Lettre n° 200

[Eté 5700(1)]

Vous me posez la question suivante(2):

"Pouvez-vous expliquer de quelle manière se passera la résurrection des morts, qui est un principe fondamental de la foi juive, alors que certains aspects n'en sont pas clairement définis?

De plus, une notion, à ce propos, doit être précisée. L'éternité et l'immuabilité de l'âme sont des évidences, puisque celle-ci est «une parcelle de Divinité véritable», intrinsèquement spirituelle. La parcelle est donc similaire à l'Essence. Dès lors quelle utilité, pour elle, de revivre dans un corps physique?"

Voici ma réponse. Les plus grands, parmi nos Sages, s'interrogèrent sur ces questions et leurs propos sont disséminés en différents textes. Je citerai ici quelques uns de leurs propos, avec des explications qui permettront de répondre aux questions posées.

Mais, il faut tout d'abord envisager l'objection de ceux qui se demandent pourquoi l'on envisage de tels sujets. Pourquoi ne pas se contenter de dire, chaque jour, que nous croyons, avec une foi entière, en la résurrection des morts? Et cette objection est étayée, selon eux, par les propos du Rambam, selon lequel: "Tu trouveras peu d'explications relatives au monde futur. Il faut, en effet, se demander comment parvenir au sommet du bien, distinguer ce sommet des actions permettant de l'obtenir. En revanche, les questions posées par le peuple, c'est-à-dire les morts revivront-ils nus ou habillés, y aura-t-il des riches et des pauvres, n'ont aucun 'intérêt".

Il est clair que le Rambam ne condamne pas les questions du peuple, puisque les plus grands d'Israël les posent également, dans le Talmud et dans le Midrach. En fait, il se plaint que l'on ne s'interroge pas sur le monde futur proprement dit, sur la nature de la résurrection des morts et que l'on se contente de questions de détail. Et le Rambam ne comprend pas que le monde futur, qui, selon lui, est réservé uniquement aux âmes et fait suite à la résurrection "ait été complètement oublié".

Je répondrai donc à ces questions, à mon humble avis, par ordre d'importance, en envisageant la seconde avant la première.

* * *

1. Comment établir que la résurrection des morts sera vécue par l'âme vêtue d'un corps et en quoi la présence de ce corps est-elle à ce point importante(3)?

Pour le comprendre, nous définirons tout d'abord ce qu'est la résurrection des morts, ce qui nous permettra de saisir pourquoi l'âme doit revivre précisément dans un corps.

La résurrection intervient de deux manières, dans l'existence de l'homme:
A. Elle est, d'une part, la perfection du genre humain.
B. Elle est, d'autre part, la rétribution d'un comportement conforme à la Volonté de D.ieu.

* * *

En réalité, ces deux formulations sont exactes. Car, l'homme, au même titre que chaque être créé, reçoit la possibilité de gravir les échelons de la perfection. Il doit faire porter tous ses efforts sur cet objectif, que la Torah et les Mitsvot lui permettent d'atteindre, comme nous le montrerons.

Lorsque l'homme touche la perfection, dans toute la mesure de ses moyens, D.ieu lui vient en aide pour qu'il surpasse ses capacités. Et nos Sages disent, dans le traité Yoma 39a, que "lorsque l'homme se sanctifie quelque peu ici-bas, dans ce monde, on lui donne une considérable sainteté, là-haut, dans le monde futur".

Dans les termes du Zohar, comme ils sont repris par la 'Hassidout 'Habad, l'appel de D.ieu suscite l'effort de l'homme et ce dernier provoque le dévoilement divin, qui lui fait réponse.

La rétribution doit être positive pour celui qui la reçoit, directement ou par son intermédiaire.

L'importance de la récompense peut donc être évaluée en fonction du bien qui en découle.

Un exemple illustrera notre propos. Un travailleur reçoit, en rétribution de son travail, du pain et des vêtements. Un disciple sert son maître qui, en récompense, lui enseigne la sagesse. Un élève s'attache à son maître et celui-ci lui enseigne la finalité de son existence, le chemin qu'il doit suivre pour parvenir à la perfection.

Les valeurs morales sont plus élevées que les valeurs matérielles. Le bonheur éternel les dépasse tous deux. Il en résulte que l'étude de la sagesse est une rétribution bien plus importante que du pain. Mais, la plus haute récompense est l'accès aux chemins de la vie éternelle.

On distingue différents niveaux de biens, selon notre perception ou selon ce qui la dépasse(4). Ils ont tous un point commun, c'est que le corps ou l'âme en conçoit du plaisir. L'un et l'autre sont des créatures finies et le plaisir est lui-même limité. En conséquence, la récompense l'est également.

Le sommet de l'élévation est l'accomplissement, par l'homme, des Mitsvot de son Créateur. Celui-ci reçoit ainsi l'élévation et la perfection. La Mitsva le lie à Celui qui a ordonné de la mettre en pratique, le Créateur Qui transcende la limite. La relation entre la créature et le Créateur est le bien le plus parfait, que nul autre ne peut surpasser.

En conséquence, mettre la Mitsva en pratique est la plus haute récompense qui soit, comme l'expliquent nos Sages, qui disent que "la récompense de la Mitsva est la Mitsva elle-même"(5).

