Le premier verset de la Parchat Tazrya dit : «Une femme qui ensemencera ...» et l'on sait que le nom d'une Paracha exprime la totalité de son contenu(1).

En l'occurrence, le contenu de la Parchat Tazrya est la définition des différentes formes de plaies, lesquelles semblent aller à l'encontre d'un «ensemencement», qui est l'expression de la vie, de ce qui pousse et se développe. En effet, une plaie est exactement le contraire de tout cela(2) et nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, disent même que : «le lépreux est considéré comme morte(3).

En fait, la Torah définit, de cette façon, la signification profonde de ces plaies, ou même, plus généralement, des punitions. Celles-ci ont pour objet d'apporter l'élévation à l'homme, de l'affiner et de le conduire vers une situation morale plus haute, meilleure(4). Chaque punition, même la plus grave, est destinée à «ensemencer» en l'homme une existence nouvelle, à faire de lui une créature neuve, plus pure(5).

C'est donc précisément pour cette raison que cette Paracha s'appelle Tazrya, «qui ensemencera». Car, c'est bien ce terme qui définit, de la manière la plus précise, la nature profonde de ces plaies, dont la finalité et l'apparition ont pour but de «planter» en l'homme, de faire apparaître en lui une forme différente d'existence, de lui permettre d'être un Juif meilleur, plus pur et plus raffiné que dans son existence préalable(6). A l'heure actuelle, pendant la période de l'exil, les Juifs doivent encore «ensemencer», faire «pousser» de bonnes actions, malgré la difficulté de leur situations(7). Et, ces bonnes actions parviendront à la maturité avec la venue du Machia'h(8).

La récompense sera donc accordée lors de la délivrance véritable et complète. Elle ne sera pas indépendante de nos actions et de nos réalisations, dans la période actuelle(9). Bien au contraire, la récompense est ce qui «pousse» grâce aux Mitsvot «plantées» en exil et à la lumière qui en émane(10).

Très prochainement, chaque Juif pourra observer cette lumière, lors de la délivrance véritable et complète, par notre juste Machia'h.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si'hot, tome 22, page 70)

Notes :
(1) Il convient donc de comprendre comment le contenu de la Parchat Tazrya est exprimé par l'expression : «qui ensemencera».
(2) Elle est une flétrissure de la vie.
(3) Déjà de son vivant !
(4) Elles ne sont donc pas un simple châtiment, mais un bienfait pour l'homme, puisqu'elles font disparaître de son âme la trace que la faute y a laissée.
(5) Elle est donc foncièrement positive et non répressive.
(6) Ayant résolument abandonné la faute.
(7) Les Mitsvot mises en pratique dans l'obscurité de l'exil ont, de ce fait, plus de valeur.
(8) Le Rabbi Maharach propose, à ce propos, l'image suivante. Chaque Mitsva qu'un Juif met en pratique révèle une lumière, dans ce monde, qui est placée dans un coffre, dont chacun a la clé dans la poche. Puis, quand le Machia'h viendra, on ouvrira ce coffre et les lumières apparaîtront clairement dans le monde.
(9) Comme le salaire est indépendant du travail qu'il rétribue, puisque, dans un premier temps, un homme travaille et c'est uniquement quand il s'est acquitté de la mission qui lui était confiée que le salaire lui revient.
(10) La récompense est la conséquence directe de l'accomplissement.