Samedi, 23 juillet 2016

  • Balak
Editorial

 La brèche

Inexorable. C’est ainsi que l’avancée des jours apparaît à nos yeux résignés. Et c’est aussi pourquoi cette semaine est celle du 17 Tamouz, le jeûne qui commémore notamment le jour où la première brèche fut faite dans la muraille de Jérusalem par l’ennemi venu de Babylone. Jour terrible, étape dramatique d’une chute dont toute l’ampleur apparaît trois semaines plus tard, avec le 9 Av, date de la destruction du Temple. Il est vrai que le peuple juif a une longue mémoire. Il est vrai aussi que, sans passé, l’avenir reste bien souvent dépourvu de sens. Pourtant, de tels événements ont-ils encore vraiment leur place dans notre vie ? Celui-ci est si ancien qu’il nous ramène au temps de Nabuchodonosor, à cette antiquité dont ne subsistent que quelques reliques conservées par les musées, faut-il qu’on lui accorde encore une si grande place ? Ou peut-être, justement, cette brèche ouverte dans la muraille de la Ville nous livre-t-elle aussi un message ?

A l’époque où cette histoire arriva, aucune cité ne pouvait vivre durablement sans muraille. Sans cette protection, elle se trouvait à la portée de tous ses ennemis et elle ne tardait pas à disparaître sous leurs coups. A l’abri, elle pouvait, au contraire, se développer. C’est pourquoi, une brèche faite par l’ennemi était clairement une tragédie. La muraille n’était cependant pas une séparation radicale d’avec le monde extérieur. Des portes y étaient ouvertes afin de permettre l’entrée et la sortie, l’échange. Mais ces portes jouaient également un rôle éminent de régulation. Elles étaient closes ou ouvertes selon les besoins et selon la volonté de ses habitants qui en gardaient ainsi la maîtrise. Du reste, dans l’histoire des hommes, les monarques absolus, ceux qui ne supportaient pas que leur pouvoir soit le moins du monde contesté, prirent toujours grand soin d’araser les murailles des villes car l’indépendance que cela représentait ne pouvait leur convenir.

Matériellement, nous sommes évidemment loin de telles préoccupations et, lorsqu’elles subsistent autour des villes anciennes, les murailles ne sont plus que vestiges historiques. Mais l’évolution du monde aussi a tendance à effacer les particularités des cultures et des modes de vie, à briser la diversité pour y substituer une sorte d’uniformité mondialisée, en affirmant qu’il s’agit là d’un progrès : n’abat-on pas des « murailles » ? Et pourtant, conserver une part de soi-même, fidèle, au fond de son âme, hors de toute atteinte, en avoir conscience, n’est-ce pas la clé de tout échange ? Car, si tous sont identiques, que pourrait-on voir en l’autre sinon une reproduction de soi ? La muraille nous susurre qu’il est beau de rester ce que l’on est et qu’il est nécessaire de protéger cela. La brèche nous crie que l’unité et la conscience peuvent être remises en cause par une pression indésirée. Sachons en être les défenseurs.

Etincelles de Machiah

 Une œuvre parfaite

Pendant le temps de l’exil, l’offrande de sacrifices est impossible du fait de l’absence de Beth Hamikdach. Certes, les Sages ont instauré les prières en remplacement de ces cérémonies. Cependant, un tel remplacement est, semble-t-il, imparfait comme l’exprime la liturgie : “Et là, (dans le Beth Hamikdach, après la venue de Machia’h) nous ferons devant Toi…. Selon l’ordre de Ta volonté”.

C’est précisément cette idée qui pose question. L’œuvre spirituelle accomplie par la prière est supérieure à celle des sacrifices, la première s’attachant à l’âme de l’homme tandis que la seconde porte sur son aspect animal. Pourquoi, dès lors, souligner l’importance primordiale des sacrifices ?

En fait, l’impossibilité d’offrir un sacrifice en temps d’exil a également un sens spirituel : comme l’homme est attaché “en bas”, il n’a pas la force d’élever “l’animal” et doit se contenter d’agir sur l’âme par la prière. En revanche, lorsque le Machia’h viendra, l’homme parviendra à la plénitude et son œuvre pourra englober tous les aspects.

