Lettre n° 9662

Par la grâce de D.ieu,


veille de Pourim 5729,
Brooklyn, New York,


A monsieur Yossef Yoël, qui est appelé
professeur docteur Rivlin,


Je vous salue et vous bénis,


Après une interruption particulièrement longue, j’ai eu l’agréable surprise de recevoir votre lettre, accompagnée du livre : “Ecrits mathématiques”(1), du docteur Pessa’h ‘Hévroni. Vous voudrez bien remercier tous les membres du comité pour le second exemplaire de ce livre, d’autant que l’auteur, puisse-t-il reposer en paix, était issu d’une famille ‘Habad, comme vous l’écrivez.


J’observe qu’est inscrite dans ce livre son appartenance à la collection du défunt auteur. J’aimerais savoir quels sont les autres titres figurant dans cette collection, d’autant qu’on y trouve, vraisemblablement, des notes manuscrites sur l’histoire de la famille.


Je saisis cette opportunité et cette occasion particulière pour vous rappeler la promesse que vous m’avez faite, quand vous étiez ici, celle de m’adresser ce que vous avez vous-même écrit pendant toutes ces années. En effet, un seul des ouvrages que vous avez publiés, ces dernières années, se trouve actuellement dans ma bibliothèque. Je vous en remercie d’avance.


Je formule aussi le souhait et le vœu que les membres de votre famille aillent bien, y compris le chef de la famille, c’est-à-dire vous-même, que vous alliez réellement bien, selon la formulation bien connue : “à la fois matériellement et spirituellement”, ou, d’une manière plus profonde, à la fois physiquement et moralement, la dimension la plus profonde étant la paix qui doit régner entre les deux âmes que chaque Juif possède, comme l’explique l’Admour Hazaken, l’âme animale et l’âme divine. Bien entendu, l’esprit l’emportera sur la matière, le moral sur le physique. Avec mes respects et ma bénédiction pour un joyeux Pourim,


Je me permets de formuler une proposition. Celle-ci est énoncée après la signature de la présente, mais elle n’en est pas moins essentielle et elle émane du profond de mon âme. Le comité s’est engagé à financer la publication des écrits du défunt. Pour votre part, vous vérifierez donc la conformité de tout ce qui doit assurer l’élévation de son âme, la célébration de la date du décès, l’étude de la Michna, le don à la Tsédaka et tout le reste. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de l’expliquer longuement.


Vous verrez aussi l’introduction que vous avez rédigée, dès son premier chapitre, selon laquelle après une analyse et une compréhension approfondie des mathématiques, qui est à l’origine de toutes les autres disciplines, on dit maintenant : “On commence par ce que l’on sait caché, mais il a ce qui est réellement caché”. Ce que cela veut dire est parfaitement clair et, selon les termes du grand maître(2), qui est aussi le guide des égarés de toutes les générations : “Le pilier de tous les piliers et le fondement de toutes les sagesses est de savoir qu’il est une Existence première… Sa vérité n’est pas comparable à celle de tous les êtres… l’homme vivant ne peut pas percevoir pleinement Sa vérité”. Il est donc bien : “réellement caché”.


Notes


(1) Le Rabbi souligne le titre du livre.
(2) Le Rambam, au début de ses lois des fondements de la Torah.