Durant de nombreuses années, Avraham Tamir a travaillé comme ingénieur pour la compagnie aérienne Eastern Airlines à Miami. Au début des années 80, il décida de tenter sa chance et de se mettre à son compte dans la sous-traitance des avions. Avant d’entreprendre quoi que ce soit, il écrivit au Rabbi de Loubavitch pour demander sa bénédiction pour gagner sa vie correctement. Quelques jours plus tard, il reçut une brève lettre du Rabbi avec une curieuse remarque : «Vérifiez vos Téfilines !».

Avraham Tamir se rendit rapidement chez le Sofer (scribe) local qui, après une vérification minutieuse, signala un problème mineur dans la calligraphie. Il semblait que les lettres sur lesquelles sont ajoutées des «couronnes» (il y en a sept : Guimel, Zayine, Tèt, Noun, Ayine, Tsadik et Chine) pâlissaient. Il les répara avec l’encre traditionnelle puis renvoya les Téfilines à Avraham qui écrivit rapidement de nouveau au Rabbi pour l’informer qu’il s’était conformé à sa requête. A nouveau, il demanda une bénédiction pour le prochain travail qu’il envisageait.
Mais à nouveau le Rabbi répondit : «Vérifiez vos Téfilines». Avraham était plus que surpris : il avait une confiance absolue dans le Sofer mais peut-être celui-ci avait-il oublié un détail ? Il envoya ses Téfilines à un autre Sofer, à New York, l’informant du problème. Le Sofer, sachant que le Rabbi voyait bien plus loin, vérifia encore plus scrupuleusement et découvrit que les boîtiers n’étaient pas parfaitement cubiques. Il remédia à ce défaut et les renvoya à Avraham Tamir qui écrivit encore une fois au Rabbi, espérant cette fois-ci obtenir la bénédiction qu’il attendait.
Mais pour la troisième fois, le Rabbi répondit : «Vérifiez vos Téfilines !».
Cette fois-ci, Avraham Tamir fit appel à un autre Sofer local, raconta ce qui lui était arrivé et comment les réparations effectuées jusque-là semblaient mystérieusement insuffisantes, selon le Rabbi. Sous les yeux attentifs d’Avraham Tamir, le troisième Sofer ouvrit les boîtiers avec un grand soin et une crainte presque palpable. Il lut attentivement les parchemins.
- Regarde, s’exclama-t-il soudain. Il manque tout un verset !
Par deux fois cette erreur n’avait pas été remarquée ! Elle fut enfin réparée. Soulagé, Avraham écrivit au Rabbi qui, cette fois-ci, répondit par une bénédiction pour son travail.
Durant cette période, Péer, la fille d’Avraham Tamir, âgée de 19 ans, étudiait dans un Séminaire à Crown Heights. Elle n’avait jamais rencontré personnellement le Rabbi mais, ce dimanche, tout le séminaire devait passer devant le Rabbi quand il distribuait des dollars à remettre à la Tsedaka (charité). Péer passa comme ses amies devant le Rabbi, reçut de sa main un billet d’un dollar et, alors qu’elle s’apprêtait à avancer pour laisser passer la queue, le Rabbi la rappela. Il lui tendit un second billet et expliqua : «C’est pour votre père afin qu’il connaisse le succès dans ses affaires !». Inutile de décrire la joie d’Avraham quand sa fille lui rapporta cette seconde bénédiction tout à fait inattendue !
Quelques jours plus tard, à Miami, un homme que Tamir n’avait jamais rencontré auparavant frappa à la porte de son magasin.
- J’ai entendu que vous répariez les pièces détachées des avions ?
- Oui, c’est vrai, répondit Avraham Tamir. Mais je suis surpris que vous m’ayez trouvé alors que je n’ai même pas encore posé une affiche sur ma porte !
L’homme ne voulait pas perdre de temps à discuter de détails aussi insignifiants :
- Je suis très pressé, donc l’argent n’est pas le problème mais la rapidité oui. J’ai 200 pièces à faire réparer. Votre prix sera le mien ! Ce dont j’ai besoin, c’est quelqu’un de confiance qui sache réparer mes avions. D’accord ?
C’était une commande record : chaque réparation coûtait entre 2000 et 5000 dollars ! Bien entendu, Avraham accepta la proposition et son affaire démarra ainsi en fanfare.
Avraham Tamir écrivit encore une fois au Rabbi pour le remercier. Cette fois-ci, le Rabbi répondit droit au but : «Bénédiction et succès dans tous vos efforts !».

Rav Aharon L. Raskin – N’shei Chabad Newsletter N° 7405 (extrait d’un livre à paraître prochainement : « Miracles et Merveilles des Téfilines et Mezouzot »)