Mercredi, 4 octobre 2017

  • Souccot
Editorial

 Au pays de Souccot

Unité, joie et confiance. Ce pourrait être la devise d’un pays où le bonheur est la règle, une de ces devises gravées au fronton des bâtiments publics pour montrer à tous que, en ce lieu, c’est une certaine vision du monde que chacun s’applique à mettre en pratique. Dans le calendrier juif, c’est le « pays » de Souccot, de Chemini Atsérèt et de Sim’hat Torah – le deuxième versant des grandes fêtes de Tichri. C’est que ce mois est décidément comme un grand voyage qui nous donnerait à découvrir tous les secrets inespérés d’une terre de merveilles. Après la grandeur et la puissance de Roch Hachana et de Yom Kippour, c’est un nouveau joyau qui nous est offert. D’une certaine façon, les trois mots « unité, joie et confiance » sont les éclats de lumière qu’il produit. Et nous prenons alors conscience que cette lumière nous est familière, qu’elle nous emplit d’une sérénité que les temps avaient pu parfois obscurcir.

L’unité est d’abord dans la Soucca qui nous réunit tous, sans distinctions ni exclusive, entourés de parois et d’un toit matériellement si fragiles et spirituellement si invincibles. Elle est aussi dans le Loulav, ce bouquet de plantes qui affirme avec tant d’assurance, par sa seule existence, que les différences entre les hommes ne peuvent jamais les séparer. La confiance est toujours présente parce que, lorsque l’unité est là, chacun révèle le meilleur de lui-même. Chacun devient un être plus grand, plus complet.

Avoir confiance en D.ieu, et donc en l’avenir, dans une fragile cabane de branchages, cela peut sembler une gageure. C’est la beauté de Souccot. La pérennité n’est pas toujours due à ce que l’on croit et la fragilité n’est pas obligatoirement son contraire. Dans le mot « confiance », n’y a-t-il pas aussi le mot « foi » ?

Mais tout cela ne trouverait peut-être pas sa concrétisation si la joie ne grandissait pas jour après jour. Car c’est bien ainsi que la période avance. La joie, pure, indépassable, est née dès la fin de Yom Kippour, avec la certitude que D.ieu, cette année encore, a pardonné. Elle s’est affirmée dans les jours qui ont suivi avec les préparatifs de Souccot. Elle s’exprime dans l’allégresse générale de la fête. Elle explose littéralement quand arrive Sim’hat Torah – la « joie de la Torah ». Y a-t-il une plus belle idée ? Se réjouir avec la Torah que D.ieu a donnée à chacun de nous, quel qu’il soit. Et cette joie infinie va loin. Continuation, par d’autres voies, de l’œuvre accomplie depuis Roch Hachana, elle nous ouvre à toutes les bénédictions Divines pour cette nouvelle année. Et à la plus grande d’entre elles : la Délivrance véritable et complète.

Etincelles de Machiah

 La première danse

Souccot est “le temps de notre joie”, Sim’hat Torah, celui où nous dansons avec la Torah. A cette occasion, il convient de s’interroger sur les danses que la venue de Machia’h suscitera. A ce propos, Rabbi Its’hak Eizick de Homil déclara :

Lorsque le Machia’h viendra et que les morts ressusciteront, se relèveront alors les Patriarches, les enfants de Jacob, fondateurs des tribus d’Israël, Moïse et Aaron. Se relèveront aussi les Prophètes, les Sages du Talmud et les Justes de toutes les générations. Tous se réjouiront avec les Juifs simples.

La première danse, c’est Moïse qui la conduira avec ces Juifs simples. C’est en effet sur eux que tient la Torah et non sur les érudits qui développent leurs commentaires. Quant à la véritable danse, c’est le roi David qui la mènera avec ces Juifs qui récitent des Psaumes.

(D’après les lettres du précédent Rabbi de Loubavitch, vol. VI, p. 371)

Vivre avec la Paracha

 Souccot

La fête de Souccot dérive son nom de l’une des Mitsvot particulières de la fête: la Mitsva de la Souccah. Pendant sept jours, nous résidons dans la Souccah, une cabane au toit de feuillage. Il nous est enjoint de quitter notre résidence permanente pour vivre dans une résidence temporaire. Durant une semaine entière, la Souccah doit devenir notre lieu de résidence permanent et notre maison, notre résidence temporaire . Dans la Souccah, il nous faut utiliser une belle vaisselle, manger, boire, étudier la Torah et même passer nos loisirs.

