Par la grâce de D.ieu,
13 Tévet 5715,
Brooklyn,
A madame Ra’hel(1),
Je vous bénis et vous salue,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du(2) 10 Tévet, qui sera transformé en joie et en allégresse, dans laquelle vous m’annoncez une bonne nouvelle, le fait que l’on construit une séparation(3) dans votre synagogue. La sanctification du Nom de D.ieu qui en résulte et l’importance d’un tel accomplissement sont difficiles à s’imaginer.
D.ieu agit “ mesure pour mesure ”(4) et Il vous récompensera, de même qu’à votre mari et à vos enfants, de Sa main pleine et ouverte, en tout ce qui vous concerne. Et, lorsque l’on médite à l’obscurité de l’exil, au fait qu’une lutte est nécessaire également pour ce qui aurait dû être une évidence pour tous, on comprend qu’une victoire, en la matière, est une sanctification du Nom de D.ieu. L’un des points sur lesquels porte ce combat est celui des séparations, dans les synagogues.
Lorsque l’on rend visite à un homme de chair et d’os, en souhaitant obtenir de sa part qu’il exauce la requête qu’on lui présente, on s’adresse à lui en adoptant le comportement qu’il prône lui-même et l’on n’agit sûrement pas contre lui, même si l’on n’est pas certain qu’il ait les moyens de satisfaire cette requête, même si, essuyant un refus de sa part, on peut toujours s’adresser à quelqu’un de plus haut placé. Or, combien plus aurait-il dû être clair et évident pour chacun qu’il en est bien ainsi quand on se rend dans un endroit où l’on formule une prière devant D.ieu, afin d’être en bonne santé ou d’obtenir l’opulence matérielle. En pareil cas, il va de soi que D.ieu seul peut exaucer cette requête. Chacun sait que nul n’est plus grand et plus important que Lui.
Malgré cela, certains sont aveuglés par les assertions du mauvais penchant. Ceux-là mettent leur argent et leurs forces à la disposition de quelques responsables pour que ceux-ci fassent en sorte que la prière devienne un défi du Saint béni soit-Il, à Qui l’on s’adresse.
D.ieu souhaite une telle séparation et comment empêcher qu’elle soit? D.ieu demande que l’on respecte le Chabbat et les fêtes. Or, on introduit malheureusement un microphone(5) et l’on formule ainsi sa prière en transgressant le Chabbat et les fêtes.
D.ieu demande que le sang de l’officiant, agissant au nom de l’ensemble de la communauté pour formuler sa requête devant Lui, soit nourri d’aliments cachers, que son cerveau ne soit pas obscurci par des pensées qui ne conviennent pas, qu’il n’ait pas transgressé le Chabbat, quelques heures avant de conduire la prière.
Malgré l’évidence de telles idées, on dépense des milliers de dollars pour découvrir l’homme dont l’aspect rappellera le mieux celui d’un non-Juif, qui aurait pu chanter à l’opéra, en compagnie de non-Juives, ou peut-être même qui l’a vraiment fait. Et, tel est précisément celui qui doit représenter toute la communauté, formuler une requête en son nom, dire “ éclaire nos yeux par Ta Torah ”, “ attache notre cœur par Tes Mitsvot ”, demander “ fais-nous revenir vers Toi ” et “ guéris-nous ”.
Tout cela est profondément illogique et heurte l’entendement. Si quelqu’un agissait ainsi dans son travail, il serait transféré dans un asile psychiatrique. Mais, quand il s’agit de la religion juive, en général et de l’attitude de certaines synagogues, en particulier, on peut, ces dernières années, en devenir, en agissant de la sorte, l’un des responsables.
En conséquence, ceux qui ont le mérite d’introduire, dans une synagogue, une vision juste et une compréhension exacte, en fonction de ce qui a été défini plus haut, possèdent un mérite qui est celui de toute la communauté. Ils doivent donc investir tous leurs efforts, en la matière. Bien évidemment, ils le feront de manière pacifique et, lorsque l’on agit avec sincérité et enthousiasme, on obtient de D.ieu la réussite.
Bien évidemment, vous pouvez, si vous le jugez utile, communiquer le contenu de la présente à ceux qui vous viennent en aide pour mettre en pratique cette Mitsva. Que le mérite public protège chacun d’entre vous et qu’il vous permette d’obtenir la satisfaction de vos besoins.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Madame R. Cunin. Voir, à son sujet, les lettres n°1876 et 2340.
(2) Le jour du jeûne.
(3) Entre les hommes et les femmes.
(4) De la manière dont l’homme agit envers Lui.
(5) Dans la synagogue.