Samedi, 16 décembre 2017

  • Mikets
Editorial

 Lumières sur la ville !

En ces jours d’hiver aux journées si courtes, nous éprouvons sans doute tous le besoin de lumière, comme une aspiration profonde à une illumination qui changerait les hommes et le monde. Entraîné par cette frénésie si particulière que donne une certaine forme de la modernité si présente dans les rues de nos villes, l’homme désire, avec plus ou moins de conscience mais toujours ardemment, la sérénité du jour. C’est là une bien antique leçon que même les lueurs criardes des néons urbains ne parviennent pas à effacer : les hommes se regroupent toujours autour de la lumière.

Nous voici donc au cœur de ‘Hanouccah et, jour après jour, le chandelier de la fête voit se multiplier les flammes à son sommet. Chaque soir, elles augmentent et renforcent leur message éternel : l’obscurité ne saurait vaincre. Car celle-ci pèse sur l’horizon, elle semble avoir acquis un pouvoir de prégnance inaccoutumé. Et chacun d’être tenté de reculer devant son épaisseur presque tangible. Soudain, le chandelier s’allume. Ce sont de modestes flammèches qui s’élancent depuis son sommet mais elles sont comme le souffle de la victoire au moment où on ne s’y attend plus. Elles dansent au vent avec humilité mais chacun de leur mouvement est porteur de cet enthousiasme qui autorise tous les espoirs et, demain, toutes les conquêtes. Car, ici, l’enjeu est fort : laisserons-nous les forces de la nuit régner sans partage dans des cités sans âme ou saurons-nous donner la place qu’il mérite à l’humain ?

Huit lumières vont donc briller comme pour nous dire qu’il y a un au-delà du cycle hebdomadaire et de sa routine, finalement un au-delà du temps. Dans la vibration des flammes, n’y a-t-il pas ainsi un mouvement d’infini ? Et cela nous est précieux. Nous vivons dans une société qui paraît avoir aujourd’hui quelque peine à voir que l’uniformité, si elle est un temps rassurante, finit par ne produire qu’une grisaille étouffante. Il est vrai que l’obscurité interdit de considérer autre chose que la montée des ombres. Mais justement, les lumières de ‘Hanouccah ont cette puissance. Elles peuvent dire que l’harmonie ne se conçoit que dans la fidélité à soi-même et que, sans souvenir du passé, l’avenir n’a pas de sens. Elles savent montrer que demain sera lumineux et qu’à la nuit des âmes succède toujours le matin triomphant. A chacun donc d’en être le porteur. Pour le partage, la diffusion, la transmission. Pour le bonheur !

Etincelles de Machiah

 L’éternité de nos actes

Parmi les descriptions et les promesses qui sont faites au sujet de la venue de Machia’h, nous trouvons (Isaïe 66 :22) : “Car, comme les cieux nouveaux et la terre nouvelle que Je ferai, dit D.ieu, resteront devant Moi, ainsi ta descendance et ton nom resteront”. S’il semble que l’assurance d’une certaine forme d’éternité soit ainsi donnée, il convient d’en comprendre profondément les termes.

En premier lieu, il faut préciser que “les cieux nouveaux et la terre nouvelle” ne font pas référence à une disparition et une apparition éventuelles d’un nouveau monde matériel. Les deux termes désignent ici deux degrés différents de la Lumière Divine qui se manifeste alors de façon dévoilée. Plus spécifiquement, “les cieux nouveaux” désignent une “Lumière infinie”, transcendant la création tandis que “la terre nouvelle” symbolise une “Lumière” immanente, qui pénètre le monde et reste à sa mesure.

Ainsi, précise le texte, malgré l’ampleur de cette révélation, “ta descendance et ton nom resteront”, c’est-à-dire que l’œuvre accomplie pendant le temps de l’exil, qui aura conduit à la venue de Machia’h, gardera toute sa valeur.