* * *

Par un effet de Sa bonté, D.ieu indique précisément à l'homme de quelle manière parvenir à la perfection. Celle-ci est explicitée dans la Torah, de la même étymologie que Horaa, l'enseignement. La Torah prend en charge son existence, depuis le premier instant de la vie.

En effet, la perfection de chaque être est relative et évaluée en fonction de la mission pour laquelle il fut créé.

D.ieu créa le monde(6), en général et l'homme, en particulier parce qu'il éprouva le désir(7) de résider ici-bas. Ainsi, ceux qui sont bas par leur niveau, quoique, par rapport à D.ieu, les notions de bas et de haut n'aient pas de sens, ceux qui possèdent l'existence matérielle peuvent se soumettre à Lui. Dès lors, la Lumière de D.ieu les éclaire.

Cette soumission est le fondement et la phase ultime de la Torah et de la Mitsva, ainsi qu'il est écrit (Devarim 6, 24): "D.ieu nous a ordonné de mettre en pratique toutes ces Lois afin de Le craindre(8). C'est pour cela que la Torah et les Mitsvot s'accomplissent ici-bas, au moyen d'objets matériels, par une âme vêtue d'un corps physique. Ainsi, la matière se soumet à l'esprit et devient un réceptacle pour la Divinité;

D.ieu demande à l'homme d'agir en fonction de ses forces et de ses possibilités. Dès lors, il avance par étapes, allant du plus simple vers le plus complexe. Il en est de même pour les qualités qu'il acquiert, au fur et à mesure, pour l'élévation qui est, peu à peu, la sienne. Lorsqu'on lui accorde une récompense, on lui donne aussi la force de la recevoir. On l'affine, on le prépare progressivement à la révélation de la spiritualité et au dévoilement de la Divinité, qui est la récompense véritable et qui doit pouvoir être de plus en plus intense.

Il y eut, cependant, des situations exceptionnelles, dans lesquelles une immense Lumière, sans aucune commune mesure avec les limites du monde, fut révélée. Ce fut le cas, par exemple, lors de la sortie d'Egypte ou du don de la Torah.

De manière générale, la création tend vers la plénitude et la perfection. Toutefois, à l'heure actuelle, la transformation doit porter sur sa partie la plus basse, "les pieds et les talons". En effet, nos Sages disent, au traité Chabbat 112b, que "si nos ancêtres étaient comparables aux anges, nous sommes nous-mêmes comme des hommes", même si certains peuvent perdre momentanément cette qualité(9). Combien plus est-ce le cas lorsqu'intervient quelqu'un qui possède le libre arbitre(10) et peut donc faire le mauvais choix. Celui-ci connaît alors la chute et perd le niveau qui était auparavant le sien. Puis, la Techouva le ramènera, avec tout ce qui le concerne, vers sa situation précédente ou même au-delà de celle-ci. Néanmoins, tout cela reste caché, à l'heure actuelle et ne se révélera que dans le monde futur.

Globalement, on définit trois périodes, ce monde, la période du Machia'h et celle de la résurrection. Ce monde est le théâtre de la lutte entre la matière et l'esprit, le bien et le mal, ainsi qu'il est dit "une nation se renforce contre l'autre". Parfois, le bien est vainqueur, d'autres fois, le contraire est vrai.

Durant la période du Machia'h, les enfants d'Israël seront parvenus au terme du combat, auront séparé le bien du mal, apporté l'élévation à ce bien. Ils quitteront donc l'exil et atteindront la perfection du genre humain, qu'ils connaissaient avant la faute de l'arbre de la connaissance du bien et du mal(11). En effet, ils ne se trouveront plus sous l'emprise du bien et du mal.

Toutefois, le domaine du mal existera encore dans le monde et parmi les nations. Il en résulte que les Juifs souffriront. Leur plénitude en sera atteinte et ceux qui vivront, durant la période du Machia'h, devront donc mourir, afin de se relever, lors de la résurrection, comme nous le montrerons.

Telle est donc la perfection à laquelle l'homme peut prétendre, grâce à ses propres efforts, la récompense qui lui est donnée en fonction de ses accomplissements.

Pendant cette période du Machia'h, les hommes graviront les échelons de la perfection, en fonction de ce qu'ils réaliseront. Alors, il sera encore possible d'agir(12). Bien plus, ce sera même le moment essentiel de l'action permettant d'obtenir la plus haute plénitude(13).

Puis, après la résurrection, l'impureté disparaîtra définitivement de la terre. Il n'y aura plus de faute, plus de mort. Le Saint béni soit-Il supprimera le mauvais penchant, qui est l'ange de la mort. C'est alors que le genre humain connaîtra la perfection, non seulement à la mesure de son effort et selon la rétribution qui lui est accordée, mais surtout par un don de D.ieu.

C'est pour cela que les Mitsvot seront abolies, dans le monde futur, après la résurrection(14). Alors, "les Justes seront assis, portant une couronne sur la tête et ils percevront l'éclat de la Divinité". Le sens précis de cette affirmation est expliqué par ailleurs(15) mais ce développement n'est pas l'objet de notre propos.

