Lettre n° 147

Par la grâce de D.ieu,
2 Nissan, Hilloula du Rabbi(1),

Au jeune homme, craignant D.ieu, aux multiples
réalisations, grand érudit, le Rav A. Hecht(2),

Je vous salue et vous bénis,

Je réponds à votre invitation de prendre part à votre joie, celles de vos fiançailles célébrés en ce jour(3).

J'exprime mon souhait que se réalise ce qui est dit dans le texte de l'acte de fiançailles: "Celui qui a trouvé une femme a découvert le bien et suscitera la bienveillance de D.ieu, Qui est bon"(4).

Ceci inclut tout le bien matériel et spirituel, comme l'expliquent nos Sages qui, commentant le verset "Celui qui a trouvé une femme a découvert le bien" se demandent si ce bien est la femme elle-même ou la Torah.

Un homme possède une âme, qui est l'aspect essentiel de sa personne, et un corps, qui est uniquement accessoire, extérieur. De même, ses besoins sont de deux types. Ceux de l'âme sont la Torah et les Mitsvot, qui, de ce fait, sont définies comme sa nourriture et sa boisson, lui étant tout aussi nécessaires que les aliments physiques le sont au corps. Il y a, en outre, les besoins physiques, c'est-à-dire tous les objets matériels.

Nos Sages soulignent, cependant, que l'étude de la Torah est, à elle seule, considérée comme l'ensemble des Mitsvot. De plus, "grande est l'étude, qui conduit à l'action" et permet donc de satisfaire les deux besoins de l'âme. Quant à ceux du corps, nos Sages demandent: "Comment une femme peut-elle venir en aide à son mari? S'il apporte du blé, peut-il s'en nourrir? S'il apporte du lin, peut-il s'en vêtir?". Et, le Rambam considère que l'alimentation et le vêtement représentent l'ensemble des besoins de l'homme.

Mais, plus profondément, la Torah permet d'obtenir toutes les révélations nécessaires, matérielles et spirituelles. Pour la vie physique, tout d'abord, puisque la Torah est "le lieu de notre existence" et se révèle donc ici-bas, afin d'introduire la bénédiction dans le foyer, par l'intermédiaire de l'épouse.

Néanmoins, tout cela n'est pas encore suffisant et il faut, en outre, "susciter la bienveillance de D.ieu, Qui est bon". Nos Sages disent, en effet, que la Torah devient, pour celui qui ne la mérite pas, ce qu'à D.ieu ne plaise, un ...(5).

Et aucune objection ne peut être soulevée à partir de l'affirmation de nos Sages selon laquelle "le luminaire qu'elle contient ramène vers le droit chemin", comme l'établissent les Lois de l'étude de la Torah(...).

C'est la raison pour laquelle la bénédiction est, d'emblée, clairement spécifiée, "on suscitera la bénédiction de D.ieu, Qui est bon". En effet, les fautes que l'on commet détournent du droit chemin, font quitter la voie royale, celle du Roi de l'univers. En l'occurrence, ces fautes se désarticuleront(6). Bien plus, il en sera ainsi grâce à la bienveillance de D.ieu, qui supprime définitivement tout écart, à droite ou à gauche. Dès lors, on met en évidence la vérité absolue, dans son étude de la Torah et dans son service de D.ieu.

Au sein même de la Torah, l'étude de sa dimension profonde permet, plus spécifiquement, d'obtenir un tel résultat. Au sens le plus littéral, il faut donc apprendre la 'Hassidout et investir tous ses efforts dans cette étude, jusqu'à parvenir à une compréhension satisfaisante. C'est ce qu'explique le Kountrass Ets 'Haïm, rédigé par celui dont nous célébrons la Hilloula(1). Le Tanya y fait également allusion et l'on consultera, à ce propos, le Likouteï Torah.

Dans le service de D.ieu, ceci implique de s'emplir de Sa crainte, d'être agréable envers les autres. En effet, la soumission totale est le moyen de percevoir la vérité absolue.

Avec ma bénédiction de Mazal Tov, de Techouva immédiate et de délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif

Notes

(1) Le Rachab, père du précédent Rabbi.
(2) Le Rav Avraham Hecht, de New York.
(3) Le Roch 'Hodech Nissan.
(4) Voir, à ce propos, les lettres n°142 et 143.
(5) Poison mortel.
(6) En hébreu, Mitparkin, de la même étymologie que Yafik, il suscitera.