(D’après Likouteï Torah sur Chir Hachirim)

Vivre avec la Paracha

 Mikets

L’emprisonnement de Yossef s’achève enfin quand le Pharaon rêve de sept vaches grasses avalées par sept vaches maigres et de sept épis de blé pleins de grains avalés par sept épis rabougris. Yossef interprète ces rêves comme annonçant que sept années de richesse seront suivies de sept années de famine. Il conseille au Pharaon d’emmagasiner du grain pendant les années d’abondance. Le Pharaon nomme Yossef gouverneur d’Egypte. Yossef se marie avec Asnat, la fille de Poutiphar et a deux fils, Menaché et Ephraïm.

La famine se répand dans la région et seule l’Egypte dispose de nourriture. Dix des frères de Yossef s’y rendent pour y acheter du grain. Le plus jeune, Binyamin, reste à la maison car Yaakov a peur pour lui. Yossef reconnaît ses frères mais eux ne le reconnaissent pas. Il les accuse d’espionnage, insiste pour qu’ils fassent venir Binyamin, afin de prouver leur honnêteté, et garde Chimon en otage. Ils découvriront plus tard que l’argent qu’ils ont payé leur a été mystérieusement restitué.

Yaakov n’accepte d’envoyer Binyamin qu’après que Yehouda a pris la responsabilité de le ramener. Cette fois-ci, ils sont cordialement reçus par Yossef qui libère Chimon et les convie à dîner chez lui. Il cache un gobelet d’argent, aux pouvoirs exceptionnels, dans le sac de Binyamin. Le lendemain matin, alors que les frères s’apprêtent à prendre le chemin du retour, ils sont poursuivis, fouillés et arrêtés lorsque le gobelet est découvert. Yossef offre de les libérer à condition de garder Binyamin comme esclave.

Les bergers se prosternent

« Yossef était le dirigeant du pays, c’était lui qui fournissait la nourriture à tout son peuple ; et les frères de Yossef vinrent (en Egypte) et se prosternèrent devant lui… Et Yossef se souvint des rêves qu’il avait rêvés à leur propos… » (Beréchit 42 : 6-9)

Environ vingt-deux ans plus tôt, Yossef avait fait deux rêves dans lesquels il avait la prémonition des événements de ce jour.

« Nous faisions des gerbes dans le champ. Et voici que ma gerbe se leva et se tint debout ; et voici que vos gerbes se tenaient tout autour et s’inclinaient devant ma gerbe » (Beréchit 37 :7).

Dans le second rêve, Yossef avait dit avoir vu que « le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi » (ibid. verset 9).

Les frères de Yossef, déjà jaloux de l’affection toute particulière de leur père pour lui, « le haïrent encore plus pour ses rêves et ses paroles ». Mais Yaakov « garda la chose en tête » et « attendait et avait prévu son accomplissement ».

Pour que cela se produise, il fallait que se passent vingt-deux années, durant lesquelles Yaakov pleurerait la perte de son fils bien-aimé, où Yossef subirait l’esclavage et l’incarcération et les frères connaîtraient l’angoisse et le remords. Vingt-deux années douloureuses pour que les fils de Yaakov puissent se prosterner devant le vice-roi d’Egypte, qui était, sans qu’ils ne s’en doutent, ce rêveur lui-même qu’ils avaient autrefois vendu comme esclave.

Pourquoi était-il si important que cette prosternation ait lieu ? Pourquoi Yaakov « attendait et avait prévu l’accomplissement » des rêves de Yossef, malgré le fait qu’il eût conscience de la terrible animosité qu’ils avaient provoqué chez ses enfants ?

Le nouveau Juif

Avraham, Its’hak et Yaakov étaient des bergers, tout comme les fils de Yaakov. Ils choisirent cette vocation parce qu’ils trouvaient que la vie de berger était une vie d’isolement, de communion avec la nature, bien loin du tumulte et des vanités de la société, une vie propice à leurs quêtes spirituelles. Tout en veillant à leurs troupeaux, dans les vallées et les collines de Canaan, ils pouvaient tourner le dos aux préoccupations matérialistes des hommes et s’adonner à la contemplation du Créateur, Le servir avec un esprit clair et un cœur tranquille.

