Semaine 34

  • Choftim
Editorial
 
Etincelles de Machiah
 
Vivre avec la Paracha
Choftim : l’arbre humain

Car l’homme est un arbre des champs (Devarim 20 :19)
Les composants essentiels de l’arbre sont ses racines qui l’ancrent dans le sol et l’approvisionnent en eau et en aliments, son tronc, ses branches et ses feuilles qui constituent son corps et les fruits qui contiennent les graines qui permettent à l’arbre de se reproduire.
La vie spirituelle humaine inclut également des racines, un corps et des fruits. Les racines représentent notre foi, la source de notre nourriture et de notre persévérance. Le tronc, les branches et les feuilles sont le corps de notre vie spirituelle, nos accomplissements intellectuels, émotionnels et concrets. Les fruits évoquent notre force dans la «procréation» spirituelle, la force d’influencer notre prochain, qu’il plante des graines en lui et les voit émerger, grandir et donner des fruits.

Les racines et le corps
Les racines sont les parties de l’arbre les moins attrayantes et les plus importantes. Enterrées, virtuellement invisibles, elles ne possèdent ni la majesté du corps de l’arbre, ni les couleurs de ses feuilles pas plus que le goût savoureux de ses fruits. Mais sans les racines, l’arbre ne peut survivre.
Bien plus, les racines doivent suivre le rythme de croissance de l’arbre : si le tronc et les feuilles d’un arbre grandissent démesurément et s’étendent sans qu’il y ait une croissance proportionnelle de ses racines, l’arbre s’écroulera sous son propre poids. Par ailleurs, une profusion de racines rend un arbre plus sain, plus fort même si son tronc est maigre et qu’il ne possède que peu de branches, peu de feuilles et ne donne que peu de fruits. Et si les racines sont saines, l’arbre se régénèrera même si son corps est endommagé et ses feuilles coupées.
La foi est celle de nos facultés qui est la moins séduisante. Elle se caractérise par une simple conviction et un engagement à notre Source. Elle ne possède pas la sophistication de l’intellect, les riches couleurs des émotions et ne suscite pas le sentiment de satisfaction qui naît des actions. Et la foi est profondément enterrée, sa véritable étendue est cachée aux autres et même à nous-mêmes.
Et pourtant, notre foi, notre engagement au-delà de la raison pour D.ieu, est la base de notre arbre personnel tout entier. D’elle s’élève le tronc de notre compréhension d’où poussent les branches de nos sentiments, de nos motivations et de nos actions. Et quand bien même le corps de l’arbre apporte quelques éléments de la nourriture spirituelle, l’essentiel en dérive de ses racines, de notre foi et de notre engagement pour notre Créateur.
Une âme peut grandir et devenir un tronc majestueux, des feuilles merveilleuses et des fruits délectables. Mais il faut que tous ces éléments soient surpassés par les racines. A la surface, il se peut qu’il y ait beaucoup de connaissances, des sentiments profonds, une riche expérience, des achèvements grandioses et de nombreux disciples. Mais s’ils ne sont pas enracinés et vitalisés par une foi et un engagement encore plus grands, l’arbre est condamné à tomber sous son propre poids.
Par ailleurs, il peut arriver qu’une vie ne soit bénie que de peu de connaissances éparses, de sentiments et d’expériences étiolées, de rares achèvements et de fruits peu nombreux. Mais si les racines sont étendues et profondes, l’arbre est sain : c’est un arbre en plein contrôle de ce qu’il possède, un arbre qui a l’aptitude de se remettre des difficultés de la vie, un arbre avec le potentiel de pouvoir grandir et se développer pour devenir plus beau et plus productif.

Les fruits et les graines
L’arbre désire se reproduire, semer ses graines loin et partout afin qu’elles prennent racine dans des lieux distants et divers. Mais la portée de l’arbre est limitée par l’étendue de ses propres branches. Il lui faut donc rechercher d’autres messagers plus mobiles pour transporter ses graines.
Ainsi les arbres produisent-ils des fruits dans lesquels les graines se développent en fibres et jus odorants. Les graines elles-mêmes ne susciteraient pas l’intérêt des hommes ou des animaux. Mais avec leur «emballage» attractif, il ne leur manque pas de clients qui, après avoir consommé le fruit extérieur déposent les graines dans ces lieux distants et divers où l’arbre désire planter ses graines.
Quand nous communiquons avec autrui, nous utilisons de nombreux procédés pour rendre notre message attrayant. Nous l’enveloppons dans une sophistication intellectuelle, le «nappons» de sauce émotionnelle et l’habillons de mots et d’images colorés. Mais nous devons garder à l’esprit que ce n’est que l’emballage extérieur : le fruit qui contient la graine. La graine elle-même n’a a priori aucun goût. La seule manière dont nous pouvons produire un impact sur autrui c’est en apportant notre propre foi dans ce que nous leur disons, notre propre et simple engagement pour ce que nous épousons.
Si la graine est présente, notre message prendra racine dans leur esprit et leur cœur et notre propre vision sera imprégnée par la leur. Mais s’il n’y a pas de graine, nos efforts seront stériles, quelque savoureux que puisse être le fruit.
Le Coin de la Halacha
 
De Recit de la Semaine