Le premier verset, introduisant le livre de Vaykra dit : «Et, Il appela Moché». Rachi explique : «Toutes les Paroles, tous les Propos, toutes les Injonctions(1) sont précédés par cet appel, qui est un terme affectueux».

Cet «appel affectueux» souligne, en effet, l’estime, l’amour profond du Saint béni soit-Il pour les enfants d’Israël(2), y compris pour ceux qui n’avancent pas encore sur la voie de la Torah, ou même qui ont transgressé ses Mitsvot(3), ce qu’à D.ieu ne plaise.

Telle est donc la raison profonde pour laquelle cet «appel affectueux» doit précéder : «toutes les Paroles, tous les Propos, toutes les Injonctions» de la Torah. En l’occurrence, cet appel a la préséance sur la Torah, il est plus élevé qu’elle(4). Il ne s’adresse pas à un Juif du fait de sa pratique de la Torah et des Mitsvot(5), mais uniquement parce qu’il est Juif(6).

Ainsi, même si cet «appel affectueux» fut lancé à Moché, notre maître, concrètement, il est prononcé, à proprement parler, pour chaque Juif, à titre individuel. En effet, c’est du fait de l’élévation d’Israël que Moché reçut cet appel et, selon les termes du commentaire de Rachi : «c’est grâce à vous que D.ieu me parle»(7).

Il découle de ce qui vient d’être dit un enseignement pour le service de D.ieu de chacun. Lorsque l’on se consacre à rapprocher les cœurs des enfants d’Israël de leur Père Qui se trouve dans les cieux, on assume, de cette façon, la mission qui est confiée par le chef de la génération, le Moché de l’époque(8) et l’on doit alors se rappeler, en permanence, que l’appel affectueux adressé à chaque Juif qui devient ainsi l’émissaire de Moché n’est pas lié à sa qualité propre(9), mais bien à l’élévation intrinsèque du Juif auprès duquel il exerce cette mission(10).

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 7, page 24)

(1) Qui seront énoncés par la suite dans la Torah.
(2) Ainsi, c’est par amour pour les enfants d’Israël que le Saint béni soit-Il leur manifeste son affection, avant de s’adresser à eux.
(3) Selon les termes du Tanya, l’âme divine «Lui reste fidèle, y compris au moment de la faute». Elle n’est nullement entachée par la faute.
(4) Il est donc exprimé en premier lieu.
(5) Si c’était le cas, l’appel s’adresserait plus clairement à ceux qui respectent la Torah et les Mitsvot, moins à ceux qui s’en écartent.
(6) Par l’essence même de sa personnalité et l’âme divine qu’il porte en lui.
(7) Selon les termes du commentaire de Rachi, le Saint béni soit-Il, s’adressant à Moché, lui dit : «N’est-ce pas uniquement pour eux que Je t’ai conféré la grandeur ?».
(8) Qui doit faire en sorte que tous les Juifs s’engagent sur la voie de D.ieu et qui atteint cet objectif par l’intermédiaire de ses émissaires, dans tous les endroits où se trouvent des Juifs.
(9) A la qualité personnelle de l’émissaire.
(10) Bien qu’il semble, en apparence, éloigné de la pratique de la Torah et des Mitsvot.