La récompense sera alors obtenue ici-bas, par une âme vêtue d'un corps et ce sera la plénitude de l'existence matérielle, celle pour laquelle le monde fut d'emblée créé. Celui-ci deviendra un Sanctuaire pour D.ieu.

* * *

Voici donc ce qui peut être dit de la période du Machia'h et de la résurrection des morts, dans l'optique de la perfection du genre humain. Il convient maintenant de les définir dans la perspective de la perception du Divin, de la révélation de la Lumière céleste, que l'on comprendra et que l'on ressentira.

Il faut donc comprendre tout cela(16), ainsi qu'il est dit (Yov 19, 26): "En observant ma chair, je contemplerai le Divin". Et nos Sages soulignent, dans le traité Bera'hot 10a, que "l'âme emplit le corps, au même titre que le Saint béni soit-Il emplit le monde".

Il est, en effet, deux formes de vitalité de l'âme, qui anime le corps:
A) L'une s'adapte au caractère spécifique de chaque organe et s'introduit en lui, en épouse les limites. Ainsi, l'intellect réside dans la tête et la force de marcher se trouve dans le pied.
B) L'autre, la volonté, se répand dans tout le corps, sans s'adapter à chacun de ses membres, sans s'introduire profondément en eux, mais en les entourant.

Un autre niveau transcende ces deux formes à la fois. C'est l'âme elle-même, quintessence spirituelle unique, qui ne subit aucune limitation.

L'homme, victime du voile que lui impose le corps physique, ne peut percevoir l'essence de la spiritualité, y compris de celle qu'il porte en lui, c'est-à-dire de l'âme et des forces dont elle dispose, qu'il peut certes ressentir profondément, mais uniquement dans leurs effets, dans la manifestation de leur existence.

Ce qui vient d'être dit s'applique, de la même manière, à l'infinie Lumière de D.ieu:
A) D'une part, elle emplit les mondes, dans lesquels s'introduit un reflet de la Présence divine, qui s'adapte aux différents stades de l'enchaînement des mondes.
B) D'autre part, elle entoure les mondes et, bien qu'elle y soit à proprement parler présente, elle ne s'adapte pas à eux, ne fait que les encercler.

Transcendant ces deux stades, il y a l'Essence de D.ieu, qui n'a aucune commune mesure avec ces mondes.

Ces niveaux reçoivent de très nombreuses formes et je me limiterai ici à un exposé général, n'introduisant que les notions qui sont nécessaires à notre propos.

Dans ce monde matériel et grossier, il nous est impossible de percevoir la Lumière de D.ieu, comme le montre l'image précédemment énoncée. Nous ne discernons pas même l'essence de la Lumière divine, y compris celle qui emplit les mondes. Néanmoins, ses effets nous permettent de connaître et d'établir son existence, ainsi qu'il est dit (Ichaya 40, 26): "Levez les yeux vers le ciel et voyez Qui a créé tout cela".

En revanche, dans le Gan Eden, monde des âmes, qui ne subissent plus le voile imposé par le corps, il est possible de ressentir la Lumière qui entoure les mondes.

Puis, durant la période du Machia'h, la matière aura été affinée et chaque homme portera, à l'évidence, l'image de D.ieu, comme c'était le cas avant la faute de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ou même d'une manière encore plus haute. Dès lors, il sera possible de percevoir la Lumière qui entoure les mondes.

Le sommet sera atteint après la résurrection des morts. Ce sera alors la plus haute plénitude de ce monde, dans lequel se révélera l'Essence de D.ieu.

Après avoir exposé la signification de la résurrection des morts, nous en préciserons les différents aspects, en fonction des explications que donnent nos Sages, à ce propos.

* * *

2. Voici une définition de la résurrection des morts.

Son temps. La Michna enseigne que le reconstruction du Temple précédera le rassemblement des exilés(17), lequel interviendra avant la résurrection. C'est également ce que dit le Zohar.

Son lieu. Les âmes des morts, qu'ils soient enterrés en Terre Sainte ou à l'extérieur de celle-ci, retrouveront leur corps en Erets Israël.

Comment l'établir? Le traité Ketouvot 111a enseigne: "Rabbi Eléazar dit: les morts enterrés à l'extérieur d'Erets Israël ne revivront pas, car cette résurrection peut uniquement se dérouler dans un pays portant Mon sceau. Rabbi Eléazar peut-il réellement envisager que ces morts ne revivraient pas? Selon Rabbi Ilaa, il veut dire que leur corps rouleront vers Erets Israël et, là, ils revivront. Mais, n'en résultera-t-il pas une douleur pour les Justes? Abbayé explique: Des tunnels seront creusés pour eux, sous la terre, qui les conduiront vers Erets Israël(18), où ils sortiront de la terre".

Ainsi, si les Justes enterrés à l'extérieur d'Erets Israël revivront, il faut en conclure que, selon Rabbi Eléazar, la résurrection se fera, non pas à l'endroit de la mort et de l'enterrement, mais précisément en Erets Israël. Dès lors, les morts qui seront parvenus là par les tunnels pourront, eux aussi, être considérés comme s'ils avaient été enterrés dans ce pays, car c'est là que leur âme s'introduira dans leur corps, comme nous le montrerons.

