Le septième jour de Pessa'h, en suivant le déroulement historique des événements de la sortie d'Egypte, est celui où le peuple juif arriva devant la mer. C'est cet instant dramatique où nul ne sait que faire : l'armée égyptienne a installé son campement à l'arrière de celui des Hébreux. C'est la nuit et elle attend le matin pour attaquer et ramener, pense-t-elle, les esclaves rebelles. Devant le peuple, c'est la mer qui s'étend sans aucun espoir de passage. Que faire ? Sur l'ordre de D.ieu, Moïse ordonne d'avancer, la mer va s'ouvrir annonce-t-il. Pourtant elle est bien là et paraît infranchissable. Il faut un homme qui, avec une foi absolue, s'y engage. Il s'appelle Na'hchon ben Aminadav. Ce n'est que lorsqu'il s'avance dans la mer, qu'il risque de s'y noyer qu'enfin elle s'ouvre. Le peuple juif est sauvé. Cette capacité de sacrifice de soi, d'oubli de soi est l'héritage de chaque Juif, c'est elle qui apparaît en cette septième nuit de fête.

Le dernier jour de la fête est celui du repas instauré par le Baal Chem Tov : « Séoudat Machia'h » ou « repas de Machia'h ». Dans l'après-midi, on y mange de la Matsa et on boit, une dernière fois, quatre verres de vin. Ce n'est pas qu'une façon de dire au revoir à la fête qui va se terminer. C'est une manière de célébration. Car, à ce moment, c'est une « lumière de Machia'h » qui apparaît sur le monde. La Matsa, « aliment de la foi », les quatre verres de vin, qui rappellent les mots de la libération prononcés par D.ieu, nous permettent d'en prendre pleine conscience pour ne plus jamais la perdre.

La sortie d'Egypte nous a vu quitter le « 49ème degré d'impureté » où nous nous tenions. Nous devons, à présent, nous élever peu à peu afin d'être dignes du don de la torah à chavouot, sept semaines plus tard. Chaque soir, le compte de l'omer est un échelon de cette progression.