La Torah elle-même propose une explication pour cette Mitsva. « Pour que votre génération sache véritablement que J’ai fait vivre les Enfants d’Israël dans des Souccot quand Je les ai fait sortir d’Egypte ».

Ainsi la Mitsva de la Souccah vient-elle nous rappeler la manière dont nos ancêtres passèrent les quarante années de leur périple dans le désert. Ils vécurent dans un désert aride et terrifiant, grouillant de serpents et de scorpions, un lieu où il n’y avait ni eau ni nourriture. Et tout au long de ces années, D.ieu pourvut à leurs besoins. Ils étaient nourris par de la nourriture divine, la Manne, ils se désaltéraient au puits de Miryam. La nuée assurait que leurs habits ne s’abîment ou ne se salissent et les protégeait des insectes et reptiles. En d’autres termes, durant ces quarante ans, ils eurent une perception empirique, concrète de la Hachga’hah Pratit, la Providence divine. Tout le monde pouvait réellement constater, non seulement l’existence de D.ieu, mais Son implication directe dans la vie de chaque individu, subvenant à tous les besoins et s’impliquant dans tous les détails, les plus infimes de la gestion du monde. Avec l’exode et les quarante années du désert, tout cela devint clairement visible, à l’œil nu.

Mais cela est aussi réel en tous temps, en tous lieux. Aujourd’hui tout autant qu’aux jours de Moché !

La Mitsva de Souccot nous rappelle ce principe fondamental. Tout au long de l’année, nous vivons dans une maison solide, dans un refuge protecteur que nous construisons, achetons ou louons, en fonction de nos ressources individuelles. Tout au long de l’année, nous vivons une vie qui suit un certain modèle, une routine quotidienne et l’ordre des lois naturelles. Tant que ce modèle naturel perdure, il est facile d’oublier la réalité de la vérité ultime. Il est facile d’oublier que le monde dans son ensemble, chaque individu et chaque existence sont totalement dépendants de D.ieu Qui a créé et soutient l’univers.

C’est la raison pour laquelle il nous est commandé de sortir du doux cocon de notre foyer, de cette structure permanente pour résider dans une cabane au toit de feuilles, exposée aux dangers des éléments.

Si nous habitons un lieu précaire, pendant une semaine, c’est pour nous rappeler la réalité de la vie, pour nous rappeler la vérité de ce monde. Car qu’est notre vie dans ce monde sinon une résidence provisoire, un lieu de passage, une existence précaire dont nous ne pouvons rien prédire du jour au lendemain ?

Vivre dans la résidence précaire qu’est la Souccah, cabane qui peut être emportée par n’importe quelle tempête, totalement exposée, nous renvoie à la vie de nos ancêtres et imprime en nous le principe de la Providence Divine.

Au début de la nouvelle année, après Roch Hachana et Yom Kippour, maintenant que nous avons tous été bénis par le Tout-Puissant pour une année douce et bonne, avec la vie, la santé, la paix et la prospérité, nous ne devenons pas arrogants et imbus de nous-mêmes. Avant de nous replonger dans des préoccupations envahissantes, pour vivre selon les exigences de la matérialité environnante, nous pénétrons dans la Souccah avec humilité. Nos proclamons et réaffirmons avec une conviction profonde que ce ne sont pas notre force et notre puissance personnelles qui nous apportent santé et richesse mais c’est « Hachem Eloké’ha », ton D.ieu personnel Qui donne tout ce qui existe, tout ce que l’on possède.

Et nous le faisons de concert avec une autre Mitsva, liée à ces jours. La Mitsva de Vessama’hta Be’hagé’ha, « tu te réjouiras dans tes fêtes », avec joie. Car quelle plus grande joie peut-on ressentir sinon celle de savoir que le Tout-Puissant est éternellement à nos côtés , qu’Il nous bénit et nous protège avec bonté !

Le Coin de la Halacha

 Que fait-on à Souccot ?

« Dans des Souccot, vous habiterez durant sept jours… afin que vos générations sachent que c’est dans des Souccot que J’ai fait habiter les enfants d’Israël lorsque Je les ai fait sortir du pays d’Egypte ».

