Par la grâce de D.ieu,
11 Mar’hechvan 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 28 Tichri. Vous évoquez tout d’abord, comme il convient de le faire, l’impression que vous ont fait le mois d’Elloul, les jours redoutables et la fête de Soukkot. Puis, vous interrompez aussitôt votre propos, sans préciser ce qu’ont été vos bonnes décisions et vos actions positives. Comme vous le savez, nos saints maîtres demandent à tous les ‘Hassidim et aux élèves de la Yechiva d’avoir une action profonde et de ne pas se contenter de ce qui est superficiel.
Bien plus, vous ne citez pas même, dans votre lettre, ce qui a été accompli superficiellement. Or, comme le dit le Tséma’h Tsédek(1), “ un processus se poursuit de la manière dont il a été engagé ”. Dès le début de l’année ou, en tout état de cause, quand commencent à s’appliquer les termes du verset “ et Yaakov avança sur son chemin ”(2), en tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot, on dit lier la bonne décision à une réalisation, à une action concrète. De la sorte, il y a effectivement un bon début, pour toute l’année. Il n’en est pas de même lorsque tout cela demeure dans le monde de la pensée. Car, ce monde de la parole est identique à celui de la pensée.
Bien évidemment, mon but n’est pas de vous faire de la morale et peu importe même que vous m’écriviez, pour me détailler ces actions. Il faut simplement que celles-ci aient effectivement lieu. Mais, quand on écrit à quelqu’un, à ce sujet, a fortiori quand on s’adresse à quelqu’un qui se trouve géographiquement proche, on se sent lié, d’une certaine manière et l’on doit alors tenir son engagement, au quotidien. Il est assurément inutile d’en dire plus.
Vous évoquez le problème de votre fille, qui ne veut pas entendre parler de se fiancer. Il est, bien entendu, hors de question de la menacer ou de lui parler durement. Tout d’abord, telle n’est pas la voie de la Torah, de laquelle il est dit que “ tous ses chemins sont paix ”. De plus, on peut observer que l’on obtient ainsi beaucoup moins que par une parole douce et une marque de proximité.
Pour la question spécifique que vous posez, vous devez lui formuler des propositions précises. Il est même préférable qu’elle ne sache pas que la proposition émane de vous. Il y a sûrement un moyen de le faire. Alors, elle changera d’attitude. En effet, il y a tout lieu de penser que son refus est uniquement une façade, car elle est découragée de ne pas encore être fiancée. Bien évidemment, il faut s’efforcer qu’elle continue à habiter chez vous, jusqu’à son mariage, en un moment bon et fructueux.
Par ailleurs, s’agissant du voyage de votre fille, j’ai été effrayé de constater qu’elle envisage d’emprunter un bateau, dont le propriétaire, celui qui en reçoit le bénéfice, est juif. Le capitaine et les marins le sont également. A mon avis, il n’y a aucun moyen de permettre un tel voyage. Le doute est uniquement pour déterminer si l’interdiction est prononcée par nos Sages ou bien si elle est issue de la Torah, du fait des travaux(3) effectués à bord, qui sont publics et constituent donc une profanation du Nom de D.ieu. Vous consulterez, à ce sujet, les responsa ‘Hatam Sofer, ‘Hochen Michpat, au chapitre 198. Je suis surpris que ceux qui en portent la responsabilité ne disent rien, à ce propos.
Concernant les documents(4) dont elle a besoin, vous êtes sûrement en contact, à ce propos, avec le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2984.
(2) Quand s’achèvent les fêtes et que recommence le quotidien.
(3) Qui sont des transgressions du Chabbat.
(4) Officiels, nécessaires pour ce voyage.