Après toutes ces expériences spirituelles irremplaçables, et sans doute inoubliables, que nous donne le mois de Tichri, sans doute est-il nécessaire d’avoir encore une véritable explosion d’enthousiasme avant que tout s’achève. Sans doute est-ce aussi là le rôle des Hakafot, les danses avec la Torah des deux derniers jours de fête : Chemini Atsérèt et Sim’hat Torah. Il est vrai que, pendant tout le mois, des éléments spirituels très divers nous ont imprégnés. C’est ainsi que la soumission à D.ieu a présidé à Roch Hachana, que la crainte de D.ieu a été l’âme de Yom Kippour, que la confiance absolue en Lui a habité Souccot avec le sentiment d’unité et la joie constante. Tout cela ne doit surtout pas rester sur le plan théorique. Il ne faut rien en oublier car il s’agit d’une véritable réserve de forces immenses que nous avons faite, à présent, pour toute l’année.
L’allégresse de ces derniers jours nous aide aussi à tout garder en nousmêmes. De fait, c’est un privilège immense qui nous est donné. Voici que, pour danser, nous prenons la Torah dans nos bras, nous la promenons avec nous. D’une certaine façon, nous nous instituons ses « pieds ». Il ne faut pas mépriser cet organe ; sans lui, la têtemême ne pourrait rien faire, incapable de se rendre à l’endroit où elle le souhaite. Etre celui par qui la Torah se déplace est ainsi un sort enviable. Il implique cette qualité de soumission joyeuse et pénétrante qui brise les barrières entre les hommes et nous lie à D.ieu de la façon la plus profonde.
Certes, il est également nécessaire de comprendre tout ce qui peut l’être de la Sagesse Divine mais, à présent, c’est tout notre amour qui apparaît au grand jour. Dans ces danses, quel que soit notre niveau de connaissance ou notre mode de vie, nous sommes tous égaux, tous unis, en route pour la plus belle des nouvelles années.