Yossef était différent. C’était un homme du monde, « un homme dynamique » qui réussissait dans le commerce et dans la politique. Jeté en prison, il allait bientôt devenir un personnage de haut rang dans l’administration pénitentiaire. Il finit par devenir vice-roi d’Egypte, second personnage, après le Pharaon, de la nation la plus puissante de la terre et seul fournisseur de nourriture pour toute la région.

Et pourtant, rien de tout cela ne l’affecta. Il resta Yossef Hatsadik, « le Juste Yossef », qui avait étudié la Torah aux pieds de son père. Esclave, prisonnier, dirigeant de millions d’hommes, contrôleur de la richesse de tout un empire, tout cela ne faisait pour lui aucune différence : le même Yossef, qui avait médité dans les collines et les vallées de Canaan, parcourait maintenant les rues de l’Egypte dépravée. Sa moralité et sa spiritualité émanaient de son moi profond et il était totalement imperméable à la société, l’environnement dans lesquels il évoluait ou à l’occupation pour laquelle il disait s’impliquer vingt-quatre heures par jour.

Le conflit entre Yossef et ses frères avait ses racines bien plus profondément que dans un vêtement multicolore ou dans le rôle de fils favori dans l’affection du père. Il s’agissait d’un conflit entre une tradition spirituelle et une nouvelle mondanité, entre une communauté de bergers et un politicien. Les frères ne pouvaient accepter qu’une personne puisse mener une existence matérielle sans devenir matérialiste, qu’une personne puisse rester unie avec D.ieu tout en habitant dans les palais et les salles de conseil de l’Egypte païenne.

C’est là la raison profonde pour laquelle quand les frères se retrouvèrent en Egypte, « Yossef reconnut ses frères mais ils ne le reconnurent pas ». Les fils de Yaakov étaient incapables de percevoir un « frère » (c’est-à-dire quelqu’un de leur niveau spirituel) chez quelqu’un qui s’impliquait dans le monde matériel.

Cela ne veut pas dire que Yossef représentait une approche plus matérialiste de la vie alors que les frères et les patriarches étaient plus transcendants dans leur attitude vis à vis de la matérialité. Bien au contraire, le fait même que les bergers aient ressenti le besoin d’échapper à la société des hommes et à ses poursuites matérialistes, de peur qu’elles ne les distraient de leur lien avec D.ieu et abaisse leur service divin, est bien la preuve que la matérialité était bien réelle pour eux et leur posait un réel défi.

Par contre, Yossef, transcendait si complètement la réalité physique qu’il pouvait s’y plonger pleinement, tout en restant complètement lié à D.ieu. Parce que les « vêtements » physiques qui revêtent la présence divine, dans le monde, étaient complètement transparents pour lui, et n’avaient aucune prise dans sa relation avec D.ieu.

Pendant les trois premières générations de l’histoire juive, le credo du berger maintint sa suprématie. Mais Yaakov savait que si ses descendants devaient survivre à l’exil de l’Egypte et aux millénaires des autres exils : économiques, religieux et culturels, que l’histoire avait en réserve pour eux, sa propre approche devait se soumettre à celle de Yossef.

Si les Enfants d’Israël devaient traverser chaque convulsion sociale et culturelle des quatre mille ans à venir, et persévérer en tant que Peuple de D.ieu, ils devaient devenir les sujets de Yossef, intérioriser la vision de Yossef et son approche de la vie dans le monde matériel.

Le Coin de la Halacha

 Comment allume-t-on les 4 lumières de ‘Hanouccah

le vendredi après-midi 15 décembre 2017 ?

Il convient, avant l’allumage, de procéder à la prière de Min’ha. On peut allumer à partir de 16h 02 et jusqu’à 16h36 (horaire de Paris).

