Finalement, peut-être aurait-il été dommage que les Juifs soient privés de désert

Bamidbar : dans le désert. C’est le titre du quatrième Livre de la Torah. Le désert, les enfants d’Israël y sont demeurés quarante ans. Quarante ans, c’est long ! C’est une vie.

Pourquoi ? Vous avez une réponse toute prête et parfaitement autorisée puisque c’est la Torah qui vous la donne. Aux chapitres 13et 14 de notre livre justement, à la paracha Chla’h. Les explorateurs, ces princes d’Israël qui, partis reconnaître la Terre Promise en revinrent en disant que certes elle était belle et bonne mais qu’il serait impossible d’en prendre possession.

Vous connaissez la suite : le peuple, hélas, ajouta foi à ces sombres propos et il fut décrété, sanction d’une imparable logique, que puisque le peuple ne voulait pas se rendre en Terre Sainte, il lui serait interdit d’y entrer.

Avons-nous cependant répondu à la question ? Mais non ! Nous avons dit, en rappelant ce triste épisode du récit biblique pourquoi la génération de la Sortie d’Egypte ne pourrait pas entrer en Terre d’Israël. Ce qui n’est qu’une partie de la question, l’autre étant : pourquoi fallait-il attendre au désert ?

D’accord, ils n’entreraient pas sur la Terre promise aux Patriarches mais pourquoi le désert ? Ne pouvaient-ils pas séjourner en un lieu plus accueillant ? Avec moins de sable et plus d’arbres ?

Du désert, il est dit par le Prophète Jérémie que l’homme ne peut y demeurer. Or, précisément, par le seul fait qu’ils y vécurent, les enfants d’Israël firent du désert un monde humain ! Du désert, il est encore dit qu’il est une terre inculte. Mais le Midrach nous apprend que par le miracle du puits de Myriam toutes sortes de plantes y poussaient !

Celui qui observe le milieu où il se trouve assigné à vivre peut aussi, parfois, n’y voir qu’un désert. Il lui appartient d’en faire un monde qui convienne au séjour des humains. De transformer le « midbar », le désert, en « médaber », celui qui parle. Qui parle : qui dit des paroles de Torah !