Il en résulte que le lieu de l'enterrement ne semble pas déterminant pour la résurrection et l'on peut en conclure que, même d'après l'avis de Rabbi Eléazar, ceux qui auront été enterrés en dehors d'Erets Israël revivront également. Le Chneï Lou'hot Haberit développe ce même avis. Néanmoins, des tunnels seront creusés pour les Justes, afin de leur éviter toute souffrance, ce qui n'est pas dit à propos des autres. En tout état de cause, tous viendront en Terre Sainte, où ils seront considérés comme des morts d'Erets Israël et, là, ils revivront(19).

Ainsi, Rabbi Eléazar adopte l'avis de la Michna selon laquelle "tous les Juifs ont part au monde futur" et l'on peut ainsi répondre à la question posée par le traité Sotta 5a.

Dans le traité Ketouvot, Rabbi Abba Bar Mamal discute l'opinion de Rabbi Eléazar et affirme que l'on revivra également à l'extérieur d'Erets Israël. Néanmoins, plusieurs autres Sages, dans ce passage, adoptent la position de Rabbi Eléazar ou argumentent sur la base de celle-ci. Il faut en conclure qu'elle est retenue par la Hala'ha(20), en fonction des principes d'interprétation du Talmud qui sont établis(21).

Qui aura part à la résurrection? Tous les Juifs auront part au monde futur, c'est-à-dire à la résurrection. Le traité Sanhédrin 90a exclut celui qui rejette la définition, telle qu'elle est donnée par la Torah, de cette notion de résurrection. Le Rambam traite longuement de cette question.

On consultera également la rubrique "réponses et éclaircissements" du présent numéro(22), et des numéros 6 et 7, dont je ne répéterai pas les explications(23).

Les âmes qui ont connu une vie antérieure et les corps. Le Zohar rapporte l'interrogation suivante: "Rabbi 'Hizkya dit: Si tous les corps du monde se dressent et sortent de la terre, qu'adviendra-t-il de ceux dont l'âme habitait auparavant un autre corps?". Le Ari Zal explique: "Au cours de sa première vie, une âme a pu ne pas réaliser la mission qui lui était confiée. Ce corps revivra donc avec la partie de l'âme qui a trouvé l'élévation en lui. Par la suite, cette âme aura connu une seconde vie pour réparer ce qui a manqué à la première et le second corps revivra donc avec la deuxième partie de l'âme"(24).

Ainsi, plusieurs personnes posséderont alors une parcelle d'âme et non une âme entière, mais cela n'a rien de surprenant.

En effet, il faut savoir qu'une partie de l'âme porte en elle tout ce qui la constitue et, de ce fait, elle peut exister de manière autonome, tout en demeurant une parcelle d'une âme plus large(25).

Bien plus, l'ensemble des âmes ne sont elles-mêmes que des parcelles de l'âme d'Adam, le premier homme, comme l'indiquent nos Sages, en allusion, dans le Midrach Chemot Rabba. C'est pour cela que, durant la formation du corps d'Adam, le Saint béni soit-Il put lui montrer tous les Justes qui devaient descendre de lui, désignant ceux qui dépendaient de sa tête ou de ses cheveux. On consultera les chapitres 2 et 37 du Tanya, le chapitre 7 d'Igueret Hakodech et d'autres textes encore.

De quelle manière se passera la résurrection? Le Midrach Béréchit Rabba dit: "L'homme reviendra tel qu'il est parti. S'il était aveugle, sourd ou muet, il reviendra ainsi. S'il était habillé, il reviendra ainsi. Le Saint béni soit-Il dit: Qu'ils reviennent tels qu'ils sont partis et Moi, Je les guérirai".

Que signifie "s'il était habillé"? Le Yerouchalmi Ketouvot dit: "Il a été enseigné, au nom de Rabbi Nathan, que le vêtement avec lequel l'homme descend en enfer en remontra avec lui". Les Tossafot, au traité Ketouvot 11b, précisent: "Il y a une controverse, à ce propos. Selon Rabbi, les morts revivront avec les vêtements qu'ils avaient l'habitude de porter, de leur vivant"(26).

Le Zohar dit: "Lorsque les Juifs se lèveront de la poussière, il y aura parmi eux, de nombreux boiteux et de nombreux aveugles. Alors, le Saint béni soit-Il fera briller le soleil pour les guérir". De même, dans le traité Nedarim 8b, nos Sages disent: "D.ieu extraira le soleil de son écrin et les Justes seront guéris".

Dans quel ordre se déroulera la résurrection. Le Yerouchalmi Kelaïm et le Zohar disent: "Les morts d'Erets Israël revivront les premiers, puis viendront ceux des autres pays(27). Ensuite, ce sera la génération du désert(28) et, selon un avis, les Patriarches. Rabbi Chimeon dit: Il y aura d'abord les morts d'Erets Israël, puis ceux des autres pays et, enfin, ceux qui reposent à 'Hévron(29)".

Le Avkat Ro'hel explique pour quelle raison les Patriarches revivront les derniers. En effet, ceux-ci s'empliront aussitôt de joie, en voyant que leurs enfants ont quitté leur tombeau, que le pays est empli de justes et d'hommes vertueux.

