Le dix-huitième jour du mois d’Elloul ou ‘Haï Elloul marque à la fois l’anniversaire de la naissance du Baal Chem Tov, fondateur du mouvement ‘hassidique, et de Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi, fondateur du ‘Hassidisme ‘Habad. Ce jour tombe invariablement la semaine où est lue la Paracha Ki Tavo.
Toutes les fêtes juives et les occasions particulières du calendrier juif sont évoquées en allusion dans la partie de la Torah lue la semaine où elles tombent. C’est ainsi que l’on peut trouver dans notre Paracha des allusions à ‘Haï Elloul.
Ki Tavo commence par la relation des lois des Bikourim, les premiers fruits que les Juifs étaient obligés d’apporter immédiatement au moment où “vous arrivez à la terre que l’Eternel ton D.ieu vous donne en héritage, l’occupant et s’y établissant” (Devarim 26,1).
Nos Sages notent que l’expression “l’occupant et s’y installant” vient nous enseigner que l’obligation des Bikourim ne commença qu’après les quatorze années durant lesquelles Erets Israël fut conquise et partagée entre les tribus.
Le verset est ainsi modifié pour les raisons suivantes: le véritable sens de “venir à la terre” est celui d’y venir entièrement. Cela en accord avec l’expression de nos Sages: “une entrée partielle n’est pas considérée comme une entrée du tout”. Le mot “venir” signifie donc “occuper et s’y établir”, car ce n’est qu’alors que les Juifs furent considérés comme ayant réellement pénétré dans la terre.
C’est là que réside le lien entre Ki Tavo et ‘Haï Elloul, l’anniversaire des deux fondateurs du ‘Hassidisme.
La ‘Hassidout est unique dans sa qualité à élever l’esprit, l’intellect et le cœur de telle sorte que le service de D.ieu d’un Juif est à la manière de Ki Tavo, une immersion complète, chaque membre de l’être étant pénétré par le service spirituel.
L’importance de ce type de service pourra être comprise en expliquant la différence entre l’état intérieur de l’homme et son état extérieur; l’intérieur se réfère à l’homme comme il existe en relation avec lui-même et l’extérieur de l’homme comme il existe en relation avec les autres.
En termes de service spirituel, cela signifie ce qui suit: quand un individu agit d’une manière extérieure et extravertie, lui et ce qu’il fait restent deux entités distinctes.
Mais, quand il fait quelque chose qui émane de son moi le plus intime, son être s’immerge dans ce qu’il est en train de faire, car en rapport avec la tâche de l’homme, il n’existe rien d’autre que lui-même. C’est pourquoi quand il agit ainsi, même une action spécifique, apparemment extérieure, est liée et unie avec son moi le plus intime; lui et l’acte sont entièrement unis.
C’est là que réside la qualité unique de la ‘Hassidout: celle-ci comme partie de l’“âme de la Torah” révèle la force vitale du Juif dans sa quintessence, dans tous les aspects de la Torah et des Mitsvot et la qualité unique de cette force vitale est qu’elle unit totalement avec ce qu’elle fait vivre.
Car la force vitale n’ajoute rien à ce qu’elle vitalise: un corps vivant ne contient pas plus de membres qu’un corps mort. Cette force n’est donc pas séparée de ce à quoi elle donne de l’énergie mais c’est plutôt l’âme du corps vivant et c’est grâce à elle que toutes les parties du corps sont vivantes. 
La raison en est que la “vie” d’un être est son âme et son essence la plus intime, et comme cela a été expliqué plus tôt, ce qui fait partie du moi le plus profond de la personne devient complètement un avec l’objet avec lequel elle est unie.
C’est exactement le même effet que produisent la ‘Hassidout sur la Torah et les Mitsvot. Il est possible pour un Juif d’étudier la Torah et de pratiquer les Mitsvot tout en restant entièrement séparé d’elles. La ‘Hassidout, toutefois, permet au Juif de révéler l’aspect le plus profond de sa force vitale, son âme juive. Et en relation avec ce niveau, la qualité de Tavo, chaque Juif forme véritablement un avec la Torah et les Mitsvot.