(d’après Torah Or, Vaye’hi 46b) 

Vivre avec la Paracha

 Balak

Résumé

Balak, le roi de Moav, convoque le prophète Bilaam pour qu’il maudisse le peuple d’Israël. En chemin, Bilaam est interpelé par son âne qui voit, avant Bilaam, l’ange que D.ieu a envoyé pour entraver leur route. A trois reprises et de trois différents points de vue, Bilaam tente de proférer ses malédictions. Et chaque fois, des bénédictions sortent de sa bouche. Bilaam prophétise également la fin des temps et la venue de Machia’h.

Le peuple tombe sous le charme des filles de Moav et est influencé à servir leur idole, Péor. Quand un officier de haut rang conduit publiquement une princesse midianite dans sa tente, Pin’has les tue tous deux, interrompant la plaie qui fait rage dans le peuple.

 

Le nom de cette Paracha, Balak, soulève une question : Balak était un homme impie, un roi immoral qui haïssait le Peuple juif et voulait l’annihiler. Nos Sages statuent que l’on ne doit pas nommer une personne sur un homme mauvais. Il est sûr que ce principe s’applique également au nom d’une partie de la Torah. Pourquoi donc ce nom est-il immortalisé comme titre d’une Paracha ?

Essayons de répondre à cette question. La Torah relate la façon dont Balak loua les services de Bilaam, un mystique pervers et perverti et lui demanda de maudire le Peuple juif. Mais D.ieu empêcha la réalisation de ce projet malveillant, puisqu’à chaque tentative de malédiction, D.ieu le força à prononcer un flot de bénédictions puissantes à leur égard, y compris des bénédictions qui se réaliseront et seront visibles à la venue de Machia’h.

Nommer la Paracha Balak est un moyen de nier et de transformer les forces qui lui sont associées. Le nom Balak sert de source éternelle d’influence positive, écrasant toute force qui tente de faire du mal au Peuple juif et montrant comment elle peut être transformée en bénédiction et en bien.

Cela reflète le but ultime de la Torah : non seulement nous protéger et nous sauvegarder de toutes les influences indésirables mais également les transformer en forces qui nous aident, leur permettant ainsi de remplir leur rôle dans le projet Divin.

Cependant, cette réponse soulève une autre question. En effet, il aurait donc paru plus adéquat de nommer la Paracha Bilaam et non Balak. Après tout, Bilaam était également un homme mauvais et ce fut lui, et non Balak, qui prononça les bénédictions à l’égard du Peuple juif. Pourquoi est-ce donc Balak dont le nom est pérennisé et non celui de Bilaam ?

Une leçon importante se dégage de la réponse. Balak nous enseigne que nous devons utiliser le potentiel que nous possédons pour susciter des activités positives. Il ne suffit pas d’attendre patiemment que l’on demande de nous une contribution pour nous engager. Tout comme Balak, nous devons faire le premier pas pour immortaliser notre héritage de la Torah.

Entamer quelque chose est difficile : il faut combattre l’inertie. C’est la raison pour laquelle la Torah utilise cet exemple. Il s’agit d’éveiller notre prise de conscience sur le fait qu’il faut être actif. Non seulement devons-nous répondre à notre environnement de la manière indiquée par la Torah mais il nous faut prendre des mesures pour changer cet environnement, en suivant les lignes directrices de la Torah.

Perspectives

Selon la Loi juive, la Haftara hebdomadaire (lecture additionnelle d’un autre passage du Tana’h) reflète le contenu de la Paracha, dans son ensemble. Le lien entre la Paracha de Balak et sa Haftara est évident. La Haftara relate comment D.ieu commande au Peuple Juif : «Ma nation, souvenez-vous du conseil donné par Balak, roi de Moav, et la réponse de Bilaam, fils de Beorgavetim de Chitim».

Aussi évident qu’elle paraisse, cette connexion semble cependant superficielle parce qu’elle ne paraît mentionner que le nom des principaux protagonistes de la Paracha. Aucun lien n’apparaît avec son thème général.