Selon le Zohar, les Justes revivront les premiers, puis viendront les autres hommes. Les érudits de la Torah revivront les premiers, puis sera le tour de ceux qui se distinguent par leur pratique des Mitsvot. Le Midrach rapporte que les morts revivront et seront appelés dans l'ordre alphabétique de leurs noms. Il précise, néanmoins, que les plus humbles revivront les premiers.

Les contemporains de la résurrection. Rabbi Saadya Gaon constate que les versets de la Torah et les enseignements de nos Sages ne disent rien de ceux qui vivront lors de la résurrection. C'est pour cela que plusieurs avis existent, à ce propos.

Mais, à l'heure actuelle, le Zohar nous a été révélé, qui dit: "Jusqu'alors, la mort sera le résultat de l'emprise des forces du mal. Mais, à cette époque, elle sera l'application du verset «C'est Moi qui donne la mort et la vie». En ce temps-là, tous ceux qui n'auront pas encore connu la mort la recevront donc de D.ieu et ils revivront immédiatement. Pourquoi cela? Afin que rien ne subsiste de l'impureté du monde, afin que soit bâti un monde nouveau, oeuvre des Mains du Saint béni soit-Il"(30).

Les détails de la résurrection. C'est le même corps qui revivra, puisqu'il est écrit "tes morts revivront" et non "tes morts seront recréés". En effet, un os(31) du corps est immuable et, lors de la résurrection, D.ieu l'amollira avec de la rosée. Il deviendra alors comme de la pâte et c'est à partir de lui que l'on pourra reconstruire le corps. C'est ce qu'explique le Zohar, 2, 28b et 3 169a.

Y aura-t-il un jugement après la résurrection? On trouve, en réponse à cette question, trois avis:

1. Il y aura, après la résurrection, le "jour du grand jugement". Alors, chaque homme sera jugé en fonction de ses actions. C'est, en particulier, l'avis du Ramban, dans son Chaar Haguemoul.

2. Chaque homme est jugé tout de suite après sa mort. Il n'y aura donc pas lieu de prévoir un autre jugement, après la résurrection. Certes, différents textes font allusion au "grand jugement" qui se déroulera durant cette période. Mais, il faut comprendre cette expression comme faisant allusion au châtiment, à la punition(32). Tel est l'avis de Rabbi Its'hak Abravanel, dans son Mayaneï Hayechoua, huitième source, septième palmier.

3. Le Ari Zal dit: "Tu pourrais te poser la question suivante. Cette âme a été expiée par Yom Kippour, a subi des souffrances qui ont parachevé cette expiation. Puis, elle a connu des vies ultérieures. Pourquoi, après tout cela, devrait-elle être jugée encore une fois? Il faut en conclure que le "jour de grand jugement" concerne uniquement les autres nations".

Le Nichmat 'Haïm cite ce passage du Ari Zal et ajoute: "Et qu'en sera-t-il de ceux qui seront morts peu avant la résurrection et n'auront pas encore expié leurs fautes par une réincarnation ou par des souffrances? Je répondrai qu'en toute logique, la date à laquelle leur jugement interviendra fera qu'au lieu de recevoir une punition s'appliquant pendant une période longue, on leur en infligera une particulièrement lourde, dont la gravité se substituera à la durée. Ainsi, ils auront également part au monde futur. Mais, toutes ces notions restent profondément cachées et heureux celui qui en a connaissance".

Il examine également les différents avis précédemment cités, les preuves que l'on peut citer à leur appui et les objections que l'on peut soulever. Le Midrach Talpyot rapporte ces explications.

La vie après la résurrection. Dans le monde futur, après la résurrection(33), on ne mangera pas et l'on ne boira pas. Il n'y aura plus de naissances, plus d'activités commerciales, plus de jalousie, plus de haine, plus de rivalité. Les Justes(34) seront assis, portant une couronne sur la tête et ils percevront le reflet de la Présence divine, selon le traité Bera'hot 17a. Ils ne mourront plus, selon le traité Sanhédrin 92a et vivront éternellement(35).