Le maître de maison, et éventuellement tous les garçons de la maison, prononceront d’abord les deux bénédictions :

(1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner ‘Hanouccah ».

Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné d’allumer les lumières de ‘Hanouccah.

(2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéassa Nissim Laavoténou Bayamim Hahème, Bizmane Hazé ».

Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, en ce temps-ci.

On allumera d’abord la mèche ou la bougie située le plus à gauche puis celle qui la précède, etc… à l’aide de la bougie appelée « Chamach ».

On aura pris soin de mettre assez d’huile dans les 4 godets (ou d’avoir prévu 4 bougies assez longues) pour durer jusqu’à 30 minutes après la tombée de la nuit, soit 18h 19 (heure de Paris). Après l’allumage, on récite « Hanérot Halalou ». On n’a pas le droit de déplacer la ‘Hanoukia après l’avoir allumée.

Ensuite, les jeunes filles et les petites filles allumeront leur bougie de Chabbat (après avoir mis quelques pièces dans la boîte de Tsédaka (charité) ; les femmes mariées allumeront au moins deux bougies.

Puis, en se couvrant les yeux de leurs mains, elles réciteront la bénédiction :

« Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Chabbat Kodech ».

Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat.

Tout ceci devra être terminé avant 16h36 (heure de Paris) le vendredi 15 décembre.

Une jeune fille (ou une femme) qui habite seule devra elle aussi procéder d’abord à l’allumage des lumières de ‘Hanouccah puis des bougies de Chabbat, avec les bénédictions appropriées.

A la sortie de Chabbat, à la maison, on fait d’abord la Havdala et on allume ensuite la ‘Hanoukia.

Le Recit de la Semaine

 Merci Monsieur le Maire !

Quand j’ai entendu à la radio que l’ancien maire de New York, Ed Koch, avait quitté ce monde, je me suis souvenu qu’un reporter lui avait un jour demandé ce qu’il aimerait voir écrit sur sa pierre tombale. Sans fioriture, il avait répondu : « Il était farouchement fier de sa religion juive et il aimait passionnément New York ». Cela m’avait beaucoup impressionné. C’était là un rappel touchant de ce qu’est l’identité juive, cette foi innée qui demeure en chaque Juif, quelles que soient ses convictions ou ses actions par ailleurs. De plus, je trouvais absolument remarquable qu’Ed Koch ait mentionné sa fierté d’être juif avant même son amour légendaire pour sa ville.

Je me suis souvenu aussi comment, il y a plus de trente ans, Ed Koch avait aidé les Juifs de ma ville – que D.ieu les protège – à apprendre une leçon importante. Lui-même n’était probablement même pas conscient de cela et je n’ai jamais eu l’occasion de l’en remercier : je vous raconte donc cette histoire en guise d’oraison funèbre pour ce grand visionnaire que fut ce maire.

J’étais jeune, idéaliste et inexpérimenté quand, envoyé par le Rabbi de Loubavitch, je me suis installé à S. Louis, dans l’état du Missouri, avec mon épouse Shiffy pour m’occuper de cette communauté juive d’environ 50 000 âmes, au centre des États-Unis. Notre premier projet consistait à ériger une grande Menorah sur la Place centrale du gouverneur de la région. Le conseil régional approuva sans réserve cette initiative et plusieurs de ses membres assistèrent à la belle cérémonie d’allumage. La télévision avait envoyé des reporters et retransmit l’événement avec force commentaires élogieux. Nous avons aussi reçu de nombreux témoignages enthousiastes du public, juif et non-juif : chacun remarquait combien la Menorah fièrement érigée sur la place publique exprimait paisiblement le judaïsme dans la joie et servait la diversité religieuse qui fut un des principes essentiels des pères fondateurs de ce beau pays.