Chaque Juif prend ses repas dans une Souccah, une cabane recouverte de branchages depuis mercredi soir 4 octobre 2017 jusqu’à Chémini Atséret inclus, c’est-à-dire jeudi après-midi 12 octobre. On essaiera d’habituer les petits garçons à prendre aussi leur repas dans la Souccah. Les femmes ne sont pas astreintes à ce commandement. Il est recommandé d’avoir des invités dans la Souccah.

Avant d’y manger du pain ou du gâteau, ou d’y boire du vin, on dira la bénédiction adéquate suivie de la bénédiction : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Léchève Bassouccah » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de résider dans la Souccah ».

Mercredi 4 octobre, on procède au Erouv Tavchiline afin de pouvoir cuisiner vendredi pour Chabat.

Après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), à Paris avant 19h05, les femmes mariées allument au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) ainsi qu’une bougie de 48 heures avec les bénédictions suivantes :

1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête ».

2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant ».

Jeudi soir 5 octobre (à Paris après 20h05) elles allument les bougies avec les mêmes bénédictions à partir de la bougie de 48 heures allumée avant la fête.

Vendredi 6 octobre (à Paris avant 19h00), elles allument les bougies de Chabbat à partir de la bougie de 48 heures allumée avant la fête avec la bénédiction :

Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Kodèch.

Béni sois-Tu Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat.

Samedi soir 7 octobre, Chabbat se termine à 20h04 et on récite la Havdala dans la Souccah.

A partir de jeudi matin 5 octobre et jusqu’au mercredi 11 octobre inclus (excepté Chabbat), on récite chaque jour la bénédiction sur les « quatre espèces » (cédrat, branche de palmier, feuilles de myrte et feuilles de saule) :

1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Al Netilat Loulav » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de prendre le Loulav ».

La première fois, on ajoute : 2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé ».

Mardi soir 10 octobre, c’est Hochana Rabba – les hommes restent debout toute la nuit, lisent le livre de Devarim (Deutéronome) puis le livre de Tehilim (Psaumes). Dans certaines communautés, on mange dans la Souccah des pommes rouges trempées dans le miel.

Mercredi matin 11 octobre, la prière est particulièrement longue.

On encercle sept fois la « Bimah » au centre de la synagogue puis on frappe cinq fois le bouquet de 5 « Hochanot » (branches de saule) par terre comme l’ont enseigné les Prophètes.

On procède au Erouv Tavchiline afin de pouvoir cuisiner vendredi pour Chabbat.

Mercredi 11 octobre. Après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), à Paris avant 18h50, les femmes mariées allument au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) plus une bougie de 48 heures avec les bénédictions suivantes :

1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête ».

2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant ».

C’est Chemini Atseret. On mange dans la Souccah, mais sans réciter la bénédiction « Léchève Bassouccah ».

Jeudi matin 12 octobre, on récite la prière de Yizkor à la mémoire des parents disparus.

On mange dans la Souccah mais sans réciter la bénédiction « Léchève Bassouccah ».

Jeudi soir 12 octobre, c’est Sim’hat Torah. A Paris après 19h51, les femmes mariées allument à partir de la bougie de 48 h au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) avec les bénédictions suivantes :

1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête ».

2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé » - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant ».

On danse joyeusement avec la Torah autour de la Bimah dans la synagogue. On ne mange plus dans la Souccah.

Tous les soirs de Souccot, on organise, si possible même dans la rue, une fête joyeuse, Sim’hat Beth Hachoéva.

Vendredi 13 octobre, avant 18h46, les femmes mariées allument à partir de la bougie de 48 heures allumée avant la fête au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) avec la bénédiction :

Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Kodèch.

Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat.

Samedi 14 octobre, après 19h50, Chabbat se termine et on récite la Havdala.

Le Recit de la Semaine

 Souccot sur des générations

On était en 1927, à Simferopol, au sud de l’Ukraine en Union Soviétique. Rav Peretz Mochkin était un homme aux abois : ses activités en faveur de l’éducation juive, sous l’autorité de Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn de Loubavitch le désignaient comme une proie de choix pour la police secrète. En effet, entretenir des écoles clandestines où des enfants étudiaient la Torah était considéré comme un crime contre la révolution bolchévique. Rav Peretz vivait constamment dans la peur mais continuait avec détermination : nommer des professeurs, les payer, trouver des locaux, veiller à la sécurité des élèves comme des enseignants et des parents tout en déjouant les recherches de la police… Il fallait maintenir le flambeau du judaïsme, même sous le joug communiste, coûte que coûte.

