Lettre n° 119

Mardi 24 Kislev 5704,

Au remarquable jeune homme, le Rav Yossef Weinberg,

Je vous salue et vous bénis,

A l'occasion de votre mariage, je voudrais vous exprimer ma bénédiction pour qu'il soit un édifice éternel, basé sur la Torah et la Mitsva.

Vous continuerez ainsi à franchir les étapes que l'âme doit traverser, lorsqu'elle s'introduit dans un corps.

L'âme et le corps sont comparés à des époux, selon le Zohar et il est dit que "la femme vertueuse est celle qui met en pratique la volonté de son mari". Ainsi, le corps doit se conformer aux directives de l'âme.

Puis, parvenu à un certain stade, l'homme a besoin de quelqu'un qui lui vient en aide pour assumer sa mission dans le monde. C'est le rôle de la femme. Et, si tous deux en ont le mérite, la Présence divine se révèle dans leur couple.

Alors, par son effort, l'homme fait l'acquisition de la partie du monde qui lui est confiée, la transforme et l'illumine.

Or, cette partie est comparée à une femme, par rapport à celui qui en assure la transformation, en devenant ainsi le maître, le "mari", selon l'expression du Yalkout Chimeoni.

L'homme qui mène à bien cette mission en reçoit la récompense, spirituellement. Puis, la femme la révèle matériellement. Elle devient alors la bénédiction de la maison, comme le disent nos Sages et comme l'explique le Likouteï Torah.

Néanmoins, l'homme doit aussi accomplir un effort ici bas et le révéler, jusque dans le stade le plus inférieur, en particulier par la Tsédaka, comme l'explique l'Admour Hazaken, dans le Tanya, une Tsédaka au sens littéral, mais aussi une Tsédaka morale. Il faut donc s'emplir de pitié pour ceux qui ne possèdent rien de ce qui a trait à la Torah et aux Mitsvot, qui ne peuvent qu'agir concrètement, n'ayant aucune connaissance, étant dépourvus d'amour et de crainte de D.ieu.

Bien plus, celui qui s'est écarté du droit chemin descend encore plus bas que ce monde matériel. Il faut donc lui souligner l'importance de la Torah et des Mitsvot, lui insuffler la vie dans la situation inférieure qui est la sienne, le faire sortir de cette fosse profonde. Et, l'on connaît, à ce propos, l'explication qui a été donnée du verset "lorsque tu verras quelqu'un qui est dévêtu, tu le couvriras", à Pourim 5691(1).

Lorsque les deux femmes qui viennent d'être définies(2) sont vertueuses et mettent en pratique la volonté de leur mari, la troisième femme, c'est-à-dire la partie du monde qui est confiée à l'homme et n'a d'autre but que de le servir, se conforme également à la volonté de son mari(3), ainsi qu'il est dit "si vous marchez dans Mes Décrets... Je donnerai vos pluies en leur temps.. et vous résiderez calmement dans le pays".

Avec ma bénédiction de Mazal Tov, de Techouva immédiate et de délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson

Notes

(1) 1931, par le précédent Rabbi.
(2) La femme envers son mari et le corps envers l'âme.
(3) Et sert l'homme qui peut, à son tour, servir D.ieu sans subir de contraintes matérielles.