Par la grâce de D.ieu,
8 Tévet 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav ‘Haïm Israël(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous m’interrogez sur le rituel de la prière. En effet, il vous arrive de devoir conduire l’office(2) dans une synagogue qui n’est pas de rite Ari Zal(3).
Bien souvent, en pareil cas, lorsque l’on ne polémique pas et que l’on adopte une certaine attitude, comme si cela était une évidence, tout se passe bien, de manière pacifique. Sans doute en sera-t-il de même, pour ce qui vous concerne. Si vous ne posez pas de question, on ne s’apercevra même pas de la différence de rite.
Bien évidemment, il ne doit pas en résulter une dispute(4), car, si c’est le cas, ce que l’on perd l’emporte sur ce que l’on gagne, en particulier quand il s’agit de la prière publique, de laquelle il est dit : “ Il a libéré mon âme dans la paix ”.
Avec ma bénédiction pour que vous gagniez bien votre vie,
Notes
(1) Le Rav H. I. Sperlin.
(2) Le destinataire de cette lettre est, vraisemblablement, en deuil. C’est la raison pour laquelle il doit conduire lui-même l’office.
(3) Faut-il, dans ce cas, conserver le rite Ari Zal ou adopter celui de cette synagogue ?
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Le Colbo sur le deuil, à la page 367, citant le Atseï ‘Haïm, dit que l’on conduit l’office en adoptant le rite de la communauté dans laquelle on se trouve. Citant le Yetav Lev, que rapporte le Berit Moché sur le Séfer Mitsvot Gadol, Commandement positif 87, il dit que l’on conduit la prière et qu’on la répète, si nul autre ne peut le faire. On peut donc se demander ce qu’il en est si quelqu’un d’autre peut conduire la prière. Peut-être est-il alors préférable de dire uniquement le Kaddich. Le résumé du Choul’han Arou’h, Chearim Hametsouyanim Be Hala’ha, du Rav Chlomo Zalman Braun, tome 1, paragraphe 112, cite les responsa Mechiv Davar, du Netsiv, au chapitre 17, selon lesquelles on dit la prière à voix basse selon son rite habituel et celle à voix haute, selon le rite de la communauté. Or, on peut s’interroger sur cette affirmation, car ce n’est pas ainsi que l’on se prépare à conduire la prière, bien au contraire. Vous consulterez aussi les responsa Nézer Ha Kodech, tome 2 Ora’h ‘Haïm, chapitre 12 ”.