Cependant, à notre grande et amère surprise, la Menorah engendra aussi une féroce controverse qui émanait surtout de certaines organisations juives locales ! Des notables sans doute bien intentionnés craignaient que cette façon ostensible de manifester son judaïsme ne contredise l’amendement de la constitution américaine affirmant la séparation de l’état et de la religion. Il était hélas aussi évident que cela gênait certains Juifs bien intégrés de cette ville bourgeoise et conservatrice du Middle-West, encore peu habitués à ces manifestations de fierté juive. Ces gens voyaient en nous des étrangers, « importés de Brooklyn » comme ils nous décrivaient dans le courrier des lecteurs des journaux locaux. On nous soupçonnait de vouloir apporter la révolution en brisant le consensus communautaire. Le conseil régional – et c’est tout à son honneur – maintint son appui à notre initiative tandis que toute la communauté ne parlait que de cela. Les journaux locaux évoquèrent en Une cette controverse qui agitait la communauté juive et cette situation était vraiment désagréable pour parler poliment.

C’était le dernier jour de ‘Hanouccah et il se trouve qu’Ed Koch, le maire juif de la grande métropole qu’est New York, devait justement être l’invité d’honneur du Congrès annuel des fédérations juives locales, dans un grand hôtel de la ville. Plusieurs centaines de notables y assistaient, y compris justement les opposants les plus décidés à notre Menorah. Ed Koch prononça un discours qui n’avait évidemment aucun rapport avec nous et demanda, à la fin, s’il y avait des questions. Un des participants lui demanda alors ce qu’il pensait – en tant que maire juif – des symboles religieux dans les endroits publics et, spécifiquement, de la cérémonie de ‘Hanouccah avec une grande Menorah dans la rue.

L’audience retenait son souffle : quelqu’un avait osé mentionner devant cet invité de marque « le » problème qui agitait toute la communauté depuis des semaines. Certainement, le maire de New York irait dans leur sens ! Tous se turent quand Ed Koch, avec le franc-parler qui le caractérisa toute sa vie, répondit sans aucune gêne : « Je n’ai absolument aucun problème avec cette manifestation de ‘Hanouccah sur la place publique. Je trouve cela extraordinaire ! Je suis fier d’annoncer que nous avons la plus grande Menorah au monde qui se dresse chaque année au carrefour de la 5ème Avenue et Central Park, tous les soirs de ‘Hanouccah ».

Et comme s’il n’avait pas assez parlé comme cela (laissant sans le savoir toute l’assemblée éberluée), il ajouta sur le ton de la confidence : « D’ailleurs je vais vous raconter comment, en plus, la municipalité de New York participe à cette grande manifestation. La Menorah se dresse à Manhattan. Les Loubavitch qui l’allument habitent à Brooklyn. Quand ils allument la Menorah vendredi après-midi, à peine une demi-heure avant Chabbat, nous leur fournissons un hélicoptère pour les ramener à Brooklyn sans qu’ils soient bloqués dans les embouteillages afin qu’ils soient de retour chez eux avant Chabbat pour allumer leur propre Menorah ! ».

Il n’avait pas besoin d’en dire davantage. Par ces mots prononcés sur le ton de l’évidence, il avait mis fin au problème. Non seulement il avait enterré la controverse à propos de la séparation de la religion et de l’état mais surtout, il avait impressionné mes concitoyens en leur rappelant qu’il n’y avait pas de raison de cacher son appartenance au peuple juif dans ce grand pays et que ce n’était pas du tout contraire aux valeurs de la démocratie.

Tout a changé depuis dans notre ville. Nous sommes devenus de très bons amis avec les notables qui s’opposaient à notre façon de revitaliser le judaïsme et nous entretenons des relations amicales et fructueuses : on peut assister maintenant à des allumages publics de la Menorah dans bien d’autres quartiers de la ville comme d’ailleurs dans le monde entier.

Et pour cela, je vous serais éternellement reconnaissant, M. Ed Koch !

Rav Yossef Landa - S. Louis (Missouri)

Traduit par Feiga Lubecki