Le verset Tetsavé 28, 35, faisant référence au grand Prêtre, dit : «Sa voix sera entendue, quand il arrive dans le Sanctuaire(1)». Ce qui est dit ici permet de répondre à une question que certains se posent : il est vrai que la situation particulièrement basse de la présente génération rend nécessaire une intense activité de diffusion de la Torah et de renforcement du Judaïsme(2). En revanche, pourquoi une telle activité doit-elle être menée précisément : «avec un grand vacarme»(3) ? Pourquoi est-il si important de se rendre dans la rue et d’y proclamer, à voix haute, la nécessité de mettre les Tefillin, d’avoir des Mezouzot, d’adopter la Cacherout, alors que l’on n’a pas observé de telles pratiques, dans les générations précédentes(4) ?

La réponse à ces questions est la suivante : tous les indices qui nous ont été transmis par nos Sages, à la fin du traité Sotta, permettent d’établir que notre génération est la dernière de l’exil, qui sera la première de la délivrance. Elle est définie comme celle du «talon du Machia’h»(5), celle des «coins du manteau»(6).

Sur les coins de ce manteau, étaient accrochées, précisément, des cloches et des grenades. Or, ces dernières faisaient allusion à : «ceux qui sont vides, en ton sein», se trouvant dans une situation morale particulièrement basse(7). Quand ces cloches et ces grenades pénétraient dans le Sanctuaire, en présence de D.ieu, «leur voix était entendue», d’une manière effective(8).

Ce qui vient d’être exposé délivre l’enseignement suivant. L’action menée pour diffuser la Torah et renforcer le Judaïsme doit nécessairement être menée : «avec un grand vacarme», au vu et au su de tous(9).

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 16, page 341)

Notes :
(1) Grâce aux clochettes accrochées aux coins de son manteau, qui sonnaient quand il marchait. En outre, des motifs ayant la forme de grenades y étaient également suspendus, entre les clochettes.
(2) C’est la raison, notamment, des campagnes de diffusion des Mitsvot lancées par le Rabbi, qui ont changé la face du monde.
(3) Plutôt que dans la discrétion.
(4) Comment justifier l’introduction de pratiques nouvelles ?
(5) Le talon est «l’ange de la mort du corps de l’homme», sa partie la moins innervée, ressentant beaucoup moins la douleur. A l’inverse, quand on entend les talons, les pas de l’homme, c’est le signe que celui-ci est proche, que son arrivée est imminente. De même, la période du talon du Machia’h est celle qui précède la venue du Machia’h de façon immédiate, mais aussi celle en laquelle l’obscurité est la plus profonde.
(6) Du grand Prêtre, comme l’indique le verset ci-dessus.
(7) Mais, qui n’en sont pas moins emplis de Mitsvot, comme une grenade est emplie de graines. De fait, une grenade a six cent treize graines, tout comme il y a six cent treize Mitsvot.
(8) C’est la justification du «vacarme» mentionné ci-dessus.
(9) Et, il n’y a donc nullement là une pratique nouvelle.