Nos Sages nous enseignent qu’il y a un lien entre les 613 Mitsvot (commandements) et le corps humain. Ils soulignent que les 248 actes positifs que nous devons faire correspondent aux 248 membres ou parties du corps. Les 365 interdictions quant à elles évoquent le même nombre de muscles. Le but des commandements est d’exprimer la sainteté par le biais de notre corps dans la vie quotidienne : vivre en tant qu’êtres humains et exprimer la Divinité.
Pour réfléchir au sens des commandements, attardons-nous sur la nature biologique du corps. Il forme une entité dont chaque partie joue un rôle vital dans le fonctionnement de l’être humain. Et pourtant, certains processus restent encore très peu connus. Il est clair que le corps est une machine merveilleuse. Et si quelque chose ne peut encore être élucidé à son sujet, nous savons que nous pouvons nous attendre à ce qu’un jour, nous en apprenions plus et en comprenions plus. Chaque détail est significatif.
On peut en dire de même à propos des commandements de la Torah. Bon nombre d’entre eux peuvent être compris, jusqu’à un certain point. Néanmoins, d’autres restent obscurs. Ce sont ceux qu’on appelle les ‘houkim, les « statuts » inexplicables. Il en existe un certain nombre dans la vie juive.
Le commencement de la Paracha ‘Houkat nous en fournit un important exemple, bien que, de nos jours, nous n’ayons plus la possibilité d’accomplir cette loi. Il s’agit du processus de purification par la « vache rousse ». Une personne qui avait été en contact avec un mort était rendue d’une certaine façon impure, ce qui signifiait qu’elle ne pouvait pénétrer dans le Temple. Les cendres d’une vache entièrement rousse, qui avait été sacrifiée, étaient mêlées à de l’eau et quelques gouttes de ce mélange étaient aspergées sur la personne en état d’impureté, ce qui la rendait à nouveau pure et apte à entrer dans le Temple. La Torah utilise le mot « statut », ‘houkat, pour décrire cette ordonnance.
Nous ne comprenons pas le sens du concept de l’impureté pas plus que la raison pour laquelle les procédures de purification engagées avec la vache rousse permettaient de réintégrer un état de pureté. Cette loi est le symbole de toutes les lois que nous ne pouvons réduire à de simples termes rationnels.
Un exemple que l’on peut rencontrer dans notre vie quotidienne est celui de la Cacherout. Bien que nous n’en comprenions pas les lois, nous les acceptons et les observons. (L’idée que le but du respect des lois de la Cacherout est la santé physique a, depuis longtemps, été rejetée par les érudits. La Cacherout ne concerne pas la santé physique mais la santé spirituelle.)
Ce sont les « organes » du corps de la Torah qui ont une utilité vitale même si la manière exacte dont ils fonctionnent nous échappe aujourd’hui.
Notre service de D.ieu ne peut se limiter à notre compréhension. Dans sa vie quotidienne, l’individu consomme de la nourriture longtemps avant qu’il ne comprenne comment fonctionne son système digestif. Nous nous rendons chez le médecin et suivons ses prescriptions sans toujours comprendre le mécanisme de leurs effets curatifs.
Quand nous accomplissons un commandement sans en comprendre la pleine signification, nous démontrons que nous agissons ainsi parce que nous savons queD.ieu nous a enjoint, dans la Torah, de l’accomplir et que nous croyons et avons confiance que c’est bon pour nous en tant qu’individus et en dernier ressort pour le monde entier. Cela nous lie à D.ieu et c’est là le véritable but des Mitsvot. Et par la même occasion, D.ieu nous demande d’utiliser, dans la plus grande mesure possible, notre intellect pour comprendre toujours un peu plus. Chaque Mitsvah nous lie à D.ieu et nous donne l’opportunité d’aller sans cesse plus avant dans l’exploration de sa signification.