Mais en réalité, le lien entre les deux lectures émerge du fait qu’elles évoquent toutes deux une transition latente. La lecture de la Torah parle du moment où les Juifs étaient «dans les plaines de Moav, en face de Jéricho, au Jourdain», prêts à pénétrer en Erets Israël. Et la Haftara évoque le temps du début de la Rédemption où ont lieu les derniers préparatifs avant la réalisation de la Rédemption ultime.

Cette période de transition sera semée d’embûches. C’est pourquoi la Haftara nous dit de «ne pas espérer en l’homme ni d’attendre d’un mortel». Mais il faut concentrer sa foi et sa confiance vers le Haut (D.ieu).

Cela nous permet de comprendre le rapport avec l’entrée du Peuple juif en Israël. Dans le désert, le peuple était nourri par la Manne. Autrement dit, leur vie était contrôlée par un mode d’existence miraculeux. Il n’était pas possible de se tromper en pensant que l’impact humain pouvait faire une différence. Plus encore, chaque jour, seule une quantité de Manne nécessaire pour le jour tombait. Cela mettait l’accent sur le fait que l’on doit avoir une confiance absolue que D.ieu pourvoira à nos besoins, jour après jour.

Par contre, l’entrée en Israël allait faire émerger un tournant dans l’activité humaine. Ils allaient devoir cultiver leurs propres champs et gagner leur subsistance par leurs propres efforts. Dans une telle situation, il est possible que l’homme erre, qu’il s’imagine que sa subsistance dépend d’autres facteurs et qu’il mette tous ses espoirs dans l’homme. Nous ne parlons pas de quelqu’un qui fait des choses interdites mais simplement de celui qui pense que s’il travaille plus dur, s’il investit son temps, son énergie et ses ressources correctement, il prospérera.

En termes simples, il s’agit d’une approche incorrecte. En réalité, chacun doit reconnaître que la même dépendance absolue de D.ieu, que celle qui prévalait dans le désert, est toujours nécessaire.

Cela signifie-t-il donc qu’il ne nous reste alors qu’à attendre tranquillement et espérer les miracles ? Non ! La Torah nous enseigne : «D.ieu te bénira dans tout ce que tu feras». Il faut donc créer un réceptacle pour permettre aux bénédictions de se manifester. Mais pourquoi faut-il «faire» ? Certainement pas parce que l’ordre naturel aurait une signification par ou en lui-même. Ce n’est rien de plus qu’  «une hache entre les mains du bûcheron», le moyen qu’utilise D.ieu pour envoyer Ses bénédictions. Il est vrai que nous devons utiliser ce moyen : travailler et même travailler dur, mais nous devons être conscients que la source de notre succès ne se trouve pas dans nos propres efforts mais dans les bénédictions de D.ieu.

A l’époque de la première entrée en Erets Israël, la conscience engendrée durant le voyage dans le désert avait pour but d’influencer la conduite des Juifs lorsqu’ils allaient prendre possession de la terre. De la même façon, la connaissance de la nature Divine de toute existence qui prévaudra à l’Ere messianique doit impacter notre vie présente. Car, dès à présent, nous pouvons avoir un avant-goût de l’Ere future, en prenant conscience que nous avons reçu une bénédiction unique et la prospérité, grâce à la générosité Divine.

Le Coin de la Halacha

 Qu’est-ce que le 17 Tamouz ?

Cette année, le jeûne du 17 Tamouz est repoussé au dimanche 24 juillet 2016.

On ne mange ni ne boit depuis le matin (à 4h 00, heure de Paris) jusqu’à la tombée de la nuit (22h 27 à Paris).

C’est en ce jour que Moché Rabbénou (Moïse notre Maître) brisa les premières Tables de la Loi à la suite du péché du veau d’or. Bien plus tard, le sacrifice quotidien fut interrompu lors du siège de Jérusalem. Une première brèche apparut ce jour-là dans les murailles de la ville sainte. Enfin, Apostomos installa une idole dans le Temple et brûla un rouleau de la Torah, toujours un 17 Tamouz.