Juste avant la joyeuse fête de Souccot, Rav Peretz attrapa une terrible maladie, souvent mortelle dans les conditions de l’époque : le typhus ! Il sentit que ses jours étaient comptés et se préparait au pire. Qu’allait devenir sa famille ? Qu’allaient devenir tous les enfants dont l’éducation juive dépendait de lui ? Soudain, on entendit des coups frappés à la porte. Son vieil ami Yankel, Rav de la ville de Zhuravitz avait entrepris le pénible voyage de 1200 km pour rendre visite à la famille Mochkin et lui apporter un peu de la joie de la fête, une joie qui n’était vraiment pas évidente. Cette visite inattendue mit du baume au cœur de Rav Peretz, lui enlevant sans doute une partie de sa souffrance comme l’affirment les Sages.

Guita Shapiro, la fille de Rav Peretz se souvint et raconta par la suite à ses petits-enfants avec une pointe d’humour : « Notre Souccah était très petite et dans un état lamentable car il ne fallait surtout pas qu’on la remarque, que des voisins signalent sa présence aux autorités. Rav Yankel était d’un gabarit impressionnant : donc quand il entra dans la Souccah où se tenait mon père, il n’y avait plus de place pour personne d’autre ! ».

Les deux hommes se réchauffèrent avec un verre de vodka et se mirent à chanter « A Soukkele a kleiner », « Une si petite Souccah » : c’est l’histoire d’une famille juive qui passe la fête dans une petite Souccah, une cabane si fragile qu’elle tremble dans le vent et la petite fille se demande quand elle va s’effondrer. Mais le père rassure sa famille : les bougies de la fête ne s’éteindront pas et la Souccah restera debout. Les ennemis ont beau faire souffler toutes sortes de vents mauvais, la Souccah qui abrite le peuple juif est éternelle. Effectivement, la Souccah de Rav Peretz, faite de bric et de broc, menaçait à tout instant de se désintégrer mais les enfants savaient au plus profond de leur cœur que personne, pas même un dictateur aussi sanguinaire que Staline, ne parviendrait à éteindre la flamme éternelle du judaïsme.

L’homme pense et D.ieu rit. Contre toute attente, Rav Peretz finit par guérir et réussit même à fuir l’Union Soviétique en 1947 avec sa famille. Mais Rav Yankel Maskalik fut arrêté en 1937 par le KGB et fusillé pour ses « activités contre-révolutionnaires ». Que son souvenir soit béni !

Bien des années plus tard, les deux familles se retrouvèrent réunies – cette fois-ci dans la joie. L’arrière-petite-fille de Rav Yankel, ‘Hanna Galperin épousa l’arrière-petit-fils de Rav Peretz, Rav ‘Haïm Lazaroff, Chalia’h (émissaire) du Rabbi à Houston, Texas. Le communisme a depuis longtemps été enterré en Union Soviétique mais les Juifs de Russie ont triomphé de leurs ennemis et leurs descendants continuent de répandre le judaïsme aux quatre coins du monde.

Ainsi quelques 90 ans plus tard, Rav ‘Haïm Lazaroff et son épouse ‘Hanna ont maintenu la tradition : leur très grande Souccah peut accueillir plus d’une centaine d’invités, ce qui est le meilleur hommage qu’ils puissent rendre à l’esprit indomptable de leurs ancêtres qui étaient prêts à se sacrifier pour l’avenir du peuple juif - dans les pires conditions. Oui vraiment, « une si petite Souccah » a non seulement survécu aux horreurs de l’exil mais elle a étendu ses ailes protectrices sur les Juifs du monde entier. Les ancêtres ont semé dans les pleurs, les descendants continuent de récolter dans la largesse.

« Chaque année, nous célébrons Souccot dans la joie, les chants, les plats chauds les plus raffinés et surtout un extraordinaire sentiment d’unité, avec tous ces Juifs réunis dans notre Souccah ! affirme Rav ‘Haïm, pensif mais les yeux brillants de satisfaction. Le sacrifice de nos ancêtres n’a pas été vain ! ».

Souhaitons à tous les Juifs de Houston et de Floride de pouvoir célébrer, cette année aussi, malgré les dégâts causés par les ouragans, une joyeuse fête de Souccot.

Menachem Posner - chabad.org

Traduit par Feiga Lubecki