Lettre n° 208

Par la grâce de D.ieu,
5 Chevat 5706,
Brooklyn, New York,

Au 'Hassid qui craint D.ieu,
le Rav M. Z.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à vos lettres:

A) La Yechiva envoie, depuis quelques temps, des publications de discours 'hassidiques, à Shanghai(2). Nous leur adressons nous-mêmes les livres qui ne font pas partie des envois de la Yechiva.

B) J'ai eu également connaissance du fait que certains livres ont été imprimés sur place et je suis surpris qu'aucun exemplaire ne nous en ait été adressé, à l'exception d'un recueil de causeries de mon beau-père, le Rabbi Chlita(3), dont un unique exemplaire, destiné au Rabbi Chlita lui-même, a été reçu, il y a deux ans, me semble-t-il.

C) Mon beau-père, le Rabbi, a repris la retranscription du son discours du 19 Kislev. Il m'a dit qu'il la rendrait, très prochainement, avec des ajouts et des modifications(4).

D) Concernant l'impression de ce discours, le Rabbi m'a dit qu'il serait bon de le faire figurer dans un fascicule regroupant ce qui a été dit le 18 Elloul et le 19 Kislev. Mon beau-père, le Rabbi Chlita, m'a dit, à ce propos: "Il est dommage que ceux qui ont entendu ces discours n'aient pas saisi le lien entre le 18 Elloul et le 19 Kislev, qui vient de leur être révélé dans toute son importance".

Ces textes sont, pour une large part, prêts à l'impression, mais, pour l'heure, le Rabbi ne les a pas encore restitués.

E) Pour ce qui est des frais d'impression de ces discours, le Rav M. M. Hacohen(5) ne m'a, pour l'instant, rien transmis, si ce n'est une assurance, verbale mais néanmoins certaine.

F) Si vous avez des remarques sur le "Kountrass Torat Ha'hassidout"(6), pourquoi ne me les transmettez-vous pas directement?

G) Vous proposez que les 'Hassidim et les élèves de la Yechiva rédigent leurs témoignages sur le temps passé. Mon beau-père, le Rabbi Chlita a souligné, à différentes reprises, l'importance de le faire. Combien sont ceux qui l'ont écouté? Du reste, je demande, depuis trois ans, aux élèves de la Yechiva de Montréal de rédiger, par écrit, le fil des événements de 5700(7). Or, en dehors de quelques pages que vous m'avez vous-même adressées, il y a, me semble-t-il, plus de deux ans, je n'ai pas vu une seule ligne de ces notes!

H) Le Tséma'h Tsédek, le fascicule n°48(8), la séquence de discours Maïm Rabim(9) ne sont pas encore parus. Lorsqu'ils paraîtront, nous vous en adresserons un exemplaire, comme vous l'avez demandé.

I) Je n'écris plus, parce que je suis très occupé, en particulier par les publications. Vos soupçons sont donc sans fondement et, pour vous le prouver, je vous donnerai un aperçu de ma charge de travail. Dernièrement, j'ai du corriger le fascicule n°47(8), avec, en particulier, tous ses additifs, les conversations avec les jeunes en anglais et en Yiddish, mais aussi une brochure à propos de Pourim, une autre sur Pessa'h, en français, semblable à celle de Tichri, une brochure sur Pourim en anglais, le premier tome d'un livre d'histoire en anglais(10). J'ai également dû faire une dernière lecture de la séquence de discours Maïm Rabim(9).

Voici les corrections qui sont en cours: les additifs du Tséma'h Tsédek, qui compteront 125 responsa et plus de cent pages de développements sur le Talmud, en plus de l'index, le fascicule "le Tséma'h Tsédek et le mouvement de la Haskala", un recueil, en ronéotype, de causeries du Rabbi Rachab, qui aura plus de trois cents pages.

Voici les corrections qui sont encore à leur début: le recueil des discours 'hassidiques "que notre maître nous enseigne"(11), le fascicule Ets 'Haïm(12), un ouvrage sur le Rabbi Maharach, contenant des causeries et une liste de ses discours 'hassidiques, les causeries du Rabbi Chlita de l'année 5700, jusqu'à Roch Hachana 5701, qui ont été attribués à Dalfon(13), un livre de discours 'hassidiques de mon beau-père, le Rabbi Chlita, de 5700 à 5702, un livre, en anglais, présentant des questions et des réponses, entre un maître et son disciple, à propos de la foi juive et ses pratiques, un résumé du Choul'han Arou'h, en anglais, pour les jeunes et d'autres encore.