Durant les trois semaines suivantes, jusqu’au 9 Av (repoussé au dimanche 14 août 2016), on augmente les dons à la Tsedaka. On évite d’acheter de nouveaux vêtements et on ne prononce pas la bénédiction «Chéhé’héyanou» (par exemple pour un fruit nouveau). On ne se coupe pas les cheveux et on ne célèbre pas de mariage. On évite de passer en jugement.

Suite à l’appel du Rabbi, à partir du 17 Tamouz, nous intensifions l’étude des lois de la construction du Temple (dans le livre d’Ezéchiel, le traité Talmudique Midot et le Rambam – Maïmonide).

Durant les neuf jours qui précèdent le 9 Av (à partir du jeudi soir 4 août 2016), on ne mange pas de viande et on ne boit pas de vin. Par contre, on assistera à un Siyoum (ou on l’écoutera à la radio), ce qui est une joie permise durant cette période.

Le Recit de la Semaine

Pas de réponse…

- Bonjour ! C’est bien à Rav Friedman que je parle ? Vous êtes Kabaliste, n’est-ce pas ?

Doté d’un solide sens de l’humour, Rav Manis Friedman (conférencier internationalement acclamé et éducateur chevronné au Minnesota) décida immédiatement de se prêter au jeu :

- Bien sûr ! Et expérimenté en plus !

- Très bien ! Vous savez donc comment se débarrasser d’un Dibouk (démon)?

- Quelle question ! s’amusa Rav Friedman. Bien sûr !

- Dans ce cas, nous arrivons chez vous dans quarante minutes ! déclara l’homme au bout du fil qui raccrocha sans donner davantage de détails.

- Allo ? Allo ? Rav Friedman avait beau s’égosiller, la conversation s’était interrompue.

On était vendredi matin. Quarante minutes plus tard, une voiture s’arrêta devant le domicile du Rav. Un jeune couple en sortit et Rav Friedman l’accueillit poliment. Mais il remarqua immédiatement que la jeune femme était déprimée, fuyait son regard et semblait très triste.

- Un Dibouk s’est emparé de ma femme ! décréta l’homme qui se présenta comme s’appelant David.

Et il expliqua tous les problèmes et les épreuves que lui et toute leur petite famille rencontraient depuis quelques temps. D’Israël, ils étaient venus s’installer au Minnesota et sa femme «entendait des voix» qui semblaient s’être emparées d’elle. Elle se conduisait avec violence et mettait en danger ses enfants et son mari. «Nous avons consulté des experts, nous avons même fait vérifier nos Mezouzot, raconta l’homme d’un ton désespéré. Maintenant, nous recherchons un Kabaliste et des gens nous ont donné vos coordonnées».

- Écoutez, quand vous m’avez téléphoné, je n’avais pas compris combien votre problème était sérieux. Je préfère le transférer au Rabbi de Loubavitch : moi, je ne suis que son émissaire. Le Rabbi vous aidera mais à une condition : promettez-moi que vous obéirez à ses recommandations !

Le couple accepta et repartit.

Rav Friedman communiqua immédiatement au secrétariat du Rabbi à Brooklyn les détails qu’il venait d’entendre. Une heure plus tard, il reçut une réponse du Rabbi : «Veiller scrupuleusement à la cacherout de la nourriture et des boissons !».

Rav Friedman téléphona à David le jour même et lui transmit la réponse du Rabbi :

- C’est quoi la cacherout ? demanda naïvement celui-ci, très étonné.

Il restait quelques heures avant le début du Chabbat et il n’était pas possible en si peu de temps d’enseigner au jeune couple toutes les lois de la cacherout puis de «cachériser» leur cuisine. Rav Friedman conseilla donc à David de se rendre au supermarché le plus proche pour acheter des Matsot et des sardines d’une certaine marque, ce qui constituerait leur nourriture pour ce Chabbat.

