Par la grâce de D.ieu,
17 Tévet 5715,
Brooklyn,
A monsieur Yaakov Parnès,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai appris avec plaisir, par le Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, empli d’empressement, aux multiples accomplissements, Rav Tsvi Hirsh Chitrik, que vous vous intéresserez aux réalisations communautaires de Loubavitch. Il m’a également adressé votre article, dans lequel vous décrivez la réunion ‘hassidique du 19 Kislev.
J’espère que l’intérêt que vous manifestez sera durable, qu’il se prolongera également pendant les jours de semaine, tout au long de l’année(1). En effet, la ‘Hassidout enseigne et souligne que l’intérêt que l’on peut ressentir pour un autre Juif et, plus généralement, l’amour du prochain doivent se manifester et faire la preuve de leur existence dans la relation que l’on peut entretenir avec les personnes du commun, dans leurs activités ordinaires.
Bien plus, s’il le désire réellement, un Juif peut sanctifier chaque aspect, chaque événement de son existence quotidienne.
Telle est précisément la mission confiée à chacun. Puisque tous les Juifs, et chacun en particulier, ont été “ un peuple de prêtres et une nation sainte ”, dès l’instant où ils sont devenus un peuple, lors du don de la Torah.
J’ai lu, dans votre article, que “ le Judaïsme, au Brésil, est un désert ”, affirmation que je ne peux pas accepter. J’espère que vous ne l’employez au sens littéral, qu’elle répond uniquement à la nécessité de dire, de temps à autre, un mot fort, afin d’attirer le lecteur et de le “ piquer ”.
Un désert est un endroit dans lequel on ne peut rien faire pousser, même si on laboure et on plante. A l’opposé, le Baal Chem Tov et l’Admour Hazaken enseignent que chaque Juif est “ une terre de convoitise ”(2), que l’on désire posséder pour les fabuleux trésors qu’elle renferme.
Il en est de même pour chaque Juif, à chaque époque et en tout lieu. Celui-ci possède, à n’en pas douter, de merveilleux trésors. La pointe de Judaïsme se trouvant en lui ne connaît pas de limites. Il suffit donc de la révéler et de la mettre en évidence. En effet, elle est cachée et on ne la voit pas. En la dévoilant, on découvre tous les trésors cachés.
Il est différentes manières de révéler cette pointe de Judaïsme. Certains agissent et le font par leurs propres moyens. D’autres ont besoin d’aide pour y parvenir. Mais, en tout état de cause, il est certain que, lorsqu’on laboure comme il convient et qu’on sème, D.ieu envoie des pluies de bénédictions, en sorte qu’une seule graine peut donner naissance à tout un arbre, qui produira de bons fruits.
Cette règle ne connaît pas d’exception. Et, lorsque ceux qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas connu la réussite, en la matière, découvriront ceux qui labourent de la meilleure façon, ceux qui sèment comme il convient, ils pourront, eux aussi, se développer et produire les fruits qui conviennent.
Vous exercez une influence sur un grand nombre de lecteurs et je veux espérer que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour hâter la réalisation de tout cela. Vous agirez positivement pour que D.ieu puisse vous accorder la réussite.
Avec mes respects et ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Y compris, en dehors des grandes célébrations.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3147.