Dans notre Paracha le verset Emor 21, 1 dit : «Dis aux Cohanim et tu leur diras» et Rachi explique : «Dis... et tu leur diras : afin de mettre en garde les grands à propos des petits». Cette directive de la Torah s'applique, en l'occurrence, aux grands et aux petits, à la fois par le nombre de leurs années et par le niveau de leur service de D.ieu. Aux uns comme aux autres, la Torah indique de quelle manière une bonne éducation doit être donnée(1) et comment l'on peut exercer une influence positive.

En d'autres termes, les grands, par le nombre de leurs années ou par leur service de D.ieu, ont le devoir d'exercer une influence sur les petits, par le nombre de leurs années ou par leur service de D.ieu, afin de les écarter de la transgression de tous les Interdits. Comment peut-on obtenir un tel résultat ? Pour cela, il est nécessaire de révéler la «Lumière bienfaisante» qui est dissimulée en leurs âmes(2). De fait, le terme Lehazhir(3) signifie à la fois : «mettre en garde» et : «faire briller».

Nos Sages, soulignent tout particulièrement, dans le traité Yebamot, l'importance de l'éducation dans les trois domaines suivants, la consommation du sang, la consommation des reptiles et l'impureté des Cohanim. Ceux-ci délivrent, en effet, trois enseignements, s'appliquant tous au domaine de l'éducation :

«La consommation du sang» : Elle est une attitude profondément implantée en l'homme, car, comme l'indique Rachi, commentant le verset Reéh 12, 16 : «les enfants d'Israël étaient attirés par le sang(4)». Malgré cela, il est nécessaire de : «mettre en garde les petits», en la matière(5).

Il en résulte qu'une attitude profondément implantée en l'homme n'est jamais une situation irrémédiable. Il reste toujours possible de faire évoluer celui sur lequel on exerce une influence, de changer ses habitudes.

 «La consommation des reptiles» : Elle est une attitude d'une grande bassesse, inspirant le dégoût(6), car les reptiles sont répugnants, pour les hommes. Malgré cela, il reste nécessaire d'en éloigner les petits.

Cela veut dire qu'il n'y a pas lieu de penser que celui sur lequel on exerce une influence est trop grossier, qu'il est impossible de lui donner une bonne éducation et de lui faire des reproches. Bien au contraire, il est toujours possible de le faire(7).

«L'impureté des Cohanim» : Elle représente tout ce qui transcende l'intellect humain, car les notions de pureté et d'impureté dépassent toute rationalité. Malgré cela, il est indispensable de donner une éducation aux petits également dans ce domaine(8).

Cela signifie qu'on ne doit pas se dire qu'il est ardu de transmettre à celui sur lequel on exerce une influence ce que l'on ne peut admettre que par sa foi et par sa soumission, alors qu'il affirme lui-même ne pas y croire(9). En la matière également, il est nécessaire de : «mettre en garde les grands à propos des petits».

(Discours du Rabbi, Likouteï Si'hot, tome 27, page 158 et tome 2, page 680)

Notes :

(1) Par les grands aux petits.
(2) En celle des petits.
(3) Employé par Rachi.
(4) A l'époque de la sortie d'Egypte.
(5) Bien que cette attitude soit profondément implantée en l'homme.
(6) A l'opposé de l'attitude précédente.
(7) Chacun peut changer !
(8) Y compris quand on est incapable de donner une explication logique.
(9) Il semble, dès lors, qu'il y ait effectivement une impossibilité.