Par la grâce de D.ieu,
6 Mar’hechvan 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre, avec votre demande de bénédiction. Ma réponse a été retardée, du fait des activités qui se sont ajoutées, à cause de la sainteté de la fête. Comme vous me le demandez, je lirai votre demande de bénédiction près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera.
Concernant cette demande et le contenu de votre lettre, vous devriez expliquer à votre épouse et également à vous-même qu’il est impossible d’adopter un double comportement(1). Vous devez décider si votre but est de trouver grâce aux yeux de vos voisines ou bien si votre foyer doit être un objet de satisfaction pour mon beau-père, le Rabbi, près du tombeau duquel sera lue votre demande de bénédiction.
Vous connaissez le proverbe suivant du Rabbi Maharach, cité dans une lettre de mon beau-père, le Rabbi : “ Tu souhaites que D.ieu m’écoute, alors que, toi-même, tu ne m’écoutes pas ? ”. Il est sûrement inutile d’en dire plus.
Car, de deux choses l’une, ou bien vous voulez comprendre cette idée simple, auquel cas ce qui vient d’être dit est suffisant, ou bien vous ne le désirez pas et, dans ce cas, à quoi bon en dire plus ?
Comme je l’ai écrit à quelqu’un, on ne peut pas accepter une réponse qui serait formulée de la manière suivante : “ Ce n’est pas moi qui l’ai écrit ”(2) et tout dépend donc de l’épouse. Nos Sages disent que les paroles émanant du cœur pénètrent dans le cœur. Lorsqu’une femme sent que son mari marque fortement ses positions, non seulement elle ne s’oppose pas, d’emblée, à ce qui est bon et souhaitable, mais, bien plus, elle lui vient en aide.
Un point, néanmoins, m’a fait plaisir. Je vois que vous vous incluez dans ce que je disais, dans une causerie(3), à propos de celui à qui le Rabbi est apparu en rêve.
Puisse D.ieu faire que se réveille en vous celui qui a été un élève de la Yechiva, afin de modifier votre comportement car, disent nos Sages, “ l’épouse d’un homme est comme son propre corps ”.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Paraphrasant la parole du prophète Elie adressée aux Juifs qui, tout en servant D.ieu, se soumettaient également à l’idolâtrie de Baal.
(2) Selon l’expression de nos Sages, autrement dit “ Je ne suis pas responsable, cela n’est pas de ma faute ”.
(3) A Sim’hat Torah 5715 : “ Un jeune homme avait adopté, dans un certain domaine, un mauvais comportement. Le Rabbi demanda que l’on intervienne, on lui parla, mais cela resta sans effet. Puis, le Rabbi lui apparut en rêve et lui souligna qu’il aurait dû exercer une influence positive sur les autres. Or, non seulement ce n’était pas le cas, mais, bien plus, son propre comportement n’était pas bon ”.