Après Chabbat, Rav Friedman s’occupa d’enseigner personnellement les lois de la cacherout au jeune couple. Une équipe spécialement formée aux lois complexes de la cachérisation se rendit au domicile de la famille et, à l’aide de chalumeaux et d’eau bouillante, rendit la cuisine cachère.

Progressivement, la situation de la jeune femme s’améliora.

La veille de Pessa’h, Rav Friedman accueillit les convives pour le Séder communautaire. Il remarqua une femme qu’il ne connaissait pas mais qui annonça : «Nous sommes venus !». Étonné, Rav Friedman lui demanda poliment son nom et elle répondit :

- Mais vous nous avez invités…

Rav Friedman était stupéfait : il la reconnut alors, c’était bien la jeune femme au «Dibouk»… Mais elle était souriante et en pleine possession de ses moyens.

Un jour, l’homme rappela :

- Est-il possible de demander une bénédiction au Rabbi pour moi ?

- Bien sûr ! A quel propos ?

- Je n’arrive pas à retrouver du travail depuis que j’ai été renvoyé. Je travaillais dans une grosse entreprise d’informatique mais, quand mon épouse était malade, j’ai dû m’absenter plusieurs fois et on en a déduit que je n’étais pas stable, qu’on ne pouvait pas compter sur moi.

- Je serais heureux de vous rendre service ! Donnez-moi votre prénom et celui de votre mère, je les transmettrai au Rabbi !

Un jour passa puis un autre mais aucune réponse de la part du Rabbi. Rav Friedman rappela le secrétariat du Rabbi, s’assura que sa lettre avait bien été transmise. Rav Binyamin Klein affirma : «La lettre est posée sur le bureau du Rabbi mais il n’y touche pas !».

Rav Friedman téléphona encore le lendemain :

- Oui, il y a une réponse. Le Rabbi demande à connaître le nom de la dame et celui de sa mère !

- Vous voulez dire son nom à lui et celui de sa mère à lui ?

- Non, celui de la dame et de sa mère, répéta le secrétaire.

Rav Friedman décida qu’il devait parler à la dame :

- Comment se porte votre petit Dibouk ? plaisanta-t-il d’entrée de jeu.

- Il se porte bien, répondit-elle en baissant les yeux.

- Qu’est-ce que cela signifie ? Je croyais que vous en étiez débarrassée complètement…

- Euh… pas vraiment. Vous comprenez, là où j’habite, il est très difficile d’obtenir du lait Chamour, surveillé par un Juif depuis le début de la traite. Alors nous nous sommes permis…

- Vous aviez promis d’obéir à tout ce que le Rabbi vous demanderait, gronda Rav Friedman, plus du tout d’humeur à plaisanter.

- Je vous promets que je ne recommencerai plus ! pleurnicha la dame tout en lui donnant son nom et le nom de sa mère.

Rav Friedman raconta tout cela au secrétaire du Rabbi et rappela qu’il attendait une réponse pour David. Mais celle-ci ne vint pas.

Une année passa. Un jour, Rav Friedman rencontra David dans un centre commercial et lui demanda des nouvelles :

- Ah oui ! Vous serez sûrement heureux d’apprendre que nous avons divorcé ! répondit l’homme de façon cynique.

- Comment ? Pourquoi ? En quoi cela devrait-il me rendre heureux ?

- Tout a commencé du fait que le Rabbi ne répondait pas à mon sujet, soupira l’homme. Cela me dérangeait beaucoup. Pourquoi ma femme recevait-elle des réponses en une heure mais pas moi ? J’ai alors dû avouer à ma femme que je n’étais pas juif ! Je suis né en Inde et, d’une façon ou d’une autre, je me suis retrouvé en Israël. J’ai même effectué mon service militaire dans Tsahal. Mais je n’ai jamais été juif !

- Et pourtant, remarqua Rav Friedman, vous et votre mère portez des prénoms hébraïques…

- Je vous ai raconté n’importe quoi, reconnut «David». Ma femme a insisté qu’elle voulait créer une famille juive et nos chemins se sont alors séparés…

Levi Shaikevitz – Sichat Hachavoua N° 1540

Traduit par Feiga Lubecki