Le 25 Adar marque l’anniversaire de l’épouse du Rabbi, la Rabbanite ‘Haya Mouchka, de mémoire bénie. A cette occasion, en 1988, le Rabbi demanda que chacun connaisse la date juive de son anniversaire et le célèbre comme il se doit.

En novembre 1987, ma nièce Dina Posner (maintenant Goldsmith) avait six ans. Le Rabbi venait d’annoncer que, puisque cette année était celle du "Hakhel", celle qui suit la Chemitta (jachère de la septième année) – il convenait d’utiliser chaque réunion pour se lever et prononcer des mots de Torah. En effet, quand le Temple existait à Jérusalem, le roi rassemblait le peuple juif pour lire, en présence de tous, certains passages de la Torah. En adressant des paroles d’inspiration pour l’étude et la pratique, on pouvait transformer une réunion toute simple en un événement empreint de sainteté, une réunion de "Hakhel".

Dina habitait à Skokie, non loin de Chicago, là où ses parents Rav Yossef Posner et sa femme Zeessie étaient – et sont encore – en mission pour le Rabbi. En été 1987, Dina se rendit en minibus en colonie de vacances. Elle se lia d’amitié dans ce véhicule avec Melissa, une autre fillette juive qui elle, fréquentait une colonie moins pratiquante. Quelques mois après la colonie, Dina reçut une invitation: Melissa allait fêter son anniversaire et Dina se réjouissait d’avoir ainsi l’occasion de revoir son amie.
Quelques jours avant la fête, le père de Dina lui demanda: "Voudrais-tu faire très plaisir au Rabbi, pour qu’il soit fier de toi?" La fillette réfléchit et répondit que, bien sûr, elle aimerait beaucoup que le Rabbi soit fier d’elle. Son père lui expliqua alors ce que le Rabbi avait demandé à propos du Hakhel.
Il suggéra donc qu’au cours de la fête, elle se lève et prononce quelques mots de Torah. De no breuses fillettes n’étaient pas du tout pratiquantes et on ne pouvait prévoir leur réaction. Père et fille travaillèrent sur "le discours". Cela devait être court: une description de ce qui se passait, il y a si longtemps dans la cour du Temple, quand le roi lisait la Torah devant tout le peuple réuni et, en conclusion, un appel à chaque fillette à s’engager à accomplir une Mitsva.
Dina répéta plusieurs fois "le discours" devant ses parents. Une fois arrivée chez Melissa, Dina joua avec les autres invitées, particulièrement à une chasse aux cacahuètes et aux devinettes. Puis le grand moment arriva. Dina demanda à la mère de Melissa si elle pouvait prononcer un discours: ce fut accepté. Le trac: c’était la première fois qu’elle parlerait en public et elle n’avait que six ans.

Tout se passa très bien: après un premier moment de surprise, toutes les petites convives applaudirent "l’orateur". Son père passa la chercher. Dans la voiture, il lui demanda: "As-tu prononcé ton discours?" Dina fut heureuse de raconter qu’effectivement, elle avait, par son discours, mis une note de judaïsme dans cette réunion d’anniversaire. Alors son père suggéra: "Dina, veux-tu écrire une lettre au Rabbi pour lui dire que tu as agi comme il l’a demandé?" Arrivée à la maison, Dina prit une feuille et un stylo et écrivit au Rabbi: "Aujourd’hui j’ai assisté à une fête (d’anniversaire) et j’ai dit des paroles de Torah sur le sujet du "Hakhel" et qu’il est bon de faire des Mitsvot. J’aurai 7 ans le 24 Adar. Ne’hama Dina bat Zeessa Posner".
Quelques jours plus tard, elle reçut une lettre signée par le Rabbi, annonçant qu’il avait reçu son petit mot et la remerciant pour ce qu’elle avait fait: "Pour Ne’hama Dina – Bénédiction et paix – Sa lettre a été reçue et sera lue en un temps propice sur le tombeau du Rabbi (précédent NDLR) j’ai appris avec plaisir qu’elle a prononcé des paroles de Torah à propos de "Hakhel". Que D.ieu augmente Ses bénédictions et, en particulier, pour le jour de son anniversaire. Avec bénédiction. (Et la Rabbi ajouta de sa propre main la phrase qu'il avait l'habitude de dire à l'occasion d'un anniversaire:) Pour une année de réussite" (avec la signature du Rabbi) Dina se souvient: "Mon père fut très agréablement surpris par la lettre que le Rabbi m’avait envoyée.Cela lui fit vraiment plaisir.

A l’époque, je ne réalisai pas tellement ce que cela signifiait mais je me souviens de la joie que cet épisode donna à mon père. Celui-ci fit des photocopies de la lettre du Rabbi et me dit de les distribuer à mes camarades de classe, pour les encourager à agir de même. Le Rabbi avait pris le temps de reconnaître les actions d’une fillette de six ans. Par ailleurs, il semble qu’il avait répondu à la lettre immédiatement mais avait demandé à ses secrétaires de ne l’expédier que juste avant l’anniversaire de Dina... qui tombait juste un jour avant l’anniversaire de l’épouse du Rabbi, Rabbanit ‘Haya Mouchka de mémoire bénie.

Rishie Deitsch N’shei Chabad Newsletter
Traduite par Feiga Lubecki