Les versets Beaalote'ha 10, 9-10 disent : «Lorsque vous irez à la guerre, dans votre pays, contre l'oppresseur qui vous oppresse, vous sonnerez des trompettes, votre souvenir s'élèvera devant l'Eternel votre D.ieu et vous serez sauvés de vos ennemis. Au jour de votre joie et en vos fêtes... vous sonnerez des trompettes pour vos sacrifices d'Ola(1) et pour vos sacrifices de Chelamim(2)».

Les différentes utilisations des trompettes délivrent un enseignement, de portée morale, pour le service de D.ieu :

«Lorsque vous irez à la guerre» : Pendant le moment de la prière(3), un Juif se tient devant D.ieu. Il déverse alors son coeur et son esprit devant son Créateur. Aussi, le mauvais penchant entre-t-il en lutte. Il s'emploie à troubler, à décontenancer. C'est dans ces circonstances qu'il faut faire la guerre :

«contre l'oppresseur qui vous oppresse» : c'est-à-dire contre ce mauvais penchant. Et, le meilleur moyen de le défaire est :

«vous sonnerez des trompettes» : d'implorer le Saint béni soit-Il, de toutes ses forces, en éprouvant un sentiment de soumission totale envers Lui, en gardant présent à l'esprit que Lui seul peut sauver un Juif des griffes de «l'oppresseur qui l'oppresse». Un Juif se doit d'implorer la pitié de D.ieu. C'est de cette façon que :

«votre souvenir s'élèvera devant l'Eternel votre D.ieu et vous serez sauvés de vos ennemis» : Pour autant, il ne faut pas faire l'erreur de penser que c'est uniquement quand le mauvais penchant entre en lutte et cherche, par tous les moyens, à obtenir la victoire, qu'il est nécessaire de se soumettre à D.ieu, de faire réellement don de sa personne pour Lui. Bien au contraire, il est nécessaire d'en faire de même également :

«au jour de votre joie et en vos fêtes» : quand on a d'ores et déjà vaincu le mauvais penchant, que l'on n'est plus importuné par lui(4), dans son service de D.ieu, pénétré de joie et d'enthousiasme, de même que :

«pour vos sacrifices d'Ola et pour vos sacrifices de Chelamim» : quand on se concentre sur les sacrifices d'Ola et sur ceux de Chelamim que l'on offre au Créateur du monde, en d'autres termes quand on fait don de sa propre personne pour se rapprocher de D.ieu, après la victoire contre : «l'oppresseur qui oppresse». En ce cas également :

«vous sonnerez des trompettes» : car c'est alors le moment de maintenir la soumission la plus totale envers D.ieu(5).

(Discours du Rabbi, Likoutei Si'hot, tome 13, page 28)

Notes :
 (1) Ce sont des sacrifices textuellement d'holocauste, d'élévation, ainsi appelé car ils étaient entièrement offert sur l'autel, selon le verset Vaykra 1, 3. Il en est deux catégories, Ola individuelle et Ola collective. Entrent dans la première catégorie, l'offrande, le sacrifice offert à l'occasion des fêtes de pèlerinage, celui du Nazir, celui de la femme qui vient d'accoucher, celui du lépreux, celui de l'homme ou de la femme ayant eu un écoulement impur, celui du converti et celui du grand Prêtre, offert à Yom Kippour. Entrent dans la seconde catégorie, le sacrifice perpétuel, celui qui expie l'idolâtrie, celui qui contribue à recouvrir l'autel, celui de l'Omer, les sacrifices supplémentaires et ceux qui accompagnent les deux pains de propitiation.
(2) Ce sont les sacrifices qui instaurent la paix, Chalom, de la même étymologie que Chelamim, dans le monde, pour l'autel, entre les Cohanim et pour ceux qui les offrent, chacun en recevant une part. Il existe trois sortes de Chelamim individuels. La première catégorie regroupe celui qui est offert le premier jour des trois fêtes de pèlerinage, le sacrifice pour la joie, également offert à l'occasion des fêtes et celui du 14 Nissan consommé avant le Pessa'h, avant de prendre ce dernier lorsque l'on est déjà rassasié. La seconde catégorie est le sacrifice du Nazir et la troisième, le sacrifice d'action de grâce offert par l'homme qui a vécu un miracle. Enfin, il existe un sacrifice de Chelamim collectif. Il s'agit des deux moutons qui sont sacrifiés à l'occasion de la fête de Chavouot.
(3) Qui est celui de la guerre contre le mauvais penchant.
(4) Parce que l'on est parvenu à le maîtriser.
(5) De fait, celle-ci doit être un état permanent.