Le pouvoir d'une petite fille : deux récits, un enseignement...

Les émissaires du Rabbi, dans le monde entier, rapportent de nombreux récits, pour prouver que l'allumage des bougies du Chabbat a modifié la physionomie de nombreuses familles juives.

Dans la première année de la campagne pour l'allumage des bougies de Chabat, en 1974, le Rabbi évoqua, lors d'une allocution publique, deux anecdotes qui se sont répétées plusieurs fois dans différentes familles. Le point commun de ces anecdotes : une petite fille commence à allumer sa bougie et transforme la vie religieuse de sa famille.

La petite fille avait seulement cinq ans. Dans l'école privée non religieuse qu'elle fréquentait, une amie lui paria de la mitsvah d'allumer les bougies de Chabbat. Cette amie la persuada, elle et ses camarades de classe, de le faire bien qu'elles fussent avant l'âge de la Bat-Mtisvah (12 ans et demi). Elles pouvaient, allégua-t-elle, participer à cette mitsvah à titre purement éducatif, en faisant la bénédiction, et, si elles le désiraient, elles pouvaient donner une pièce à la tsédakah. Elles accompliraient ainsi la mission que D.ieu leur a assignée, et auraient le mérite de faire entrer le Chabbat. Ce vendredi-là, la petite fille en question rentra à la maison et, sur un ton passionné, parla à sa mère de sa nouvelle découverte. Sa mère lui répondit qu'elle n'avait jamais entendu parler de cette pratique (en effet, elle n'avait, elle-même jamais reçu aucune éducation juive) "A-t-on jamais entendu chose pareille! " s'écria, la mère, en colère. "Où a-t-on vu une petite fille vouloir faire une chose que sa mère ne fait pas et introduire dans la maison de nouvelles idées !" Vous savez comment sont les enfants. Ils trépignent vite et boudent pour la moindre petite chose. Voilà notre petite fille qui se met a pleurer en adressant à sa mère ce modeste plaidoyer "Je ne te demande rien, maman... tout ce que je veux, c'est que tu me laisses faire ça!

J'ai un bougeoir. On me l'a donné à l'école. Et je sais faire la bénédiction. Oui, on m'a donné un papier avec la bénédiction , et quand et comment allumer les bougies. Je t'en prie, maman, laisse-moi faire!" Les sanglots eurent raison de la mère qui céda finalement " O.K., répondit la mère fais ce que tu veux mais arrête. de pleurer comme ca et laisse moi tranquille,!... "

La petite fille débordait de joie. L'heure d'allumer les bougies arriva ; elle prit son bougeoir et sa bougie et les plaça sur la table de la salle à manger; elle alluma la bougie et fit la bénédiction. Et la voilà déjà transportée au septième ciel !.. Elle savait, on le lui avait dit, qu'elle ne pouvait toucher son bougeoir le Chabbat, ni le transporter. Aussi, elle se fit un plaisir d'informer chaque membre de sa famille, sur le ton des enfants mais sérieux tout de même, de ne pas toucher le bougeoir et de ne pas souffler sur la bougie. Lorsque ses parents virent que ce n'était pas si terrible après tout, ils la laissèrent allumer le vendredi suivant sans faire d'histoires. La petite fille ralluma sa bougie, avec le même plaisir et le même enthousiasme que la première fois. Sa joie alla même jusqu'à "contaminer" le reste de sa famille. Quelques semaines passèrent. Un vendredi, le mari dit à sa femme que "cela ne se faisait pas" d'allumer la télé alors que leur fille chante qu'aujourd'hui c'est Chabbat et que la bougie brûle sur la table.

Aussi longtemps que la bougie brûlait, il ne pouvait se résoudre à allumer la télé. Plus tard, le téléphone sonna... mais la mère ne décrocha pas !... Quelques semaines plus tard, la mère repassa devant elle la scène du vendredi soir, et fut convaincue d'une anomalie évidente. Et si un voisin ou une amie rentraient à l'improviste, quelle réaction auraient-ils s'ils voyaient la bougie brûler sur la table, leur fille trépigner de joie parce qu'elle vient d'allumer sa bougie racontant à tous la sainteté de cette lumière et du jour de Chabbat, alors qu'elle, la mère, continue à travailler comme si c'était un jour normal !

"Non cela ne colle pas. Qu'importe le "qu'en dira-t-on ", je vais allumer, moi aussi, les bougies de Chabbat ! " Quand elle se mit à le faire, elle ne pouvait plus tourner le bouton du four. Après tout, je viens d'allumer une " Ner Chel Chabbat Kodech ", "la lumière du jour saint de Chabbat ", je viens de dire dans la bénédiction que c'est un jour saint, comment donc puis-je continuer à préparer le dîner, allumer ou éteindre le four, alors que tout cela est formellement interdit le Chabbat ? "

Personne n'aime le manger froid. Aussi, la mère se mit à faire de la Cholent (le ragoût achkenaze traditionnel que l'on cuit avant Chabbat et qu'on laisse mijoter jusqu'au repas de midi.) Chez les sépharades, ce plat est appelé Dafinah. Tout naturellement, la préparation de la Cholent et sa cuisson introduisirent une nouvelle vie dans la maison, et les répercussions se firent même ressentir sur la cacherout. Par la suite, la mère décida que puisqu'elle allumait les bougies, elle devait mettre une plus belle robe en l'honneur de Chabbat. Et bien évidemment, elle évita de faire un travail ménager afin de ne pas salir sa belle robe ! Et ainsi de suite... Une mitsvah en entraîna une autre. Quelque temps après, toute la famille avait changé et était devenue des Juifs respectueux de leurs traditions et de leur héritage. L'autre épisode concerne une famille en Angleterre. Cette famille avait le souci d'allumer les bougies de Chabbat et d'essayer d'introduire l'atmosphère de Chabbat dans son foyer tous les vendredis soir. Cependant, dans le souci d'inclure la famille entière, ils attendaient le retour du père de son travail. C'est alors que chacun se préparait, et ce n'est qu'après que la mère allumait les bougies et que le père faisait le kiddouch. Ainsi, chez eux Chabbat commençait à six heures, l'année entière. Ce qui signifiait qu'en hiver, les bougies étaient allumées quelques heures après le coucher du soleil. Leur petite fille, qui avait six ans, un jour, de retour de classe, demanda la permission d'allumer sa propre bougie. Ses parents furent enchantés de voir que leur fille sentait et comprenait suffisamment les choses pour s'efforcer d'apporter dans leur foyer cette lumière spirituelle.

Dès lors, ils acceptèrent volontiers de la laisser allumer sa propre bougie. Quand les jours d'hiver arrivèrent et que le père n'était pas encore de retour à l'heure qui convenait pour l'allumage des bougies, la jeune fille insista pour qu'il lui fût permis d'allumer sa bougie quelques minutes avant le coucher du soleil, comme on le lui avait recommandé en classe.

Elle savait qu'allumer les bougies après le coucher du soleil aboutirait à une profanation du Chabbat. tout en autorisant sa fille à allumer sa propre bougie, la mère refusa à changer son habitude et préféra attendre le retour de son époux. Cependant, quand le mari entrait à présent chez lui, il sentait instinctivement quelque chose d'inconvenant à allumer si tard les bougies Il décida alors de rentrer plus tôt pour se préparer accueillir Chabbat comme il convient.