Notes

(1) Cette lettre fut imprimée dans le neuvième numéro du Kovets Loubavitch, consacré à la période du "12 Tamouz au 18 Elloul 5705", qui fut édité en Chevat 5706. Il y a donc lieu de penser qu'elle fut écrite à la fin de 5705 ou au début de 5706.
(2) Cette lettre est adressée à monsieur El'hanan Cohen, de New York. Voir, à ce propos, la lettre n°189.
(3) Le Rabbi note, en bas de page: "Il est expliqué, en différents endroits, que, la Torah et les Mitsvot ayant été accomplies simultanément par le corps et l'âme, la récompense et la punition doivent donc également leur être conjointement attribuées. Mais, ceci ne répond qu'à l'aspect le plus accessoire de la question posée, pourquoi est-il différents niveaux de récompense. La question essentielle est, en réalité, la suivante: pourquoi le sommet du bien se révèle-t-il lorsque l'âme se trouve dans le corps? Ce qui vient d'être dit ne permet pas d'y répondre."
(4) Le Rabbi note, en bas de page: "On consultera le commentaire de la Michna du Rambam, qui approfondit l'analyse, à ce propos".
(5) Le Rabbi note, en bas de page: "Une lettre de mon beau-père, le Rabbi Chlita, imprimée dans Hatamim, explique cette notion".
(6) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir le chapitre 36 du Tanya. Le Zohar et le Ets 'Haïm donnent une autre explication. Un discours 'hassidique de 5702 en donne la raison".
(7) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir, à ce propos, le Midrach Tan'houma, à la Parchat Nasso".
(8) Le Rabbi note, en bas de page: "Le Likouteï Torah, au discours intitulé "vous respecterez Mes Chabbats", paragraphe 3, explique longuement tout cela".
(9) Du fait de la faute, tant qu'ils n'accèdent pas à la Techouva.
(10) Un Juif. Celui-ci possède, en effet, le libre arbitre pour tout ce qui le concerne, ainsi qu'il est dit "tout est dans les mains de D.ieu, sauf la crainte de D.ieu". Or, pour un Juif, chaque pensée, chaque parole et chaque action doivent être liées au service de D.ieu, à Sa crainte. Le libre choix lui est donc accordé. A l'opposé, un non-Juif possède le libre arbitre pour tout ce qui est lié à l'accomplissement des sept Mitsvot des descendants de Noa'h. Dans tous les autres domaines, en revanche, il n'est pas libre de ses choix. Enfin, toutes les autres créatures ne possèdent aucun libre arbitre.
(11) Le Rabbi note, en bas de page: "On consultera également le Midrach Béréchit Rabba 12, 6 et, de manière plus détaillée, le Avodat Hakodech 2, 38".
(12) Le Rabbi note, en bas de page: "L'Admour Hazaken cite plusieurs preuves, à ce propos, dans Igueret Hakodech 26. Je ne peux comprendre les propos du Ramban, dans son commentaire de la Torah, Devarim 30, 6. Il indique aussi qu'Adam, le premier homme, ne serait pas récompensé pour les six Mitsvot qu'il accomplit avant la faute. Il cite le traité Chabbat 151a, mais l'on consultera le commentaire que Rachi donne de ce texte, de même que les notes du Yaabets. Peut-être est-il possible d'expliquer les propos du Ramban par le fait que l'on parle parfois de "période du Machia'h" à propos de la résurrection. C'est donc de cette dernière période qu'il parlerait, mais cette explication est difficile à accepter".
(13) Le Rabbi note, en bas de page: On consultera le long développement que donnent, à ce propos, le Torah Or et le Torat Chmouel. C'est également ce que dit le Rambam, dans le Michné Torah, mais il développe, dans ce domaine, sa position, établie par ailleurs, selon laquelle la période du Machia'h se distinguera de l'époque actuelle uniquement par le fait qu'alors disparaîtra l'assujettissement aux nations. En effet, il n'adopte pas l'avis développé par le traité Chabbat 151a. Mais, ce n'est pas ici le lieu de cette discussion".
(14) Le Rabbi note, en bas de page: "Selon le traité Nidda 61b, d'après l'interprétation des Tossafot. Le Rachba, en revanche, considère que les Mitsvot ne seront pas abolies, dans le monde futur. On consultera également le Chaareï Hatechouva, de l'Admour Haémtsahi. Le fait que la disparition des Mitsvot intervienne après la résurrection et non pendant la période du Machia'h permet de répondre à de nombreuses objections soulevées par le Maharats 'Hayot, dans ses notes sur le traité Nidda".
(15) Le Rabbi note, en bas de page: "Par le Rambam, Igueret Hakodech, le Likouteï Torah et les responsa Hechiv Moché".
(16) Le Rabbi note, en bas de page: "La suite de ce développement est basée sur les explications de la 'Hassidout 'Habad".
(17) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir, à ce propos, le traité Bera'hot 49a, le Midrach Tan'houma, le Rambam et une lettre du Rabbi Rachab imprimée dans le Kovets Mi'htavim 1, 23."
(18) Le Rabbi note, en bas de page: "Le Zohar dit: Comment le corps sera-t-il conduit en Erets Israël? Rabbi Its'hak dit: L'ange Gabriel s'en chargera".
