquelle ‘il ajouta de nombreuses explications nouvelles’. Il pensait donc trancher la Hala’ha, de manière définitive, après être revenu à ce chapitre. Et, ‘peut-être y avait-il ici une rédaction ultérieure’, comme le dit le Chéérit Yehouda à propos du chapitre 363. Vous verrez aussi l’introduction du Kountrass Ha Choul’han, à ce sujet. Pourquoi y avait-il un doute, en la matière? Peut-être en fonction de ce qui est dit dans les responsa ‘Hatam Sofer, partie Yoré Déa, chapitre 271. Il faut consulter, à ce propos, la Michnat Avraham, mais je ne dispose pas de ce livre ”.
(4) Voir, à ce propos, les lettres n°2822 et 3854.
(5) Selon l’expression du traité Sanhédrin 7b, c’est-à-dire d’en partager la responsabilité.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°3368.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°3175.
(8) Voir, à ce sujet, le Likouteï Si’hot, tome 6, page 299.
(9) Il s’agit des enfants d’Israël qui, dans le désert, critiquèrent la Terre Sainte, après le retour des explorateurs.
(10) Jusqu’à leur nombril, afin de les punir pour leur médisance. La mort physique, en revanche, n’intervint que par la suite.
(11) A entrer en Erets Israël.
(12) Voir, à ce sujet, la lettre n°3026.