Pensez qu'à tout ceci s'ajoute le travail courant du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h, de Ma'hané Israël, des éditions Kehot, en plus des travaux d'impression. J'espère que vos questions, s'il vous en reste encore, disparaîtront ainsi.

Ce que je viens de décrire est l'activité qui se déroule ici, dans le centre du cercle. Mais qu'en est-il dans le cercle proprement dit?

On sait que tous les exils trouvent leur origine dans celui de l'Egypte, qui se reflète en chacun d'entre eux, en particulier en le dernier, lequel a pour but d'«assécher» les pays du monde(14), ce qui, à l'époque, fut réalisé uniquement en Egypte.

L'âpreté de l'exil fut alors adoucie par l'intervention de Yossef, le Juste, qui assura, à lui seul, la subsistance de tout le pays. Le verset suivant décrit son action: "Yossef collecta tout l'argent", puis il le cacha(15). Il est clair qu'il ne souhaitait pas le laisser caché, comme si celui-ci avait disparu. Il voulait, bien au contraire, qu'il soit utilisé pour une finalité unique, la mission qui lui avait été confiée.

Yossef reçut son nom parce que "D.ieu m'ajoute (Yossef) un autre fils". Il souligne ainsi la nécessité de transformer "l'autre" en "fils", ce qui peut être accompli au moyen des trois trésors.

Il est trois moyens d'obtenir un tel résultat:

A) On peut, tout d'abord, accorder une bénédiction. Celle-ci est liée à l'argent, qui fait allusion à l'amour, condition nécessaire pour que puisse être prononcée celle des Cohanim, comme l'établit la Hala'ha du Choul'han Arou'h. Elle apporte donc l'opulence matérielle, la richesse et l'honneur. C'est le trésor qui fut découvert par Kora'h.

B) Il y a, en outre, ceux qui ne mettent pas en pratique la Torah et les Mitsvot. Yossef les fait donc accéder à la Techouva, "convertit" même ceux qui se trouvent sous l'emprise des trois forces du mal totalement impures. C'est le trésor qui fut révélé à Antoine.

C) Il est, par ailleurs, possible d'apporter l'élévation au service de D.ieu de ceux qui accomplissent d'ores et déjà la Torah et les Mitsvot. Il s'agit là du trésor réservé pour les Justes.

Bien évidemment, les deux premiers trésors sont plus actuels, en ce monde matériel, alors que le troisième sera obtenu dans le monde futur, ici-bas. Lorsqu'il se dévoilera, les Justes accéderont également à la Techouva. La Guemara conclut donc que ce troisième trésor se révélera dans le monde futur.

Il est bien clair que tous ceux qui sont attachés à Yossef, le Juste, doivent prendre les mesures ou, tout au moins, préparer leur entourage, pour bâtir le réceptacle qui contiendra les enseignements et les instructions de Yossef, jusqu'à la délivrance complète, très bientôt et de nos jours, que nous accordera le Saint béni soit-Il Lui-même, en un niveau qui est également appelé Yossef, comme l'explique le Sifteï Cohen.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(16)

Notes

(1) Le Rav Mena'hem Zeev Gringlass, de Montréal.
(2) Où une Yechiva Loubavitch avait été constituée, regroupant des réfugiés de la guerre.
(3) Il s'agit de deux tomes de Likouteï Dibourim, imprimés à Shanghai.
(4) Voir, à ce propos, les lettres n°223 et 236.
(5) Le Rav Mena'hem Mendel Margolis. Voir la lettre n°177.
(6) Du précédent Rabbi.
(7) 1940. Voir, à ce propos, la lettre n°82.
(8) Des discours 'hassidiques du précédent Rabbi.
(9) Du Rabbi Maharach.
(10) Il s'agit de "Our people".
(11) Le Séfer Hamaamarim Yiddish, qui fut d'abord imprimé dans le périodique Hakrya Vehakedoucha, dans la rubrique intitulée "que notre maître nous enseigne".
(12) Du Rabbi Rachab.
(13) Les frères Dalfon avaient réservé la dédicace de ce livre, pour l'élévation de l'âme de leur frère. Voir, à ce propos, les lettres n°213, 236 et 282.
(14) De toutes les parcelles de Divinité qui s'y trouvent, afin qu'elles réintègrent la sainteté.
(15) Voir, pour toute la suite, la fin de la lettre précédente.
(16) De Ma'hané Israël.