(19) Le Rabbi note, en bas de page: "Le Zohar en donne la raison, qui dit: Ces morts, à qui D.ieu restituera une âme, pourquoi ne les fera-t-Il pas revivre à l'endroit où ils ont été enterrés? Pourquoi devront-ils être conduits en Erets Israël? Parce que D.ieu fit le serment que Jérusalem se maintiendrait pour l'éternité. Ils ne recevront donc leur âme que dans un endroit éternel, afin que sa présence dans le corps soit immuable. Or, tout Erets Israël fait partie de Jérusalem".
(20) Le Rabbi note, en bas de page: "Le Noda Bihouda tranche la Hala'ha selon l'avis de Rabbi Abba, sans justifier sa position, ce qui est surprenant car Rabbi Abba est un avis unique, auquel s'opposent Karna, Rabbi 'Hanina, le frère de Rabba. De même, Rabba et Ilfa adoptent la position de Rabbi Eléazar. Rabbi Ilaa et Abbayé discutent sur la base de cette position. Le Yerouchalmi, le Midrach Béréchit Rabba et le Zohar disent aussi que ceux qui sont enterrés en dehors d'Erets Israël revivront dans ce pays, après que leur corps y ait été conduit, selon l'avis de Rabbi Eléazar et non de Rabbi Abba. Le Ramaz, dans son commentaire du Zohar, dit: "Ils revivront, dans un premier temps, là où ils ont été enterrés, avec l'âme qu'ils possédaient dans ce monde. Puis, ils traverseront les tunnels, ce qui leur imposera une souffrance. Ils parviendront ensuite en Erets Israël, où ils recevront une âme nouvelle, qui sera leur couronne merveilleuse". Or, le Ramaz explique ainsi l'avis de Rabbi Its'hak, puisque le Zohar dit: "C'est lorsque le corps se trouvera en Erets Israël que l'âme s'introduira en lui. Qui conduira le corps en Terre Sainte? Rabbi Its'hak dit: Ce sera l'ange Gabriel. Les corps revivront sans âme jusqu'à ce qu'ils soient transférés en Erets Israël. C'est là qu'ils recevront une âme". En conclusion, je ne puis comprendre, à mon humble niveau, les propos du Noda Bihouda. Celui-ci demande, du reste, pourquoi les maîtres des Tossafot ne se sont pas installés en Erets Israël si c'est seulement là que la résurrection est possible et il répond, citant son fils, qu'il n'y a plus de Mitsva d'habiter en Erets Israël, à l'époque actuelle, puisque l'on ne peut respecter les Mitsvot spécifiques à ce pays. Je ne comprends pas cela non plus. En effet, la possibilité de revivre et la Mitsva d'habiter en Erets Israël sont totalement indépendantes l'une de l'autre, puisque l'on se rend en Erets Israël uniquement pour y revivre. C'est, du reste, pour cette raison que Yaakov et Yossef ont tant voulu être enterrés en Erets Israël. Peut-être, selon le Noda Bihouda, les maîtres des Tossafot n'ont-ils pas voulu s'installer en Erets Israël à cause de la difficulté d'appliquer, à l'époque actuelle, les Mitsvot spécifiques à la Terre Sainte. Il n'est cependant pas facile de trouver cette explication dans la formulation du Noda Bihouda."
(21) Le Rabbi note, en bas de page: "Selon certains, ces principes s'appliquaient uniquement à l'époque des Sages. Ceci n'empêche pas de les respecter chaque fois que cela est possible. De plus, cette affirmation porte vraisemblablement sur le fait d'adopter l'avis de tel ou de tel autre Sage. En effet, on savait, à l'époque, quel était le domaine de prédilection de chacun. Ainsi, deux Sages formant une paire peuvent, néanmoins, avoir chacun une compétence plus particulière. Rav Chechet et Rav Na'hman, par exemple, formaient une paire et l'on sait que l'avis de Rav Chechet est retenu pour les interdits et celui de Rav Na'hman, pour les jugements. Le Roch explique que Chmouel avait l'habitude de rendre le jugement et que son avis était donc particulièrement autorisé, en la matière. De même, Rav avait coutume de déterminer ce qui est permis et ce qui est interdit. On s'en remettait donc à son opinion. On peut en conclure que les principes énoncés se limitent à ce domaine. A l'opposé, ceux qui sont basés sur la logique, comme, par exemple, le fait d'adopter l'avis majoritaire, s'appliquent en tout état de cause".
(22) Du périodique Kovets Loubavitch, pour lequel le Rabbi écrivit cette lettre. Voir, à ce propos, la lettre n°85.
(23) Le Rabbi note, en bas de page: "Je viens de consulter le Midrach Talpyot qui, citant Rabbénou Be'hayé et le Rikanaty, dit: Cela veut dire qu'ils n'ont pas une part spécifique au monde futur. Ils pourront, néanmoins, bénéficier des trésors de Tsédaka gardés pour ceux qui n'auront pas le mérite d'y prendre part".
(24) Le Rabbi note, en bas de page: "Le Ramaz, dans son commentaire du Zohar, cite les propos du Ari Zal et explique qu'à celui qui n'aura pu assumer la mission qui lui était confiée, D.ieu donnera, lors de la résurrection, une âme nouvelle, à titre de bienfait. S'il accomplit alors les Mitsvot, il se maintiendra dans le monde, grâce à cette âme. Si ce n'est pas le cas, il deviendra poussière sous la plante des pieds des Justes".
(25) Le Rabbi note, en bas de page: "Ce n'est pas ici l'occasion d'expliquer cela par le détail et je me contenterai uniquement d'un exemple. L'homme qui a éprouvé un profond amour de D.ieu et a donc assuré l'élévation de la partie de son âme liée à ce sentiment revivra avec cette seule partie. Pour autant, il pourra, grâce à elle, méditer à la grandeur de D.ieu et mettre en pratique la Mitsva d'avoir conscience de Son existence. Il pourra également éprouver la crainte de D.ieu. Néanmoins, il fera tout cela parce qu'il aime D.ieu et veut mettre Sa Volonté en pratique. Plus profondément, on peut dire également que son amour pour D.ieu le conduit à vouloir connaître Celui qu'il aime, à craindre d'être séparé de Lui. Nos Sages disent ainsi, au traité Sotta 31a, que la crainte de D.ieu qu'éprouvait Avraham était motivée par son amour pour Lui, ainsi qu'il est dit: «la descendance d'Avraham qui M'a aimé»".
(26) Le Rabbi note, en bas de page: "Le Radal discute ce point, dans son commentaire des Pirkeï des Rabbi Eliézer 33, 77".
(27) Le Rabbi note, en bas de page: "Une discussion oppose nos Sages pour savoir combien de temps s'écoulera entre les différentes phases de la résurrection. On consultera, à ce propos, le Zohar, le commentaire de Rabbi Avraham Ibn Ezra, les responsa du Radbaz, citant le Ritva".
(28) Le Rabbi note, en bas de page: "C'est l'avis de Rabbi Yo'hanan. Une autre référence du Zohar, par contre, indique que les morts de la génération du désert revivront les premiers. Ce texte va à l'encontre du Talmud, Babli et Yerouchalmi, pour lequel les morts d'Erets Israël revivront les premiers. En tout état de cause, selon ces deux opinions, la génération du désert, aura bien part au monde futur".
(29) C'est-à-dire les Patriarches. Le Rabbi note, en bas de page: "Le Avkat Ro'hel cite également l'avis de Rabbi Yochoua Ben Menassya, qui adopte l'ordre suivant, ceux qui reposent à 'Hevron, les morts d'Erets Israël et ceux des autres pays. Cette opinion va à l'encontre de ce qui vient d'être dit. Du reste, je n'ai trouvé aucun autre texte mentionnant l'avis de ce Sage. Peut-être s'agit-il, en fait, de Rabbi Chimeon Ben Menassya. Le traité Bera'hot 10a parle de Rabbi Yehouda Ben Menassya, mais celui-ci est un Sage de la Guemara et non de la Michna".
(30) Le Rabbi note, en bas de page: "Le Maavar Yabok conteste cette affirmation et l'on consultera, à ce propos, les causeries du Torat Chalom".
(31) Le Rabbi note, en bas de page: "Il est expliqué, par ailleurs, qu'il subsistera des restes du corps. Mais, le Avkat Ro'hel considère qu'aucune différence ne peut être faite sur cette base. Le Midrach situe cet os dans la colonne vertébrale et, selon certains, il se trouve à l'emplacement du noeud des Tefilin. Pour d'autres, il s'agit de la vertèbre la plus inférieure".
(32) Qui sera alors infligée à l'homme, en fonction du verdict prononcé durant le jugement qui a eu lieu après la mort.
(33) Le Rabbi note, en bas de page: "C'est l'avis de Rabbi Saadya Gaon, du Rabad, du Ramban, de Rabbénou Meïr Ben Todros Halévi dans le Avodat Hakodech, du Chneï Lou'hot Haberit et de l'Admour Hazaken qui contestent tous l'avis du Rambam, selon lequel il en est ainsi dans le monde des âmes. Après la résurrection, on ne mangera plus et l'on ne boira plus. Dès lors, quel est le festin que D.ieu organisera alors pour les Justes? Pour la plupart des commentateurs, il s'agit pourtant bien d'un repas matériel. C'est l'avis de Rabbi Saadya Gaon, du Rachba, du Ramban, de Rabbénou Be'hayé, du Raban, de Rabbi Avraham Ibn Ezra, du Rabad, du Avodat Hakodech, du Maharcha et de l'Admour Hazaken, dans le Likouteï Torah. Pour le Rambam, en revanche, il n'y a là qu'une image. En revanche, il n'en écarte pas le sens simple et le Ramban écrit: "Il nous a été dit que le maître prêtait foi au Midrach et à la Aggada, que tout se passera comme ces textes le disent, qu'il y aura un festin, avec le vin vieux et le Léviathan". Ceci répond à l'objection soulevée par le Rabad contre le Rambam. Ce repas aura lieu pendant la période du Machia'h ou bien au début de celle de la résurrection. Selon le Likouteï Torah, elle se passera lorsque les Justes porteront déjà leur couronne, c'est-à-dire, lorsque la nourriture aura disparu, selon l'avis de nos Sages. Il faut en conclure que l'affirmation selon laquelle on ne mangera pas et l'on ne boira pas dans le monde futur a uniquement pour but de distinguer ce stade de la période actuelle. A présent, les aliments sont le moyen d'affermir le lien entre le corps et l'âme, alors que, dans le monde futur, un reflet de la Présence divine permettra de le faire et suffira à nourrir le corps physique. Néanmoins, les Justes pourront encore prendre part à un repas matériel, qui n'aura cependant pas pour objet d'alimenter leur corps." Le Rabbi renvoie également à la lettre n°163, qui traite du même sujet.
(34) Et il est dit que "tout Ton peuple est constitué de Justes". Chaque Juif recevra donc la révélation de la Lumière céleste. Néanmoins, il est dit que "Tous Me connaîtront, du plus petit ou plus grand". L'Essence de D.ieu pourra alors être perçue par tous. Toutefois, on continuera à distinguer des "plus petits" et des "plus grands", en fonction des accomplissements dans ce monde, de "nos actions et nos réalisations pendant toute la durée de l'exil", selon l'expression du Tanya.
(35) Le Rabbi note, en bas de page: "Les références, à ce propos, ont été indiquées dans les notes précédentes."